Qu’est-ce-que ce méconnu Casablanca Express ? Simplement un film au scénario pour le moins incongru à la fin des années 80, qui se plait à racoler sans vergogne, pour un résultat qui laisse tout de même bien dubitatif.
Clairement le film s’appuie sur une curiosité : réunir les fils, peu connus, de Sean Connery et d’Anthony Quinn ! Ah, et puis aussi en second rôle pas moins que Glenn Ford, Jean Sorel et Donald Pleasence. Malheureusement comme on pouvait s’y attendre l’affiche alléchante n’est que sur le papier. Connery n’est pas déplorable, mais enfin il manque quand même notoirement de charisme, surtout dans un tel rôle. Francesco Quinn est fade lui aussi, mais l’arnaque majeure viendra des trois vedettes sus-nommés, qui en fait se partagent fort peu de bobine, et semblent ne rien en avoir à cirer ! C’est très visible chez Pleasence qui semble royalement s’embêter ! Curieusement il faudra se rabattre ici sur Jinny Steffan, actrice méconnue mais qui a indéniablement un physique et s’impose sans peine par rapport à ses confrères masculins, et un peu sur le méchant de service, investi et sérieux, mais au jeu un peu trop roide.
Le scénario est laborieux. La phase de présentation des personnages est franchement longuette, ça discute beaucoup pour pas grand-chose, et l’on se retrouve à avoir déjà 30 minutes derrière soi que le film n’a pas encore vraiment démarré ! Quand ça démarre malheureusement, s’il y a de l’action, il faut s’attendre à un métrage très redondant, presque en huis-clos, où ça canarde beaucoup mais pour pas grand-chose ! En fait l’intrigue est peu intéressante, et le film se suit avec un ennui poli.
Sur la forme c’est un métrage clairement assez pauvre, mais qui parvient à peu près à faire illusion, profitant d’une reconstitution pas trop mauvaise qui exploite du coup bien le huis-clos ! Reste que la mise en scène laborieuse de Martino, des scènes d’actions bruyantes mais peu spectaculaires, et une bande son qui sur la fin plagie sans vergogne le thème d’Indiana Jones, on reste peu enthousiaste.
Casablanca Express est clairement une série B sans le sou signée d’un artisan italien qui n’a pas franchement marqué les esprits par la qualité de son travail. Un film qui se veut académique, et qui, porté par les noms de ses acteurs a sans doute voulu renouer avec la gloire du cinéma de guerre américain des années 50-60, mais on est plus que sur une phase de déclin. 1.5