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Stéphane R
31 abonnés
454 critiques
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4,0
Publiée le 4 décembre 2009
Ce documentaire est étonnant. J'ai l'impression que le réalisateur disposait d'un enregistrement difficile à utiliser : le personnage principal, assez égocentrique et fantasque, se film surtout lui-même plutôt que les ours. On ressent bien la catharsis pour lui-même et la croissance de son auto-destruction. Ce qui fait de ce film un reportage intéressant sur la condition humaine, et le cheminement particulier de cet homme. Les grizzly sont un peu au second plan, malheureusement, et malgré de très belles images et la compensation des petits renards ! À voir si vous vous intéressez à l'histoire du personnage principal. Pour les images de nature, de grizzly, il faut savoir que vous n'en trouverez qu'une quinzaine de minutes (très belles) en tout sur la totalité du film.
J'admire le travail du réalisateur qui se permet d'être le plus objectif possible dans son travail, tout en apportant une part de subjectivité en contredisant les propos de Treadwell. L'alternance images de Treadwell / images Herzog est plutôt réussi, mais l'ensemble du film est quelque peu longuet, redondant et certains avis de protagonistes auraient pu être évincés, n'apportant rien, si ce n'est une forme de voyeurisme.
J'ai peur de faire ma critique, car je sais qu'elle ne fera sans doute pas présager ce que l'on peut ressentir devant ce film. Assistant à l'aventure d'un homme "en avance sur son temps" comme il le dit, on ne peut rester sans compassion devant une telle histoire. De sa volonté de protéger les ours tournant à l'obsession et la paranoïa, ou de sa bravoure tournant en véritable folie, émane de cet homme un profond respect et inspire une profonde admiration. Son goût pour la caméra ne fait que renforcer son récit, en l'agrémentant de plans aussi naturels que réussis (la scène où il part au loin avec ses 2 renards tels des animaux de compagnie est absolument superbe). Je regrette cependant une chose, c'est que Timothy Treadwell a malheureusement eu raison en trouvant la mort : ce film me restera en mémoire.
Timothy Treadwell est à l’image du film de Sean Penn : Into the Wild (2008). Cet homme a fuit la civilisation pour vivre auprès des grizzlys. Un passé tumultueux et rongé par l’alcool et la drogue, il parvient pourtant à revivre auprès de ces ours. Ce sont eux qui lui ont sauvé la vie, mais hélas, ce sont aussi eux qui la lui ont repris. Après avoir passé treize étés en leur compagnie, seul avec ses caméras, il trouva la mort, dévoré par l’un d’eux (des restes furent trouvés sur place et dans le corps d’un des grizzlys). Grizzly man (2005) est l’histoire d’un homme hors du commun, atypique, décrié ou adulé par certains, vivant en reclus pour l’amour qu’il vouait à ces mastodontes. Un amour toujours en sens inverse mais il était trop naïf pour s’en rendre compte, tout comme le danger qu’il frôlait chaque jour (marchant auprès d’eux, les caressant ou se baignant avec eux). Werner Herzog lui rend hommage par le biais des quelques rushs qu’ils restent de lui, de très belles images, touchantes, émouvantes et drôles ! De sa rencontre avec les grizzlys en passant par celles avec les renards (où il court ou joue avec eux comme si c’était des chiens !). Véritable défenseur de la nature et des animaux (on lui doit l’association Grizzly People®), il les vénérait et était près à tout pour les défendre et rester auprès d’eux. Avec ce film, Werner Herzog tente aussi de comprendre l’obstination que vouait Timothy Treadwell à ces ours. Celui qui aimait s’appeler « le gentil guerrier » aura parvenu à surmonter bien des choses et à faire découvrir son combat par le biais de son association et des nombreux cours ou conférences qu’il donnait chaque année. Une rencontre étonnante, séduisante et émouvante, de celle d’un homme stupéfiant et humain, généreux et déterminé !
Je ne peut qu'adhérer avec ce qu'a dit mon "voisin" du message d'en dessous. Je viens de voir seulement deux de ses films (Grizzly Man et Encounters at the end of the world) et j'en suis profondément bouleversé. Et je sais pourtant que ce n'est qu'une partie infime de son travail ! Je suis réellement excité d'avoir encore a découvrir d'autres ouvres enchanteresses de ce génie, disant les choses comme je le pense. Je sais que ce message peut paraitre très naïf ou "fleur bleue" mais j'espère que ceux qui ont vu ce film pourront me comprendre. Aux autres : courrez les voir !
Courageux, le timothy, mais impossible d'être "Grizzly man": les sentiments sont en trop. Film un peu bidon bien que quelques très impressionnantes scènes (combat de Mickey contre jo brown, je crois,par ex.) On voit surtout Timothy qui se répète ou s'énerve, se met en scène...on aimerait voir plus souvent les ours, mais avait-il vraiment matière? C'est là que je trouve les limites du film et la valeur de l'"oeuvre" cinématographique. C'est un original, un homme avec ses faiblesses (alcool, drogue, femmes?)qui s'y croit trop et surestime ses connaissances des ours: la preuve...çà lui coûte très cher!
