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Max Rss
204 abonnés
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3,0
Publiée le 10 décembre 2017
Je me souviens d'un truc : il y a quelques années, une des chaînes du satellite diffusait ce film en deuxième partie de soirée. Mais pas en grande forme ce soir là, j'avais fini par piquer du nez. Je me devais de voir ce film en son intégralité. J'aime bien le concept, basé sur une ignominie évidente : le séducteur qui veut larguer sa gonzesse, mais finalement, c'est lui qui se fait larguer. Celui-ci, blessé dans son amour propre et atteint d'une certaine aigreur décide de séduire une femme rencontrée au pif et de faire de cette relation calculée un livre prenant la forme d'un journal. Autant le dire de suite, même si cette « Discrète, titre expliqué dans le film, est incontestablement un film d'auteur, il apparaît comme étant spécialement écrit pour Fabrice Luchini (encore peu connu à l'époque) afin que ce dernier puisse mettre en valeur sa verve caractérisée par ce phrasé très décomposé et limpide. Ce dernier excelle en petit bourgeois pédant et agaçant. Ce qui est d'ailleurs pour moi un problème de taille, car j'ai souvent bien du mal à avoir ne serait-ce qu'un peu de sympathie pour ce type de personnage. Autre souci : il se nomme Judith Henry, certes très naturelle, mais donnant une faible réplique à Luchini. Pour preuve, cette scène que l'on pourrait qualifier de scène de confession ne sonne pas bien juste. Henry ne sachant pas raconter son histoire. Ne sachant pas la faire vivre. Dans l'exercice, le décalage avec Luchini est flagrant. Ce dernier, même s'il s'écoute parler, sait rendre vivantes les anecdotes qu'il raconte. Et pour terminer, on pourra regretter le fait que l'histoire manque de surprises alors qu'elle était un terreau propice à la cruauté la plus totale. Pour le coup, je suis en désaccord avec le fameux tel est pris qui croyait prendre. « La discrète » a beau proposer une étude sur l'imprévisibilité des sentiments humains, elle laisse tout de même l'impression de passer un peu à côté de sa cible.
Voici un film bien français dans sa démarche: littéraire, parlant d'amour et de sexe avec préciosité, par la voix et la grâce d'un Fabrice Luchini égal à lui-même (encore que son exubérance verbale n'en est qu'à ses débuts). Un film à la fois pervers et tendre sur la manipulation du sentiment amoureux, porté par des comédiens bien imprégnés de leurs personnages. L'essentiel passera par les mots et les regards dans une mise en scène épurée à l'extrême mais malgré tout efficace. C'est une comédie dramatique singulière mais rondement menée.
Curieux, La Discrète a l'air d'être un peu tombée dans l'oubli, alors qu'elle avait recueillie un franc succès lors de sa sortie. Succès d'ailleurs on ne peut plus mérité, aussi bien public que critique. Par la suite, Christian Vincent ne retrouvera jamais ce brio et sera même assez méprisé par la critique professionnelle parisienne (de façon sans doute un peu exagérée). En tout cas, il s'agit incontestablement de son chef-d'oeuvre et même d'un chef-d'oeuvre tout court d'ailleurs. Ce film fit décoller la carrière de Luchini, qui s'en donne à coeur joie entre mimiques et dictions précieuses qui lui sont si particulières...et qui à l'époque apportaient un vrai vent de fraîcheur (avant ensuite de lasser quelque peu). Au-delà de la performance de Luchini, la Discrète est un quasi-sans faute : intrigue héritée des Liaisons dangereuses, dialogues classes et littéraires sans être pédants, atmosphère Quartier latin, grande fluidité du rythme, mise en scène réellement inspirée, excellents seconds rôles (Maurice Garrel et François Toumarkine), et... et surtout Judith Henry, touchante et absolument craquante, une vraie idée de génie par le directeur de casting. Littéraire et archi rive gauche, je n'ose imaginer comment ce bijou serait accueilli aujourd'hui dans notre France bobophobe, élitophobe, culturophobe, parisphobe...
Il faut voir comment Luchini, tellement sûr de son fait, erre au milieu du film en cherchant désespérément celle qui était censée le rencontrer et donc le chercher. "Il faut croire que la discrète l'est devenue tout à fait"!!! Film espiègle et charmeur par ses acteurs et son thème perfide!!! Le plaisir du spectateur augmente dans la deuxième partie qui devient plus romantique et passionnée mais aussi plus mélancolique dans son rapport amoureux tronqué. Excellente anecdote du train avec l'écrivain Tristan Bernard, son cigare et la femme qui voyage dans son compartiment.....
