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Alex Motamots
7 abonnés
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3,0
Publiée le 4 juillet 2022
Un film à l'ancienne en NB comme on en produisait dans les années 50. Les scénes d’exposition avec les gentils et les méchants au brassard nazi sont très didactiques, tout est expliqué et montré au spectateur. Le personnage principal féminin prend finalement de l’ampleur, un peu, à la fin du film. Un sacré coup monté que j'ai adoré, même si il parait peu réaliste. Et puis les jumeaux (ou presque), cette ficelle n'est toujours pas passée de mode. Bref, un excellent moment de cinéma.
Ce qui est énervant dans certaines critiques publiées sur ce site, et parfois dans la manière dont sont rédigés les synopsis, c'est que leurs auteurs racontent le film. Révéler ce que va faire la résistance tchèque, revient à saboter tout le formidable travail par Fritz Lang de suspense, saupoudré d'humour subtil et décalé que ne renierait pas Hitchcock lui-même. Tout acte de sabotage perpétré à l'encontre d'une telle merveille mérite le peloton d'exécution. Donc, au risque de se répéter: synopsis ou critiques bavards et indiscrets : Noch einmal, verboten !
De tous ses films, Fritz Lang préférait M le Maudit. Il citait en second Les Bourreaux meurent aussi. De quoi se réjouir avant de découvrir cette œuvre tournée aux Etats-Unis, datée de 1943 et située dans la filmo du cinéaste entre Chasse à l'homme (1941) et La Femme au portrait (1944). Mais on peut ne pas partager l'avis du réalisateur et trouver ce film mineur : film de commande en pleine Seconde Guerre mondiale, au scénario de propagande anti-nazie (co-écrit notamment avec Berthold Brecht), où l'idéologie prime sur la vérité historique. Fritz Lang contribue à l'effort de guerre sans pour autant réussir à gommer certains aspects un peu lourds du film à message. En témoignent les premières minutes, qui posent un cadre caricatural ; la musique, qui n'est pas légère-légère ; le jeu des deux acteurs principaux, appuyé. Et l'histoire ne s'embarrasse ni de psychologie ni de vraisemblance. Heureusement, le réalisateur fait parler le métier (mise en scène précise, efficacité narrative, sens du détail et de l'ironie tragique) pour rendre ce film regardable à défaut d'être mémorable.
Exilé aux États-Unis, Fritz Lang signe, pendant la seconde guerre mondiale, un film antinazi empli de suspense. "Les bourreaux meurent aussi" est un passionnant jeu du chat et de la souris entre résistants et Gestapo où toutes les qualités esthétiques de l’œuvre du cinéaste sont présentes.
Film américain de propagande de 1943 réalisé par Fritz Lang et co-scénarisé avec Bertold Brecht. La restauration de 2012 en rajoutant les scènes coupées donne un film un peu long de 2h15 environ. On retrouve de nombreux éléments expressionnistes et certains plans sont très impressionnants comme la scène dans les sous-sols de la Gestapo avec les grilles et les ombres du bourreau. La scène de l’adieu au père condamné à être fusillé. L’ombre du gestapiste pendant l’interrogatoire. La construction dramatique finale où les Tchèques finissent par faire condamner un collabo est un peu trop bien ficelée.
En mai 1942, un commando tchèque assassine Heydrich, le Reichsprotektor de Bohême-Moravie, dans les rues de Prague. La police allemande arrête des otages et menacent de les fusiller si les assassins ne se rendent pas. Le film de Fritz Lang s'éloigne vite de la réalité historique pour raconter l'histoire d'un d'eux : le docteur Svoboda qui est hébergé chez les Novotny, dont le père de famille est bientôt raflé et que la fille tende de secourir avec l'aide de son fiancé.
Fritz Lang est, on le sait, un réalisateur allemand antifasciste qui s'est exilé aux États-Unis dès 1934. Pendant la Seconde guerre mondiale, il a tourné quatre films de propagande. "Les Bourreaux meurent aussi" est le deuxième.
Fritz Lang et ses producteurs hollywoodiens ne s'embarrassent pas d'authenticité historique. Leur but est de galvaniser les spectateurs américains en leur montrant d'une part la sauvagerie des nazis et, d'autre part, l'esprit inentamé de résistance des peuples qu'ils ont conquis. Les événements qui ont suivi l'attentat contre Heydrich du 27 mai 1942 diffèrent de la narration qu'en fait Lang et son co-scénariste Bertolt Brecht, le célèbre dramaturge allemand lui aussi réfugié outre-Atlantique. Dans la réalité, les auteurs de l'assassinat avaient été dénoncés, poursuivis et encerclés dans une église de Prague où ils s'étaient donnés la mort. Cette issue fatale n'avait pas empêché des représailles sanglantes sur la population civile au cours de l'été 1942 faisant plus d'un millier de victimes et jetant un doute sur la pertinence de toute l'opération.