17 critiques seulement pour un des derniers réalisateurs de génie au monde..peut être trop a contre courant du consumérisme culturel qui chaque jour nous rapproche de l'ignorance?... c'est d'autant plus triste que le film "into the wild" de Penn lui, en rassemble des centaines,de critiques et "réactions".. J'aime "into the wild", mais le comparer a "grizzly man" dont le sujet est voisin, reviendrait a comparer nouvelle d'Amélie Nothomb avec un livre de Victor Hugo .
Excellent documentaire, axé autour d'un personnage principal complètement fou, d'abord personnage de foire, puis vraie figure sombre, rongée, dérangée.
Comme l'a souligné Herzog lui-même, les images de Treadwell vont bien plus loin que du simple documentaire naturaliste. Sans vouloir juger notre protagoniste, Herzog nous apporte quelques reflexions sur cet homme. On pourra croire ce qu'on veut, que c'était un fou ou bien quelqu'un en avance sur son temps. Dans les deux cas, on pourra lui reprocher d'avoir été peut être un peu trop naïf et "trop amoureux". Il désirait presque cette fin tragique pour qu'on prenne sa vocation un peu plus au sérieux, et je crois qu'il a réussi... Mais je suis du même avis que Herzog lorsqu'il souligne que l'amour et l'amitié de Treadwell n'allait qu'à sens unique, cette compassion n'avait pas l'air d'être éprouvée par les ours qu'il cherchait à protéger à tout prix. Herzog essai de comprendre l'amour qu'éprouvait Treadwell sans pour autant le juger en tant que personne, tout ceci reste avant tout un point de vue de cinéaste.
Refusant le mythe de l'objectivité, Herzog assume un choix, celui qui consiste à montrer le parcours difficile d'un homme fragile vers un destin tragique, quitte à devoir marquer la distance avec son sujet. C'est très bien fait ! La mise en scène de certains témoignages peut paraître risible, pourtant, elle procède de cette volonté de faire corps avec le sujet. Grâce à Herzog, Treadwell ne ressemble en rien à un aventurier sans peur et sans reproche, mais à un homme perdu pour la société des hommes, et touchant à certains moments. On comprend alors que Treadwell s'est attaché aux ours, comme il aurait pu s'attacher à n'importe quel autre animal. Il recherchait une forme de solitude à défaut d'avoir trouvé la compréhension des humains. Il recherchait surtout un motif de fierté. Mais tout cela, comme le montre le réalisateur, en dépit du bons sens, voire même à la limite de la folie. Treadwell étant allé trop loin, se devait peut-être d'aller jusqu'au bout. Ce qu'il fit. Ce documentaire est tout simplement exemplaire...
Plus encore que la mégalomanie des personnages herzogien, le narcissisme pathologique de Thimoty Treadwell donne à ce film une indifférence désolée et douloureuse. Cet acteur raté qui, faute de mieux, se met lui même en scène.... réajustant sa mèche, multipliant les prises, changeant de bandanas.... finit par nous offrir le témoignage de son échec. L'imposture, elle même, lui est inaccessible... et ce malgré l'energie du désespoir. Il voulait se faire aimé... il n'aura que notre pitié... la notre et celle des renards....Mais pas celle des ours. Loin d'un documentaire sur le rapport homme/animal (comme l'émouvant Wild perrots on Telegraph Hill) Werner Herzog nous livre les mémoires d'un raté... et l'absence d'émotion qui en découle donne paradoxalement au film une dimension aussi troublante qu'inoubliable.
Ce documentaire rend un bel hommage à Tim Treadwell, militant écolo fantasque et charismatique qui voulait devenir un ours. Bien que la démarche de Treadwell ne soit pas exempt de reproche (les ours devrait plutôt craindre les humains à mon humble avis), on ne peut qu'être en admiration devant l'ardeur qu'il mettait à les défendre. Sa candeur et son innocence sont touchantes, et sa fin tragique donne le La de sa légende. 3 étoiles néanmoins, le réal ayant fait des choix très discutables (trop de scènes larmoyantes qui n'apportent rien et des témoignages superflus). Un bon doc, et un personnage à respecter.
Un film des plus passionnants qui laisse un arrière goût de malaise tenace. La folie du personnage principal nous est montré sans jugement moral de la part de Werner Herzog car finalement il s'agit aussi d'un film sur le cinéma et sur la dose de folie qu'il faut, pour réaliser un film. On est pas loin d'une métaphore du cinéma d'Herzog. La force du film est de passer du fait divers dramatique : on nous annonce dès le début du film que le personnage qui se film en compagnie des ours a été dévoré par ces même animaux, ce qui attise notre voyeurisme en regardant ces images (à quel moment cala va déraper !), à une introspection bienveillante des raisons intîmes qui motivent ce "grizzly man"a préférer les ours aux hommes, et là le voyeurisme se transforme en émotion...Une bien belle réussite que ce "Grizzly man"... Nico