« La discrète » est une petite comédie française très légère et agréable à regarder mais pas non plus révolutionnaire car c’est parfois prévisible et la fin semble un peu bâclée. Mais bon, il y a la rafraîchissante Judith Henry, alors laissez-vous tenter !
Alors j'avais bien envie de voir ce film après avoir vu L'Hermine l'an passé, parce qu'il semblerait que ce soit le seul avec son dernier de Vincent qui soit réellement bon. J'avais entendu au pire de l’indifférence au mieux des éloges dithyrambiques qui me laissait entendre que je ne risquais rien si en plus c'était de la même trempe que L'Hermine. Je suis aux anges. C'est le genre de films magnifiques. L'année dernière on avait 3 souvenirs de ma jeunesse dans le même genre avec cet amour du verbe et de la femme, ces jeux de séduction et comme d'habitude, bien évidemment c'est la femme qui gagne. C'est cette scène qui est magnifique dans La discrète qui est un peu la quintessence du film qui est déjà lui-même la quintessence de la séduction où Luchini qui a tout planifier croit l'emporter et à la sortie du cinéma refuse une balade à la demoiselle pour l'emmener dans un café luxueux alors qu'en fait elle le tient par le bout du nez, il est achevé, à sa merci, c'est magnifique. Il y a quelque chose qu'on retrouvera aussi dans L'Hermine c'est cette simplicité dans les personnage, leur véracité et puis une forme de distanciation du spectateur qui a ce regard émerveiller de la première fois, le fameux étonnement cher à nos philosophes qui est à la fois la source de l'émerveillement et de la compréhension. Je veux dire en dehors du fait que le film soit tout simplement magnifique de bout en bout - si on excepte la fin quelque peu décevante dans la mesure où on avait le plan parfait avec le fondu au noir naturel dans la tunnel, l’ellipse puis ce regard de surprise presque désespérée, alors que tout se passe comme si on le savait déjà - on a aussi la sensation que le film nous apprend des choses, enfin cette sorte de réel donné à voir. Je ne vais pas m'éterniser sur Luchini truculent comme à son habitude et cette magnifique actrice qui m'a laissé béat tout du long - définitivement je suis amoureux - ou encore la tension sexuelle qui s'installe parfaitement dosée qui prend très intelligemment les désirs du spectateur. Je veux dire qu'on refuse que Luchini se la tape bêtement sans avoir fait tombé le masque et la scène vient à point nommé. C'est ordinaire mais c'est sublimé. Et puis cette érotisation que ce soit de la fille bien entendu mais qui n'avait pas tant besoin de ça, vu l'aura resplendissante qu'elle dégage, et surtout des dialogues, j'étais euphorique comme c'est pas possible, c'est de la grâce. Bon je ne taris pas d'éloge, difficile d'expliquer à quel point ça m'a touché. C'est juste le beau, le vrai qui est capté là et je veux que Christian Vincent ne fasse que des romances de la sorte dans sa carrière tellement c'est grand.
Fabrice Luchini est décidément un comédien exceptionnel. Nouvelle preuve avec La Discrète, film au ton doucement amer, dans lequel le comédien est parfaitement dans son élément, le tout dans une mise en scène efficace.
C’est du sur mesure pour Fabrice Lucchini qui, grâce au joli succès remporté au début des années 90 par ce séduisant film d’auteur, se fit connaître d’un public beaucoup plus large. Appât de ce piège à séduction teinté de représailles, Judith Henry nous illumine par son naturel. Co-écrit et réalisé par Christian Vincent, « la Discrète » est un petit bijou servi par de charmants dialogues. Seule la fin est à mon avis mal exploitée.
Si l'on fait abstraction d'un scénario sans surprises, "La Discrète" est une belle comédie dramatique. Le film s’appuie surtout sur son duo Fabrice Luchini-Judith Henry. Les dialogues prononcés par l'un et le mystère de l'autre donnent un charme finalement peu commun à cette étrange histoire. Car le plus intéressant d'un point de vue scénaristique réside dans le comment passer d'un jeu où tout est calculé à une relation qui devient sincère. Et ce passage là est très réussi, avec un mélange de sensibilité et d'élégance dans la mise en scène qui ne laisse pas indifférent. Un film qui manque de surprises et de danger, mais finalement assez savoureux grâce à l'entente de ses comédiens.
