Dans les temps turbulents précédant la chute de la légendaire civilisation Maya. Chef de son petit village, Patte de Jaguar voit son peuple capturé pour être offert en sacrifice aux Dieux de la Cité Maya, dans laquelle une fin déchirante l'attendent, lui et les siens. Poussé par l'amour qu'il porte à ses proches, il va tenter de sauver ce qui lui tient le plus à cœur. Après sa très controversée "Passion du Christ", interprétée en araméen, l'Américain Mel Gibson dévoile avec "Apocalypto" un nouveau long métrage atypique dont les dialogues sont cette fois-ci écrits et déclamés dans un dialecte maya : le Yucatèque. L'acteur-réalisateur fait ici preuve d'un sens du détail, du réalisme, tout à fait remarquable. Tourné intégralement au Mexique, dans une épaisse forêt aux abords de Catemaco, portant le surnom de "La Jungla", ce film d'aventure bénéficie d'un exotisme somptueux, parachevé par la reconstitution impressionnante d’une société Maya régie par la peur et l'oppression, face à l’Absolu divin. On est immédiatement frappé part la très grande richesse du nouveau bébé de Mel Gibson ; d'un point de vu thématique, "Apocalypto" (qui signifie, langue grecque, "nouveau départ") constitue une parabole intéressante quant à la chute d'une civilisation humaine au grée d'un chaos sanglant ; une évocation puissante, nivelée par des thèmes qui nous sont propres, tels l'amour ou encore la bravoure. Cette fresque spectaculaire suit un schéma linéaire mais fort passionnant. Le film commence par l'oisiveté utopique d'un jeune héros à venir, se poursuit par la découverte d'un monde, au crépuscule de son hégémonie, à l'orée de l'Apocalypse. L'intrigue progresse, puis se finalise au fil de l'odyssée héroïque de Patte de jaguar. Cependant, on déplore les excès de barbarie, qui frisent souvent la complaisance ; néanmoins, certaines séquences sont ô combien épiques et superbement photographiées. Réellement captivant, parfois grandiose, mais très poussif. Une œuvre si unique et si inégale.