Je l'évoquais dans ma critique sur Ninja Turtles 2 : les Tortues Ninja au cinéma, c'est une catastrophe, le cas d'école des franchises à succès qu'on jette aux oubliettes soit par manque de talent, soit par une trop grande volonté d’amasser de l'argent. Le mélange des deux est souvent courant, en témoigne cet odieux reboot en 3D dégueulasse mis au point pour rapport un maximum de monnaie, chose qu'il n'est même pas parvenu à accomplir.
Laid dès son introduction, TMNT foire complètement la plastique des corps; mal proportionnés, répugnants dans leur ensemble, ils imitent avec peine les graphismes types pâte à modeler de nombreux dessins animés pour enfants (de ceux qui passaient sur TF1 et France 3, il y a dix ans), le public en moins.
Les tortues sont immondes, sortes de parodies de ce qu'elles furent; l'on se croirait en train de regarder la suite toujours plus faiblarde des Tortues Ninja 3 en animé mal foutu, avec des héros encore plus inharmonieux et mal branlés. Pas même imposantes durant des combats sans saveur ni entrain, elles deviennent limite flippantes une fois arrivé le temps de la parlotte.
Leur regard, digne des pires suppôts de Satan, vous en donnerez des réminiscences de cauchemars lovecraftiens; leurs corps verts et gluants ne seront pas sans rappeler le Thing de Carpenter, version pomme pourrie; et que dire des doublages, pas même plus crédibles que ceux des pires sitcoms des années 90?
C'est tout aussi triste que c'est convenu; prévisible ou stupide, je ne saurai trancher. On suivra bien l'histoire toute relative d'un pauvre gars qui, ayant voulu copier le Roi Scorpion du Retour de la Momie, s'est vu embrigader dans une malédiction conduisant à quelque humour des plus profondément enfantins (cela va de soi, dans le mauvais sens du terme). Combats, cabrioles et blagues potaches nous conduirons donc vers une conclusion qu'on connaîtra dès la présentation des enjeux du film, sans qu'aucune réelle surprise ne vienne pimenter le visionnage.
Il aurait été préférable, à défaut d'avoir un scénario qui vaille le coup, de mieux travailler sa mise en scène pour compenser tel gâchis. Que nenni mes amis, c'eut été trop demandé à ces petits arnaqueurs que de travailler plus que le b.a.-ba d'un divertissement destiné aux enfants; le public cible manquant à ce point d'esprit critique et d'analyse de ce qu'ils regardent, au moins ne pourront-ils pas faire la différence entre Ratatouille et la dernière catastrophe estampillée "Tortues vertes qui ne rapportent plus un sou".
D'un autre côté, heureusement que Michael Bay a pointé le bout de son nez...
Ai-je réellement écrit ça? Seigneur.