L'un des meilleurs films français. Enormément d'esprit et de subtilité dans cette oeuvre, qu'on dirait issue tout droit du XVIIIe siècle littéraire, libertin et cruel. Les personnages, même les secondaires, sont si bien brossés et incarnés qu'ils en sont tous très vivants, très crédibles et touchants. La palme sans doute à Judith Henry qui réussi à nous scotcher, exactement en même temps qu'elle le fait pour le personnage de Lucchini (scène inoubliable de la confession). Ce dernier brille de mille feux, apporte au film sa dimension humoristique très agréable. C'est l'un des rares films où l'on se sent enrichi à la sortie de la salle, où l'on reste ébloui. Je ne pense pas exactement que ce soit un chef d'oeuvre (ça se sent quand même que c'est une première oeuvre), mais le trouvant incontournable dans le cinéma français il mérite bien son 5/5.
Le meilleur de ce film sont les dialogues et le scénario. Pour se venger de son amie qui l'a trompé, Antoine, va séduire une femme au hasard et l'abandonner. Ce qui améliore aussi le film est la performance des acteurs. Luchini est toujours aussi bon que maintenant. On comprend qu'il ait fait carrière. Un film absolument à voir.
La discrète fait partie de ces trésors méconnus que l'on découvre presque par hasard. Judith Henry est d'une candeur et d'un naturel hallucinants, tandis que le phrasé lyrique de Luchini est utilisé à l'escient le plus parfait. Le jeu de séduction qui s'installe entre les deux personnages est d'une subtilité très inattendue. On a droit à des moments presque magiques, où la fiction est transcendée et où on a l'impression d'être une petite souris qui assiste à un morceau de vie. On se demande à ce moment-là si on ne devrait pas s'éclipser pour laisser les personnages entre eux, comme si l'on était de trop tellement l'instant est précieux. Cette histoire est une sorte de métaphore de la vie, une mise en abyme du mensonge et des apparences. Certes, la mise en scène n'est pas bien belle (même si les effets de caméra se calquent bien sur l'histoire) et l'image est terne, mais finalement, l'esthétique nous indiffère dans un film aux dialogues si envoutants. La fin est étonnamment glaçante. On s'en doutait, de cette issue, mais on s'était pris à espérer qu'elle ne soit pas irrévocable. A l'image de la discrète qu'il sublime, ce film est bien plus beau que ce qu'il ne laisse paraître.
Je l'ai revu récemmment. Il m'avait frappée à sa sortie, j'avais alors 15 ans.... Je le revois aujourd'hui, sidérée par le jeux de ces deux acteurs remarquables. Le maniérisme affecté de Luchini contraste fortement avec la spontanéité discrète de Judith Henry jusqu'au lien final. Un film dont la cruauté se change en douceur puis en infinie tristesse. Immense.
Un film qui s'appuie uniquement sur le jeu de ses deux acteurs principaux et sur ses dialogues. Fabrice Luchini et Judith Henry sont impeccables et certaines répliques sont vraiment bien écrites ; on apprend notamment une anecdote croustillante avec Tristan Bernard que j'ai casé dans un coin de mon petit cerveau pour la ressortir à l'occasion. Mais ce sont les limites d'un film qui a plus le format technique d'un téléfilm et le fait de ne filmer que platement des acteurs en train de dialoguer est parfois lassant. Une œuvre d'un certain intérêt mais limitée.
Ce premier film de Christian Vincent fait penser à du Rohmer ou à du Arnaud Depleschin première période."La Discrète"(1990)est une sorte de marivaudage parisien élaboré,ou le séducteur finit séduit,ou l'arroseur devient l'arrose.Fabrice Luchini,dans le rôle qui a véritablement révélé son verbe subtil et son phrase décompose si particulier.Il incarne un écrivain en mal d'inspiration,qui ulcere par sa compagne qui l'a largue pour un autre, décide de faire subir le même sort a une inconnue rencontrée par hasard.Judith Henry,révélation du film,moins candide qu'elle en a l'air et tout à fait insaisissable.3 Césars pour ce film cérébral,à qui l'on peut reprocher trop de bavardages artificiels,et qui n'est guère engageant avec sa photographie terne,délavé,impersonnelle,et sa volonté de ne jamais s'écarter du cinéma d'auteur pur sucre.Ce qui intéressant ici,c'est qu'on voit que les sentiments ne se maîtrisent pas,les rapports humains sont sans cesse changeants d'une situation à une autre.Malgre tout,cela manque trop de passion et d'attractivité.