Voila un film d’une rare puissance. Comme l’avait si bien bâtit Ridley Scott sur la réalisation magistrale de Gladiator, Edward Zwick suit le même processus en maintenant le spectateur en haleine jusque là où il souhaite l’emmener, puis il frappe. Non pas d’un seul bouquet final mais d’une déferlantes de rebondissements sur un parcours chaotique, semé d’embuches. Bienvenue en Sierra Leone. Un pays à feu et à sang, sous l’égide meurtrière des milices et des groupes rebelles. La cause de cette poudrière immorale est la pauvreté. Une pauvreté exploitée de ses richesses que sont l’or, l’ivoire, le pétrole et enfin les diamants. Les diamants de guerre, souillés du sang des innocents. Revendus aux joailliers européens, le profit qu’ils génèrent se réduit à alimenter les guerres civiles en submergeant le pays d’armes à feu. Au milieu de ce chaos, les aides humanitaires sont dépassées ; les familles sont divisées, massacrées ; les plus forts sont enrôlés dans les mines, les enfants, dans les milices. Le regard porté vers ces enfants soldats déshumanisés, formatés pour tuer, est tout à fait révoltant. Si le film nous dévoile une certaine réalité bien potassée sur cette face du monde, une réalité sanglante où l’argent est au sommet, on n’en reste pas indemne. Le réalisme et la qualité de la réalisation nous assènent une leçon d’humanité extraordinaire. D’un côté, un père prêt à tout pour arracher son fils des griffes des milices, et de l’autre, un homme marqué par la guerre, obnubilé par un certain diamant de sang d’une valeur inestimable ; son ticket pour un monde meilleur. Il parait naturel de saluer l’interprétation magistrale de Di Caprio, cynique et charismatique au possible. Un scénario certes, hollywoodien mais d’une puissance incomparable, entre le sacrifice et la dénonciation, l’émotion atteint son paroxysme. Ce film d’aventure à grand spectacle est un chef d’œuvre édifiant, incontournable du genre. 5/5