Ce n'est pas cette version des faits - qu'on retrouve fidèlement dans "HhHH" - que Lang raconte. Il élabore un scénario complexe et très hollywoodien, proche du polar, où la résistance réussit à berner la Gestapo en faisant porter la responsabilité de l'attentat à un Tchèque collaborationniste. La morale de l'histoire est évidemment très positive : les véritables auteurs de l'attentat ne sont pas retrouvés tandis que l'infâme collaborateur est puni de sa duplicité.
2 parties dans le film. Toutes deux excellentes. La quête du coupable, un suspense haletant où les allemands sont toujours proches de la vérité sans jamais l’atteindre et la machination contre le traître, machiavélique et rondement menée. Rajoutez-y le point culminant du film en son milieu: la fameuse tirade du père sans sa cellule, « le combat pour la liberté ». Un message exemplaire sur l’héroïsme. Et enfin cette dernière image incroyable, véritable camouflet contre le régime des envahisseurs qui clôture de façon magistrale ce film passionnant.
4 juin 1942, Reinhard Heydrich, Reichsprotektor d'Hitler à Prague, se fait assassiner. A partir de cet événement, Fritz Lang et Bertolt Brecht tirent, dès 1943, "Les bourreaux meurent aussi" où ils romancent l'assassinat d'Heydrich pour livrer un film de propagande pur et dur, célébrant le triomphe du courage et de la liberté face à l'ennemi. Dans leur récit, c'est un médecin qui tue Heydrich et se réfugie chez une famille. Alors que les nazis prennent des otages qu'ils menacent d'abattre si le coupable ne se dénonce pas, le médecin et ses alliés décident de trouver un plan pour faire tomber entre les mains des nazis un coupable qui les arrange... Deuxième film de propagande de Fritz Lang après "Chasse à l'homme", "Les bourreaux meurent aussi" frappe une fois de plus par sa virulence et sa volonté de critiquer ouvertement le régime nazi, composé de personnages odieux, ridicules ou veules. Célébrant donc le courage et le sens du sacrifice (notamment à travers le personnage de Walter Brennan, professeur acceptant stoïquement son sort), le film est certes un peu balourd par moment dans ses excès de patriotisme mais frappe par sa volonté de divertissement, multipliant les personnages (dont certains irrésistibles comme l'inspecteur Gruber de la Gestapo, alcoolique perspicace et dangereux) et les rebondissements à un sacré rythme. Si la mise en scène de Lang semble parfois un peu figée dans des décors assez nus magnifiquement éclairés, le récit est dynamique et peu avare en surprises, se montrant même particulièrement savoureux dans sa dernière partie où les résistants resserrent leur étau sur un collaborateur lâche et sans scrupules. Un récit palpitant et audacieux surtout quand on sait que le film date de 1943 !
Extraordinaire! La puissance de ce film est incroyable. Film de propagande anti-nazis sorti en 1943 Fritz Lang nous décrit la résistance passive des Tchèques face à l'envahisseur allemand. La tension est palpable dans la moindre scène, les acteurs incarnant les officiers allemands sont glaçants et la situation des civils si précaire face à la partialité, l'absurdité et la violence extrêmes des décisions de la gestapo. Un très grand film mené de main de maître par Lang. Mais comment des films peuvent être aussi puissants même plus de 70 ans après leur réalisation!?!
C'est du Fritz Lang et c'est techniquement impeccable. C'est du côté du scénario que le film a deux gros problèmes, le premier, de taille, est l'accumulation d'invraisemblances en tous genres (principalement dans le dernier tiers du film où on se demande malgré la gravité du sujet si on est pas en train de regarder une pochade), le second c'est l'absence de toute profondeur psychologique chez les personnages qui agissent comme des pantins déshumanisés (je ne parle pas des nazis mais bien des tchèques). Ajoutons y quelques lourdeurs spoiler: (la façon dont on piège le traître qui comprend l'allemand) et on conclura vite qu'on est très loin du chef d'œuvre clamé par certains. Tant d'incohérences et de facilités de scénario peuvent surprendre (sauf quand on refuse de les voir), ils s'expliquent néanmoins par le contexte (on est en 1943) mais surtout par la participation de Brecht au scénario qui y a transposé ici certaines de ses théories sur le théâtre qui voudraient que l'identification aux personnages parasite la réflexion ou que le message prime sur la vraisemblance. Ça laisse pantois parce qu'un tel sujet méritait autre chose.
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2,5
Publiée le 16 janvier 2015
Après Pearl Harbor, les Etats-Unis entrent dans le conflit mondial, et Hollywood met en chantier de nombreux films de propagande dont "Hangmen Also Die !" de Fritz Lang que l'on peut considèrer comme estimable où Brian Donlevy, Walter Brennan et Anna Lee en sont les interprètes principaux! Sur un scènario de Bertolt Brecht, ce drame montre l'hèroïque rèsistance des Tchèques contre leurs persècuteurs nazis et l'assassinat de Heydrich incarnè par Hans von Twardowski! On est frappè de constater à quel point c'est exactement un film de Lang et, en même temps, exactement une oeuvre de Brecht! Certes, ce n'est pas un nouveau chef d'oeuvre de Lang mais "Hangmen Also Die !" a retrouvè un succès de curiositè grâce à une analyse remarquable de Jean-Pierre Rappeneau dans les 60's! Sur le plan de la mise en scène, c'est brillant! Pour le reste, ce n'est pas inintèressant mais un peu vain...
