Hard Candy voit le premier rôle principal d'Ellen Page au cinéma, après un Rebelle adolescente beaucoup plus discret à l'échelle mondiale. Elle y joue une ado de 14 ans en plein chat avec un trentenaire nommé Jeff au début du film, avec qui elle va prendre un café puis passer un moment chez lui, comme elle le lui suggère. Si on se doute que le comportement louche du type fait de lui un potentiel pédophile, on est sans doute pas aussi crédule que lui concernant l'aisance dans parole et l'absence de timidité d'Hayley, qui va vite le faire s'évanouir grâce à une petite drogue glissée dans une boisson, avant de l'attacher sur une chaise afin de l'interroger sur ses pratiques de photographe et surtout sur une certaine Donna Mauer qu'il aurait violée puis tuée.
Le film se montre comme un thriller assez froid d'abord tourné avec pas mal de gros plans montrant chacun des deux protagonistes à tour de rôle, le tout dans une ambiance tantôt plate, tantôt pesante, sans presque aucune musique. Hayley se montre bien vite comme une ado qui n'a pas froid aux yeux, qui maîtrise sa neutralisation et qui fera tout pour lui faire avouer ce qu'elle pense qu'il a fait. Jeff parvient parfois à la mettre mal à l'aise
en lui disant qu'elle doit être bien dérangée pour en arriver là, que si sa mère ne s'inquiète pas de son absence c'est qu'elle ne doit pas trop de soucier d'elle, que ça doit être la même chose pour son père et donc sans doute qu'en réaction elle cherche elle aussi un père avec qui flirter sur Internet, ce qui l'aurait attiré vers lui.
Cette analyse est intéressante et aurait pu être creusée davantage,
Hayley allant effectivement assez loin sans réelles preuves, et jusqu'à lui effectuer une castration avec tout le matériel et la pratique médicale.
D'une durée classique, le film s'avère parfois un peu trop long dans les dialogues qui se succèdent inlassablement mais la trame scénaristique s'en sort bien grâce à quelques retournements de situation,
notamment quand Jeff parvient à briser ses liens après avoir frappé Hayley en l'ayant attirée trop près de lui.
Une certaine violence s'installe alors entre coups au visage, évanouissement avec du film plastique,
légère torture psychologique sur les suites de la castration, neutralisation au taser, couteaux et pistolets.
Si au final Hayley ne parvient à être déstabilisée simplement physiquement pendant quelques passages du film,
Jeff finit par avouer et choisit la voie de la pendaison dans une scène finale avec des ombres vues de côté alors que la sirène de la police retentit. Une petite happy end où on voit Hayley qui s'enfuit tranquillement sous une capuche rouge, elle qui aurait mérité une psychologie plus creusée, des intentions encore plus violentes, une grave blessure voire une mort finale
. Hard Candy reste atypique et s'en sort vraiment bien !