Aaaaah Luc Besson, c'est dingue comme le parcours de ce mec me fait penser à Shyamalan. Enfin bref, qu'en est-il de Angel-A, l'un de ses films les plus décriés...Je vous avoue qu'à cause de tout ce que j'ai pu entendre sur ce film, je l'ai acheté (en occaz à 4 euros) en serrant un peu les dents. Et comme d'habitude, lorsqu'un film se fait autant allumé de tous les côtés, il y a toujours cet effet de surenchère, d'extrapolation, d'exagération dans les critiques, une critique en amène une autre plus virulente, etc etc (Dark Shadow ou Alice de Burton ou encore Robin des bois ou Prometheus de Scott) et puis il y a l'accalmie, parfois la note du film augmente légèrement sur les sites de critiques (Taken est l'un des exemples les plus dingues) et c'est à ce moment qu'il faut regarder le film pour ne pas se faire bourrer le crâne de toutes ces inepties ou pire de se faire influencer. Donc revenons à nos moutons, Angel-A...CE FILM EST BON !! Ce n'est pas un chef d'oeuvre, ce n'est pas le meilleur Besson mais ce film tient la route et arrive à nous transmettre des émotions. Le duo Debbouze (dont je ne suis pas super fan il faut l'admettre) et Rasmussen fonctionne malgré leur élocution parfois maladroites, et je parles des deux acteurs pas que de la blonde hongroise. D'ailleurs l'élocution est peut être le seul défaut que je retiendrais des mauvaises langues qui ont injustement craché sur ce film, ça et le jeu douteux de certains acteurs (attention film français).
Pour tout dire, j'aime beaucoup le message de ce film, je ne le trouve pas niais, pas prétentieux, bien au contraire je le trouve profond et humble. Aimes toi, accepte toi d'abord si tu veux que les autres t'aiment et aillent vers toi, si tu veux pouvoir exprimer ton amour. Dit comme cela, ça peut paraître lourd et pompeux, mais je peux vous assurer que c'est l'un des seuls films que j'ai pu voir qui met l'accent sur le "je" avant de parler du "il", car selon moi l'inverse n'est pas possible. Ce n'est en rien un message égoïste et ceux qui ont compris cela...et bien regardez vous dans une glace comme le fait le héro du film et faites le point. La scène du miroir m'a presque tiré les larmes et celles de Jamel m'ont parues sincères. Après il y a l'esthétisme du film, le choix du noir et blanc qui est judicieux pour plusieurs raisons, tout d'abord, l'hommage évident à "Les ailes du désir", ensuite l'incroyable pouvoir qu'à ce noir et blanc pour souligner les visages et les volumes...et puis bien sûr, ce parallèle évident entre cette absence de couleurs et les personnages de Jamel et Rie qui sont pour l'un pauvre, terne, pathétique en extérieur et pour l'autre vide, mélancolique à l'intérieur (d'où la complémentarité des personnages). Comme le noir et blanc en somme (et je ne parle pas de la couleur de peau). J'ai beaucoup aimé la fixation sur les ponts de Paris que fait Besson tout le long, encore une fois, symbolisme (les personnages sont tout deux à une étape clé de leurs existences et rien n'est encore joué). On a l'impression que les personnages vivent sur un pont alors que pourtant le film nous balade sans cesse (Tour Eiffel, Sacré Coeur etc). La BO m'a plu sans me marquer, je retiendrais seulement l'utilisation d'une musique qui commence par les paroles "CrossRoad" qui je trouve résume bien l'histoire. En résumé un film beau, touchant, simple, un peu naïf certes mais qui le sait et qui se joue de cela pour nous transmettre un bien heureux message qui me redonne foi en l'humanité. Je terminerais par dire, bien que je n'aime pas citer ce genre de critique, que ce film n'est pas bobo même s'il se passe à Paris (dans des endroits pas dégueux) et qu'il est en noir et blanc car j'ai l'impression que beaucoup de critiques se basent là dessus.