Darkman souffre de nombreuses lacunes mais reste néanmoins plutôt sympathique à regarder si on se replace dans le contexte des années 1990. Parce que Darkman, est l'un des pionniers du genre super-héroique, même s'il lorgne un peu sur le cinéma d'horreur. Avant celui-ci, les bons films du genre se comptaient sur les doigts de la main. A part Batman sorti en 1989, soit très peu de temps avant Darkman, ils n'étaient pas légion.
Ce qui est intéressant de constater, c'est que depuis toutes ces années, le style de Raimi n'a finalement guère évolué. Dans Spider-Man, il applique de nombreuses recettes qu'il avait déjà utilisé dans Darkman. Rappelez-vous dans Spider-Man, la scène où Peter dessine son costume dans son cahier, avec la musique de Danny Elfman en fond sonore; il y a une scène très similaire dans Darkman. Le héros fait des expériences et note les résultats dans un cahier, toujours avec une musique entraînante de Danny Elfman ce qui rappelle inexorablement celle de Spider-Man si on est un tant soit peu familier du réalisateur. Car oui, déjà à l'époque, les deux compères collaboraient ensemble, et le compositeur apporte un cachet au film, qui a défaut d'avoir de somptueux effets spéciaux, années 90 oblige, réussit le pari de subjuguer le spectateur par son atmosphère à la fois sombre et savoureuse.
On peut également faire un second parallèle avec la saga Spider-Man dans la construction du scénario,
le héros qui se transforme en demi-monstre avec tout le questionnement que cela implique vis à vis de sa dulcinée, et le méchant de l'histoire qui kidnappe la dulcinée et menace de la tuer avant que le héros ne la sauve in extremis de ses vilaines griffes
. Enfin et dernier parallèle, ou devrais-je plutôt dire clin-d'oeil que l'on peut faire avec la totalité de ses films, Raimi aime indéniablement les Caméo.
À présent, venons-en à la critique pure et dure. Pour ce qui est du scénario qui comme je l'ai dit précédemment, suit le même schéma que les films Spider-Man, n'est donc peu original pour notre époque, mais plutôt novateur pour les années 90. Raimi avait tout de même reçu deux prix du meilleur réalisateur avec ce film. Les effets spéciaux sont également de mauvaise facture, mais encore une fois, il faut se replacer dans le contexte de l'époque. Mais là ou Raimi marque des points, c'est probablement au niveau de l'atmosphère noire que dégage le film, associé à la somptueuse bande-son de Danny Elfman qui ne rend le film que plus immersif. En bref, un bon petit film à la sauce 90's à savourer tranquillement, en famille ou non. Avec Darkman, Sam Raimi réalisait son premier film de super-héros, peut-être celui qui l'a poussé plus tard à s'intéresser à la saga Spider-Man, mais contrairement à cette dernière, dans Darkman, Raimi ne perdait pas de vue son premier amour, à savoir le cinéma d'horreur.