Angel-A est un mauvais film. C'est lourd, c'est vulgaire, et c'est surtout très, très bête. Un petit mec paumé rencontre une grande pouffiasse, dans un décor de carte postale qui ne montre de Paris que la Tour Eiffel, Notre Dame et le Sacré Coeur. Catalogue de clichés. Et je ne parle pas des dialogues qui sont à la hauteur de la finesse de Luc Besson: mal écrits, mal joués. On a l'impression d'être en face de la VF d'une mauvaise sitcom américaine. Mauvais dans la forme, creux sur le fond, à tel point que ça en devient drôle. Et non seulement les dialogues sont mauvais, mais en plus ils s'éternisent (il faut répéter quatre fois la même chose au cas où le public n'aurait pas compris).
"-Crois-moi, André.
-Non, Angela! C'est pas possible!
-Si, André, je te jure!
-Non, Angela, je ne te crois pas!
-Si, André, crois moi!" (on a droit à ça pendant 10 minutes) - finalement André croira Angela, car il a le coeur pur et le regard profond, et il parviendra à ne plus se mentir à lui-même, car on est tous amis sur la terre.
Et que dire de la richesse des transitions? La plupart du temps, Luc Besson fait dire à la grande blondasse: "et maintenant, on fait quoi?" (ça arrive une bonne dizaine de fois dans le film). Bravo. On fait quoi? On a envie de sortir de la salle.
Bref, tout ça n'est pas fameux. Mais le pire, c'est que c'est prétentieux. C'est une chose de faire un film de merde, c'en est une autre de s'en vanter. Car Luc Besson prétend nous livrer un film "intimiste", oui monsieur! C'est finalement ça qui est impardonnable: qu'un gros lourd bas du front se prenne pour Godard.