J'ai mal noté vol 93, parce que je trouvais que c'était un mauvais film, mais à côté de ce navet si intersidéral qu'il en deviendrait presque nanar si le sujet s'y prêtait davantage, le film de Greengrass me semble tout d'un coup moins mauvais. Des tonnes de sirop nous engluent dans cette évocation complètement à côté de la plaque du pire traumatisme des Américains depuis des décennies. On a du mal à imaginer qu'il s'agit là d'un film d'Oliver Stone, habituellement peu considéré comme un tâcheron, mais cette daube le ringardise profondément. Le film commence assez bien, avec une bonne évocation de la catastrophe, (les moyens y étaient, je suppose), mais cela se détraque très rapidement dans un des mélos les plus indigestes que j'ai eu l'occasion de voir. Il faut entendre les conversations risibles des hommes enterrés sous les décombres, et voir les flash-backs ridicules pour mouiller les yeux des spectateurs sensibles. Je le suis, mais, quand même, je ne suis pas con, alors, la guimauve et le sur-héroïsme, du style "si tu meurs, je meurs aussi", et l'autre "alors je ne mourrais pas pour que vous viviez", bref, des répliques comme ça, il y en a à la pelle, et, comble du ridicule, ( la cote d'alerte était déjà atteinte en ce qui me concerne), voilà le Christ en personne qui apparaît. Ah, il s'agissait d'un rêve de l'un des emmurés, ouf. Mais le film nage quand même dans les bondieuseries puisqu'un ex-marine inspiré par Dieu se rend à New York pour tenter de trouver des rescapés, et bien sûr, il en trouve, et bien entendu, ce sont justement nos amis. Bref, en conclusion, cette pochade nous apprend quand même une fameuse leçon. Si votre couple bat de l'aile, rien de tel qu'un super-attentat pour recoller les morceaux. Idéal mais conditions très difficiles à mettre au point.