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🎬 RENGER 📼
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4,0
Publiée le 10 mars 2011
Énième film de propagande anti-nazi (en pleine Seconde Guerre Mondiale), après l'excellent Chasse à l'homme (1941), Fritz Lang réitère de plus belle avec un scénario passionnant et une mise en scène palpitante, alternant brillamment sujet grave et légères touches d'humour. Un film sur la résistance où le peuple tchèque tente de s'opposer aux allemands, le film va de rebondissements en rebondissements (surtout lors de la dernière partie). Les Bourreaux meurent aussi (1943) nous entraîne au coeur d'un captivant drame historique, porté par de très bons acteurs dont Hans Heinrich von Twardowski (Reinhard Heydrich), Brian Donlevy (Dr. Franticek Svoboda) & Gene Lockhart (Emil Czaka). Fritz Lang parvient une fois de plus à nous surprendre et à nous tenir en haleine avec une aisance rare, on en redemande !
En mai 1942, un commando tchèque assassine Heydrich, le Reichsprotektor de Bohême-Moravie, dans les rues de Prague. La police allemande arrête des otages et menacent de les fusiller si les assassins ne se rendent pas. Le film de Fritz Lang s'éloigne vite de la réalité historique pour raconter l'histoire d'un d'eux : le docteur Svoboda qui est hébergé chez les Novotny, dont le père de famille est bientôt raflé et que la fille tende de secourir avec l'aide de son fiancé.
Fritz Lang est, on le sait, un réalisateur allemand antifasciste qui s'est exilé aux États-Unis dès 1934. Pendant la Seconde guerre mondiale, il a tourné quatre films de propagande. "Les Bourreaux meurent aussi" est le deuxième.
Fritz Lang et ses producteurs hollywoodiens ne s'embarrassent pas d'authenticité historique. Leur but est de galvaniser les spectateurs américains en leur montrant d'une part la sauvagerie des nazis et, d'autre part, l'esprit inentamé de résistance des peuples qu'ils ont conquis. Les événements qui ont suivi l'attentat contre Heydrich du 27 mai 1942 diffèrent de la narration qu'en fait Lang et son co-scénariste Bertolt Brecht, le célèbre dramaturge allemand lui aussi réfugié outre-Atlantique. Dans la réalité, les auteurs de l'assassinat avaient été dénoncés, poursuivis et encerclés dans une église de Prague où ils s'étaient donnés la mort. Cette issue fatale n'avait pas empêché des représailles sanglantes sur la population civile au cours de l'été 1942 faisant plus d'un millier de victimes et jetant un doute sur la pertinence de toute l'opération.
Ce n'est pas cette version des faits - qu'on retrouve fidèlement dans "HhHH" - que Lang raconte. Il élabore un scénario complexe et très hollywoodien, proche du polar, où la résistance réussit à berner la Gestapo en faisant porter la responsabilité de l'attentat à un Tchèque collaborationniste. La morale de l'histoire est évidemment très positive : les véritables auteurs de l'attentat ne sont pas retrouvés tandis que l'infâme collaborateur est puni de sa duplicité.
Un très bon cru langien que ce thriller qui s'inspire d'une actualité brûlante à l'époque, l'assassinat du "Protecteur" adjoint du Reich en Bohême-Moravie Reinhard Heydrich par la Résistance tchèque et de ses conséquences atroces, mais qui s'éloigne considérablement de la vérité historique pour en faire tout de même une oeuvre forte et passionnante de la première jusqu'à la dernière minute. Pas de grandes stars à l'affiche, ce qui sert totalement le message du film à savoir que l'union du peuple peut donner lieu à de grandes choses. Interprétation impeccable et en total mode sobre, l'exemple le plus flagrant c'est Walter Brennan, à un milliard de kilomètres de ses rôles de vieux fous qui rigolent tout le temps, dans le contre-emploi étonnant d'un professeur intellectuel. Le scénario est parfois un peu touffu mais il n'empêche il est efficace et dense. Beaucoup de touches brechtiennes dans l'histoire (normal l'auteur était un des scénaristes !!!), notamment par la croyance du film dans le peuple, parsemée par-ci, par-là de touches bien langiennes (la séquence où on est à du deux doigts du lynchage !!!). Une réussite, une des plus grandes disons-le carrément, dans la carrière du réalisateur d'"M le Maudit".
