L’honneur du dragon est un film d’arts martiaux ma foi très satisfaisant, car il donne à voir ce que le spectateur est venu chercher : du spectacle, de la décontraction, du dynamisme pour passer 1 heure 30 sympathique.
L’interprétation est surtout menée par Tony Jaa. Il assure complètement le spectacle. Si ce n’est pas un acteur tonitruant, au moins il est redoutablement efficace dans les scènes d’action, et je dois dire que c’est l’un des artistes martiaux qui m’a ces dernières années le plus impressionné à l’écran. A ses cotés Petchtai Wongkamlao. Il est un peu fatiguant parfois, assurant le coté décontracté du film. Ce n’est pas catastrophique, mais il casse un peu la force du film. En revanche Bongkoj Khongmalai m’a convaincu, arrivant à tirer quelque chose d’un rôle franchement pas terrible du tout. Pour le reste je retiendrai quelques méchants biens sympathiques. Si le grand chef n’est pas remarquable, en revanche il y a quelques seconds couteaux très réussis, en particulier Nathan Jones.
Le scénario est évidemment très limité. Soyons honnête, il est surtout prétexte à enchainer les séquences d’action en tout genre, ce qu’il réussi très bien à faire. L’honneur du dragon me fait d’ailleurs penser à The Raid, allant à l’essentiel et ne s’encombrant pas outre mesure des habituels artifices. Alors certes il y a une fille, alors certes il y a les pseudo-blagues du sergent Mark, qui tentent de distiller un peu plus de substance à l’affaire, mais le film joue pleinement la carte du rythme, du spectacle, et les amateurs du genre passeront sans problème sur l’histoire cousue de fils blancs (même si la fin peu surprendre). J’aurai pour ma part préféré quand même un déroulement moins haché.
Sur la forme, excellent travail. La mise en scène est remarquable. Virevoltante, elle excelle dans la manière de filmer les séquences d’action. Ces-dernières très nombreuses, très variées, sont une grande réussite. Elles impressionnent vraiment, et il y a notamment un plan séquence dans des escaliers qui est particulièrement réjouissant. Je mets un bémol sur le combat entre Jaa et les gros bras, complètement surréaliste, presque mystique, qui fait tâche par rapport au reste du film et plombe vraiment la fin tant c’est peu crédible. Il y aurait simplement eu un combat Jaa-Jones, ca aurait été aussi bien.
La photographie est assez élégante, surtout que le film avait un budget au final assez restreint. Les décors sont réussis. Variés, consistant, ils ne donnent jamais l’impression d’être au rabais et donne une belle esthétique au film. Je note enfin une bande musicale qui aurait pu être meilleure, sans doute, mais qui pour une série B de ce genre tient la route.
Clairement, L’honneur du dragon s’adresse à un public d’amateurs du genre, et certainement pas à ceux qui attendent un peu de subtilité. Brut de décoffrage, il mise beaucoup sur Tony Jaa, sur ses scènes d’action pour assurer l’affaire. Néanmoins, étant donné que sur la forme il est très solide, que l’acteur principal assure un maximum, le film rattrape sans problème un scénario défaillant et un casting couci-couça. Je lui mets donc 3 en toute objectivité, mais il est clair que certains adoreront et lui mettront 5, et que d’autres détesteront et lui mettront 0.5. A vous de juger.