Le devoir et le sacrifice pèsent de plus en plus sur le corps de Constance et senfoncent dans la moiteur de sa peau
Les étangs brillent trop et sessoufflent
mais il y a les châtaignes, les feuilles mortes, les gouttes de pluie et la mousse épaisse dun automne feutré, avec, tout au fond, une cabane bien plus belle que le manoir
pleine de vieux objets oubliés, vivants et chauds, comme un repos de tout le reste, comme un refuge, une cabane secrète où tout peut arriver, une cabane comme celle qui se cache en chacun de nous
Le bruit des sources et des abeilles, le bruit des arbres qui sappellent
Les jonquilles puis les ancolies et les asphodèles, puis laubépine et les anémones, puis les feuilles : les mille verts divers dété, puis les marguerites et loseille sauvage
Constance tourne les pages de lherbier de la forêt, jour après jour
Parkin, timide et sauvage, fort et fragile, croit quil ny a pas de place pour lui dans le monde
Lente montée du désir de vie, comme deux enfants timides et naïfs, ils se découvrent avec innocence, myosotis et renoncules à fleur de peau, juste pour être de plus en plus près de la terre, juste pour être de plus en plus libres, juste pour courir nus sous la pluie
lamour, ce nest pas être là tout le temps, cest souvrir le monde et se donner la liberté
« Limportant, cest que le cur reste doux
»
Cest un film avec à peine une histoire, juste à regarder et à sentir, comme « La leçon de piano » et « La route de Madison », sobre, superbe et rare, vital
Je serais morte, nous serions tous morts sans Pascale Ferran