Si Luc Besson a marqué les années 90 en France, il aura eu beaucoup plus de mal à l'arrivée de la nouvelle décennie. Pourtant, le réalisateur n'aura pas proposé des films vraiment en dessous de ce qu'il avait l'habitude de nous réaliser à cette époque, comme en témoigne ce film d'ailleurs. Pour moi, "Angel-A" est l'un des films les plus sous-estimés du réalisateur, tout en étant l'un de ses moins populaires. Ce qui peut faire peur au premier abord est peut-être le casting. Associé un humoriste comme Jamel Debbouze à une mannequin comme Rie Rasmussen, dans un film comme celui-ci, cela a de quoi faire reculer certaines personnes. Et pourtant, le tour de force du long-métrage vient bel et bien de là. Le duo peut principalement apporter de l'humour comme attendu, certains gags étant assez surprenants d'ailleurs. Par exemple, celui des toilettes, qui joue sur une très longue montée, avant d'arrivé à une chute assez brusque, mais plutôt bien trouvé. Mais ce duo va également réussir à nous faire vivre et nous faire croire à une très belle histoire d'amour impossible. L'écriture va certainement être un peu ridicule pour certaines personnes, le mélange entre comédie et romance étant assez large, mais elle est pourtant une grosse réussite du projet. Tournant autour de thématiques assez positives, tout cela partant d'un point de départ où notre personnage sera au fond du trou, le film sera donc ce genre de projet où notre héros va devoir apprendre de ses erreurs et se relever. [spoiler]Sauf qu'ici, on vient y greffer un élément "surnaturel" qui viendra offrir un peu plus de profondeur à l'histoire, à savoir le coup classique, mais efficace, de l'ange-gardien.[/spoiler ]Le film sonne donc comme une aventure onirique et peu quotidienne. Tout le but du film est là, si Luc Besson a choisi de ne pas faire un long-métrage aussi grandiose que ses précédents, c'est bien pour cette raison. Il nous propose un environnement quotidien, et vient y ajouter un élément qui sort de l'ordinaire, à savoir cette jeune femme. Cet aspect se ressent donc évidemment dans le script, mais aussi le travail esthétique de Luc Besson, qui va rendre sa narration extrêmement visuelle. Un parti-pris qui peut rebuter, mais que j'ai personnellement beaucoup aimé. Notamment dans son choix de proposer une photographie en noir et blanc, mais aussi dans sa façon de composer les cadres. J'ai beaucoup aimé la séquence dans les toilettes notamment, qui nécessite plus de préparations qu'il n'y paraît, avec cette caméra se déplaçant à travers les murs. Le film n'est donc pas le projet le plus reconnu de ce réalisateur, mais il mérite pourtant que l'on s'intéresse à lui. Ces thématiques sont certes assez classiques, mais sa qualité visuelle, ainsi que son aspect opposant le quotidien à quelque chose de plus "divin" marche vraiment très bien. Je vous conseille fortement ce projet ! Pour conclure, une belle surprise.