Cela faisait presque dix ans que Luc Besson n'était pas passé derrière la caméra, le réalisateur préférant s'atteler à la production et à l'écriture de séries B calibrées pour le public adolescent (en très grande partie). C'est donc avec une certaine surprise que nous découvrons son huitième long-métrage, Angel-A, film à la production assez secrète, tourné très rapidement dans Paris et en noir et blanc, avec dans les rôles principaux l'inattendu Jamel Debbouze et le mannequin danois Rie Rasmussen. Extrêmement sobre et d'une inhabituelle légèreté pour un film de Besson, Angel-A a le mérite de surprendre, indéniablement... En effet, le long-métrage possède une histoire assez simple, plutôt baroque, avec de nombreux effets spéciaux de qualité et une atmosphère étrange, déconcertante, accentuée par le noir et blanc de l'image. Nous y découvrons André (Debbouze, moins niais qu'à l'ordinaire), un petit arnaqueur endetté jusqu'au coup qui va faire la connaissance d'une bombe sexuelle blonde d'1m78 (Rasmussen, une petite révélation) qui va le suivre et l'aider à régler ses problèmes avec plus ou moins d'extravagance... Cette courte rédemption que vit André est donc simple mais touchante, ses mésaventures dans les rues de la capitale aux côtés de son ange gardien n'étant pas sans bonne humeur, la plantureuse blonde le tirant de ses trépas de façon assez amusante. Le scénario est certes un brin trop facile, parfois drôle (la séquence dans les toilettes), inutilement vulgaire par moments, mais conserve néanmoins une poésie intacte et sincère ainsi qu'une qualité graphique indéniable, Besson ayant toujours son petit don pour nous livrer des films visuellement magnifiques. Changeant de registre dans la forme pour garder les thèmes qui lui sont chers (la rédemption d'un homme par le biais d'une femme), le réalisateur parisien s'éloigne de ses gros blockbusters pour revenir à ses premiers amours et signe avec Angel-A un petit film intimiste, certainement pas son meilleur, mais une jolie surprise à voir donc.