La Constance de l'amour champêtre au gré du cycle...de la nature.
En dehors des chemins balisés, Pascale Ferran ("Petits arrangements avec les morts", "L'âge des possibles") balade sa caméra le long des sentiers perdus, qui s'enfoncent au plus profond de la forêt avoisinant la majestueuse demeure de Lady Chatterley (Marina Hands). C'est dans ce recoin que Constance (Lady Chatterley) regoûtera aux saveurs d'une vie, qu'elle croyait perdues à jamais, en la personne de Parkin (Jean-Louis Coulloc'h), un garde-chasse rustre, du moins au premier abord... mais les apparences sont souvent trompeuses. Son quotidien morne d'aristocrate l'exténue, d'autant plus que Clifford (Hippolyte Girardot), son mari, a perdu l'usage de ses jambes, durant la Grande Guerre, mais plus grave encore, celui de son organe procréateur, tant désiré, et indispensable pour la pérennité de sa descendance. Les interminables conversations masculines, dans le salon, finissent par la harasser. Les déconvenues de la guerre sont le moindre de ses soucis, à un point tel que sa libido ne demande qu'à se révéler. La beauté de la nature, au rythme des saisons, va lui réveiller les sens, au ralenti depuis belle lurette; et les arbres cachent la forêt, dit-on, d'où va renaître, de ses cendres, ses plaisirs sensoriels, sensitifs, sensuels... avant qu'ils ne deviennent sexuels. Belle revanche sur les incohérences d'une vie toute tracée qu'elle transforme en existence... revancharde. Ses plaisirs charnels et la compassion de ce coeur d'artichaut, par sa compréhension d'écoute, masqué sous une soi-disant carapace impénétrable, sont en parfaite adéquation. Les raisons du coeur auront raison... en permettant à ces deux êtres, catalogués dans une caste qu'ils répugnent, de retrouver le vrai sens de la vie. En adaptant le roman universel de D. H. Lawrence, Pascale Ferran met en images l'antithèse de "Madame Bovary" de Flaubert, en clamant que la félicité est accessible à tout un chacun, encore faut-il prendre sa destin