Regardé par pure curiosité, après être passé au mois de novembre 2015 aux airs d’été indien devant le camping où s’est tourné le film. Au vu des commentaires, je ne m’attendais pas à un grand film, et pourtant il a eu son succès avec plus de 5 millions d’entrées. Il faut dire que le casting est attrayant, bien que Franck Dubosc ait le don de m’agacer au possible. Et pourtant, je m’interroge sur le pourquoi avoir été poussé à faire un film aussi désintéressant qu’inutile. Si l’intention de faire un film sur le camping est louable, le traitement quelque peu caricatural est affligeant. Certes on retrouve des clichés avérés, mais Dubosc en fait des tonnes pour être sympathique, en tout cas beaucoup trop pour que ce soit digeste, et arrive à un résultat bien lourd. Claude Brasseur suit le même chemin, dans une moindre mesure, pour être parfaitement antipathique dans la peau de quelqu’un à qui tout est dû sous prétexte que c’est un fidèle de chez fidèles de ce camping, situé au beau milieu d’autres campings plantés à proximité de la Dune du Pilat (ou Pyla), la plus haute dune d’Europe. Dubosc et Brasseur poussent même le vice à être ridicules dans leur tenue, l’un affublé d’un slip de bain échancré surmonté d’un débardeur rose, l’autre arborant fièrement ses chaussettes blanches dans ses claquettes noires (en tout cas de couleur sombre). Un contraste horrible qui fait peur. Non pas peur : honte, mais qui prête à sourire. Bon, ça existe, mais de là à dire que ce sont des personnes incontournables, même en sachant que ce sont des habitués… Et le garagiste, il est quoi d’autre si ce n’est un clown alimenté par des Duracell qui durent vraiment très longtemps ? On se demande même ce que viennent faire Bernard Montiel, réduit à l’état de potiche pour l’élection de Miss super camping (on ne lui a même octroyé aucune réplique à prononcer), et Ari Vatanen pour se rappeler au bon souvenir de ses fans et montrer qu’il va bien. Si on retrouve quand même pas mal de choses du camping (c’est vrai quoi : qui parmi les campeurs ne s’est pas retrouvé au moins une fois dans une des situations présentées ?), qu’est-ce qu’on a au final ? Pas grand-chose, et c’est tellement navrant que je ne trouve même pas grand-chose à dire sur cette misère où seules Mathilde Seigner, Frédérique Bel et Mylène Demongeot parviennent à tirer leur épingle du jeu, ainsi qu'Antoine Duléry, alternant le bon et le moins bon. Car c’est une misère. Je dirai que même la série "Camping Paradis", dont je ne suis pas spécialement fan non plus, est meilleure, me fiant à quelques épisodes vus de temps à autres. En résumé, "Camping" est une farce affligeante présentée sous forme de comédie populaire. La seule chose intéressante est la B.O., quoique délicieusement ringarde, ce qui parait bien maigre pour une distribution de cette envergure. Mais quand le scénario n’est pas plus épais qu’un sketch envoyé en 5/10 minutes… on ne peut pas non plus faire de miracles. Personnellement, je préfère largement "Les bronzés", où les dialogues sont bien plus truculents.