SPOILER
Le film est écrit et réalisé par Dario Argento. Inconnu au bataillon. Une petite recherche Wiki plus tard, il est censé être le maître italien de l'horreur. Ben ça doit pas être la fête du gore au pays des vespas, ou alors je suis tombée comme par hasard sur la seule et unique daube qu'il ait jamais réalisé, c'est bien ma veine. Mais je sens que vous brûlez de savoir de quoi il retourne (ou pas), alors c'est parti !
Anna Mari est une jeune flic italienne à qui on ne la fait pas. Elle bosse en open space sur un super pc windows 98. Un jour, elle reçoit un mail d'un serial killer qui lui dit que si les flics ne jouent pas une partie de poker contre lui, il tuera son otage, une jeune touriste anglaise. Mais s'ils gagnent la partie, il la relâche (non mais genre).
Toute paniquée, Anna porte le mail à son boss qui pense que c'est une mauvaise blague, mais non, regarde, y a la photo de l'otage sur le mail, c'est forcément un vrai, mais oui tu as raison, comme j'ai été sot.
Un peu plus tard, Anna, ainsi que toute la brigade rassemblée autours de l'ordinateur, est connectée sur un site de chat pour rencontrer le tueur. Pour l'anecdote, elle se fait appeler Sara sur le site, mais on s'en fout un peu. La partie peut commencer.
Et là, c'est le drame : je pensais sincèrement que le film allait se dérouler autours d'un as du hold'em, avec toutes les subtilités psychologiques que ce jeux implique. Mais non, le tueur et les poulets se battent fiévreusement au poker fermé, sans tour de mise ni rien du tout. En gros : on vous distribue cinq cartes. Vous pouvez en échanger une à quatre pour améliorer votre main. La meilleure main gagne. Ca n'a pas plus d'intérêt qu'une bataille, mais ça aurait fait vachement moins bien sur la jaquette du dvd...
Enfin, bref, la partie doit commencer, et la brigade ne sait pas trop qui faire jouer. Heureusement, le commissaire est là pour prendre des décisions et envoie Anna Mari au casse pipe. "Mais, je ne sais pas bien jouer !" "On s'en fiche, vas-y quand même". Mais oui gros, t'as raison, après tout, c'est pas comme s'il y avait une vie humaine en jeu.
Mais ce gros plein de soupe n'en est pas à une connerie près, et après mûre réflexion, décide que non, on ne jouera pas, parce que la police n'a pas à entrer dans les délires des tueurs psychopathes. Alors personne ne joue et la fille crève égorgée en face de la webcam (le tueur n'a même pas été foutu de bien cadrer, on ne voit que les yeux qui pleurent, c'est malin).
On retrouve son corps dans la rivière. Il est examiné par John, un flic blasé et alcoolique envoyé par les britanniques pour enquêter sur la mort de leur ressortissante. Dès le début, on ne se doute pas du tout que John et Anna vont coucher ensemble. La terrible tension sexuelle qui règne entre eux va traîner pendant au moins 1/4h de film et trouver son apothéose dans une scène d'amour époustouflante. Vous avez vu comme je gère bien le second degré ?
Oui, John est alcoolique, on ne sait pas trop ce que ça apporte au film, sinon qu'il faut toujours un inspecteur un peu douteux pour faire contraste avec la sainte nitouche qui lui sert de partenaire. D'ailleurs, tous les personnages du film ont un background très profond, comme Anna dont le père (ou le mari, ou le chien, je ne sais plus) s'est suicidé à cause de ses dettes de jeux et que c'est pour ça qu'elle tremble et roule de gros yeux quand elle joue au poker contre le vilain.
Bref, John n'est pas content du tout que le commissaire n'ait pas voulu jouer contre le tueur. Et Anna non plus. Ca tombe bien, ça les rapproche. La vie est bien faite.
John est spécialisé en médecine légale. Il repasse donc derrière le légiste (un personnage complètement surfait, soit dit en passant, mais il faut le voir pour le croire), et trouve des trucs sur le corps de la nana que le légiste n'aurait pas pu voir du premier coup d'oeil, comme une graine dans sa narine, mais qu'est-ce qu'il est fort ! Du coup, c'est lui qui fait toutes les autopsies après celle là, c'est le légiste qui doit faire la gueule.
A noter : la bande de gros neards boutonneux qui pianote sur des portables des années 90 pour tenter de localiser le mec. Les scènes où ils apparaissent sauront divertir les informaticiens et geeks en tout genre qui aiment les incohérences techniques dans les films mal consultés.
Au bout de la troisième fois (ils sont pas très vifs, les italiens), la police se décide enfin à faire appel à un pro du poker.Enfin... à un gamin qui gagne dans les arrières salles mal éclairées des bars sur des machines de video poker. Si j'étais une italienne, je serais rassurée de savoir que des professionnels s'occupent de ma sécurité grâce à des moyens adéquats.
Le gamin gagne quelques mains, puis perd (c'est pas comme si cette version du poker était un hasard total, mais bref), enfin, je crois, puisqu'à ce stade du film, j'ai décidé que j'avais assez souffert et qu'il était temps d'arrêter.