Je n'avais pas vu la date de production au départ donc j'étais un peu étonné par la déformation de l'histoire, ensuite j'ai mieux compris sa valeur même si le film est en deça de la vérité. Par ailleur si on sort du contexte historique il reste un grand film à suspense très bien ficelé.
Pendant la Seconde guerre mondiale, Fritz Lang enchaîne les films de propagande anti-nazi, après Chasse à l'homme. Mais contrairement à celui-ci où le message politique était caché sous un air de divertissement et de film à suspense/aventure, Les bourreaux meurent aussi est bien plus réaliste, donc aussi plus sombre, cruel et dur. Ca n'en fait pas un meilleur film : on peut lui reprocher d'être parfois longuet, un peu plat, majoritairement dans les toutes dernières minutes. Néanmoins, la mise en scène de Lang est toujours géniale, et les acteurs sont excellents. Le scénario (cosigné avec le dramaturge allemand Bertolt Brecht) est très intelligent. Pour conclure, si beaucoup de scènes donnent aux Bourreaux meurent aussi une propension au chef d'oeuvre, il n'est néanmoins "que" un très bon film de Lang.
Film américain de propagande de 1943 réalisé par Fritz Lang et co-scénarisé avec Bertold Brecht. La restauration de 2012 en rajoutant les scènes coupées donne un film un peu long de 2h15 environ. On retrouve de nombreux éléments expressionnistes et certains plans sont très impressionnants comme la scène dans les sous-sols de la Gestapo avec les grilles et les ombres du bourreau. La scène de l’adieu au père condamné à être fusillé. L’ombre du gestapiste pendant l’interrogatoire. La construction dramatique finale où les Tchèques finissent par faire condamner un collabo est un peu trop bien ficelée.
Ich bin assez partagé je dois dire. C'est vrai que le scénario est assez fouillé, que le contexte historique donne un cachet au film, d'autant plus qu'il est signé par le maître Fritz Lang. Mais quand même. Il est loin d'être le roi du suspense. En outre, le côté invraisemblable de l'histoire finit par devenir gênant, surtout dans le dernier tiers du film. Enfin, le côté "prenons notre revanche sur l'Histoire" me gêne. Cette idée typiquement judéo-chétienne que le châtiment de Dieu s'abat toujours sur les méchants me fait sourire. On sent bien que nous sommes dans l'immédiat après-guerre, et qu'il s'agit de juger les salauds qui ont osé collaborer avec l'ennemi. Pour finir, juste une remarque sur le synopsis d'allocine : à quoi sert-il de demander aux internautes de ne pas dévoiler l'intrigue dans leurs critiques si le synopsis se charge de le faire ?
Le polar politique dans toute sa splendeur; on peut voir dedans malgré une epoque troublée la différence entre les employes modeles et les autres, plus créatifs mais sans diplômes et tentant de mettre le pied dans un milieu qui n’est pas prévu pour eux à la base. On voit donc finalement que nombreux peuvent les contradicteurs d’un temps permettant d’abord plus facilement à ceux qui sont les meilleurs de s’exprimer et de profiter comme ils peuvent et il est d’ailleurs passionnant de voir comment certains vont finalement courageusement agir, parce que sans chances et moins de débouché tout en etant dehors à l‘air libre, malgré un titre ambigu.
Décidément, Frit Lang n'en finira jamais de nous surprendre par sa virtuosité et son intelligence. Ce film en est de nouveau la preuve. Ne se basant pas sur de réels faits historiques, l'intrigue n'enr este pas moins captivante et brillante de bout en bout. Car derrière chaque scène se cache une réflexion, une interrogation toujours très subtile. Mais Lang n'en oublie pas moins le coté spectacle pour autant, ce film étant des plus captivants de bout en bout, avec des personnages forts et puissants, toujours intéressants. De plus, l'inteprétation est elle homogène et très bonne. Que demander de plus? Un nouveau grand film signé par Fritz Lang. Quel génie!
Tourné pendant la seconde guerre mondiale depuis Hollywood, LES BOURREAUX MEURENT AUSSI constituent la participation de Fritz Lang à la "propagande" anti nazi. A la fois film d'espionnage, film de résistance et fantaisie historique, ces BOURREAUX peinent à égaler les meilleurs Lang en dépit d'évidentes qualités d'écriture et de mise en scène. Certes on retrouve ci et là la patte du génial réalisateur des MABUSE et de M LE MAUDIT. Mais la "sauce hollywoodienne" ternit quelque peu le talent de l'allemand exilé, et ce n'est pas un scénario un peu daté signé Brecht qui y aide. En bon film de guerre réalisé pendant la guerre, on n'évite pas quelques caricatures. Ne faisons pas trop la fine bouche, mais disons quand même que la réputation du film semble aujourd'hui quelque peu exagérée.