Par le biais d'une violence explicite et de dialogues,crus, Fritz Lang nous dépeint une sombre histoire du quotidien et de l'organisation d'une Résistance pendant le 3eme Reich Allemand, A ce titre, le film est corrosif tant il développe une forte propagande antinazi , contre un pouvoir totalitaire, et un absence du libre arbitre. Lang démontre avec brio que la Gestapo, n'a plus de véracités et de forces d'opposition au peuple, dès lors qu'elle est démantelée, et sans soutien des Nazis. Lang développe ici la trame de la traque de l'assassin Reinhard Heinrich sous forme d'une fiction, bafouant l'idée du totalitarisme aux profits de valeurs comme le courage des résistants qu'ils soient hommes, femmes, enfants, contre ce 3ème Reich détestable, hautain et condescendant envers le peuple. Lang installe de par l'organisation de cette résistance, un fort sentiment d'oppression, pour ces allemands nazis en pleine période de seconde guerre mondiale. Il ose prendre le contre pied des allemands de l'époque, en les défiant par leur propre méthode. Et c'est diablement efficace. Porté en plus par de talentueux acteurs de l'époque (Walter Brennan), Lang fait malgré tout le choix de par sa réalisation de ne pas tomber dans la revendication d'une oeuvre historique. C'est plutôt le symbolisme qu'il met en avant à travers les bourreaux meurent aussi, par le biais de la cohésion des prisonniers de camp enfermés spoiler: avec le docteur Novotny . Le passage du vers lu est la scène clef qui pourrait résumer tout le film. Celle où le poème évoque la résistance d'un peuple uni, d'un patriotisme capables de renverser le pouvoir si les hormmes restent soudés. . Lang nous dévoile encore ici son thème de prédilection à savoir spoiler: le peuple qui décide du sort d'un criminel ou d'un traître. Film noir et âpre, entre l'expressionnisme et le cinéma hollywoodien des années 40, ce classique est un bon film de suspens haletant. Pari réussi pour Lang dans un contexte de seconde guerre mondiale difficile. Clairement à voir.
Moins célèbre que ses années allemandes, le passage de Fritz Lang aux USA n'est pourtant pas à jeter, loin de là. Avec "Hangmen Also Die", le réalisateur nous livre un film de propagande antinazi, qui s'inspire de l'assassinat de Reinhard Heydrich, le "Protecteur" (comprenez plutôt dictateur sanguinaire...) de l'équivalent de la République Tchèque durant la guerre, nommé alors par Hitler. A noter que le film a été tourné en 1943, soit un an après son meurtre, et les massacres commis par les autorités allemandes en représailles. La structure du film évoque brièvement celle de "M", avec d'un côté la Gestapo qui pourchasse l'assassin du dictateur, et de l'autre la résistance qui le protège, et débat du fait de le livrer ou non aux Allemands pour sauver les civils pris en otages. Le long-métrage dispose d'un très bon scénario, qui d'une part se veut un polar prenant, enchaînant les twists, et d'autre part pose des questions intelligentes sur la collaboration et la résistance. Et malgré le fait que la Gestapo soit très caricaturale, le film demeure beaucoup plus subtil qu'une simple œuvre de propagande. Enfin, avec sa photographie signée James Wong exploitant à merveille les ombres, "Hangmen Also Die" fait office de pont entre le cinéma expressionniste Allemand des 20's-30's, et le film noir Américain qui était en train de décoller à l'époque.
Fritz Lang en exil aux états unis veut faire un film anti-nazi et veut toucher le public amé un scénario écrit en grande partie par Brecht , il en ressort un film passionnant de bout en bout avec comme point de départ l'assassinat de Heydrich le reich protecteur de Tchécoslovaquie par la résistance. Ensuite c'est un enchainement d'exécutions commises par les nazis sur le peuple tchèque non seulement par représailles mais surtout pour que le criminel du bourreau se dénonce sous la pression de l'opinion publique .
Dans ce remarquable film antinazi, Fritz Lang met en scène une enquête relative à l'assassinat de Heydrich, en 1942 à Prague. Il en fait un superbe polar, en particulier grâce à un scénario bien ficelé, et à un suspense haletant. De plus, sa réalisation est recherchée (l'ombre, par exemple, qui surprend l'ennemi) mais jamais clinquante. Les comédiens sont aussi très convaincants et donnent encore un peu plus de force au message central. On parle bien évidemment de solidarité. Celle-ci est louée comme jamais, et reste la seule arme qui peut durablement combattre le Mal. Le cri de révolte est donc incroyablement intense, car il rend à la fois un vibrant hommage à la Résistance, et aussi parce qu'il est d'une modernité folle (on ne rappellera jamais assez les conflits actuels). Magistral !