Ce film nous relate, la résistance, pendant la seconde guerre mondale, du petit peuple tchécoslovaque contre la cruauté et la tyrannie des ss qui occupent et opressent leur pays. le scénario et la mise en scène sont d'une intelligence et d'une virtuosité mémorables !! l'intrigue malicieuse et jubilatoire dotée d'un suspense haletant, rend ce pur joyau du cinéma des années 40, absolument inoubliable ! certainement l'un des meilleurs films de Fritz Lang !Désormais au panthéon de mes 10 films préférés !!
La première partie est fascinante: sobrement, Fritz Lang montre ce qu'est un régime de terreur, le dilemme posé par les attentats, l'angoisse des tchèques face aux représailles aveugles, Malheureusement, peu à peu, on glisse vers le film de propagande "à la gloire de nos valeureux résistants qui représentent tout un peuple". Cela devient caricatural, les rôles se stéréotypent: les bons s'en sortiront auréolés de gloire, c'est certain. Virtuosité filmique aidant, on finit par penser regarder une comédie à la Lubitch. Agréable, mais le propos initial se dissous.
Un film avec un thème ambivalent : s'agît t-il d'une comédie satirique, en raison des nombreuses caricatures ? ou d'un mélodrame, en raison du sujet traité ? L'aspect premier qui flatte est la qualité des décors qui reconstitues à merveille la Tchécoslovaquie occupée. Basé sur des faits réels, le scénario du film et son déroulement n'en demeurent pas moins utopique : à l'époque, soit 1943, impossible pour un réalisateur communiste, exerçant sa profession à l'étranger, d'imaginer qu'elles ont pu être les répercussions de l’assassinat du ''bourreau'' de Prague Heydrich sur la population Tchèque : la politique de répression qui a été mise en place quelques jours après le meurtre était bien plus désastreuse et meurtrière que celle montrée dans le film. Les acteurs sont parfaits, l'intrigue tient en haleine avec de nombreux rebondissements. Comme dans ''Jeux dangereux'' de Lubristch, Lang discrédite et stigmatise la Gestapo tout en donnant une leçon sur l'épanouissement que peut susciter une démocratie sur l'homme qui devient libre par les idées et l'aspect au sein de cette dernière. Malgré le fait que le message soit aujourd'hui complètement anachronique en raison de la prédominance des démocraties en Europe, on imagine qu'elle retentissement il a pu avoir sur les populations européennes vivants dans la servitude de l'occupation. Un message qui n'est cependant pas, aujourd'hui, fondamentalement dénué d'intérêt : prenons garde à ne pas réitérer nos erreurs passées, car la définition du totalitarisme définie par le professeur Novotny est tout ce qu'il y a de plus abject pour l'homme et l'humanité (fin du bonheur et de la plénitude). Autant préserver cette paix durable qui nous permet encore aujourd'hui de tenir sur nos deux jambes.
Certainement pas le meilleur film de Fritz LANG mais un très bon cru. La première partie du film est très différente de la seconde. En effet l'atmosphère du début est prenante comme lorsque l'on regarde un documentaire animalier où un prédateur attaque sa proie et qu'on se demande si cette dernière va s'en sortir. La seconde partie du film a un côté plus théâtral voire comique à l'instar du film culte de Lubitsch tourné, lui aussi, à la même époque, vous savez duquel je parle bien sûr. Au final il en ressort un très bon film.
Magnifique film de Fritz Lang, certes, mais aussi chef-d'oeuvre d'écriture de Bertold Brecht, Les Bourreaux meurent aussi met en scène un peuple opprimé et déchiré par ses passions. La passion, c'est précisément ce qui nourrit de l'intérieur et porte les personnages, si bien que l'aspect didactique et "propagantiste" du film passe finalement et miraculeusement au second plan.Ici, pas de monstres implacables,pas de héros kantiens sublimes de courage, mais des hommes poussés par une force qui les dépasse:sans cette passion, pas d'humanité commune, pas de bourreaux qui meurent "aussi". Brecht et Lang explorent ensemble deux langages qui s'enchevêtrent:le langage théatral et le langage poétique; leur grammaire unique est un cinéma porté à son plus haut degré d'excellence, de beauté et d'humanité.