Pendant que dans les pays du Nord, on va à l'école, au McDo, à la fitness, on achète des fringues à tour de bras ou des bijoux hors de prix… en Afrique, on crève pour ces mêmes pierres précieuses. Zwirk nous plonge à merveille dans ce "continent maudit" à travers le parcours mouvementé de 3 personnages singuliers. Ouais, parce qu'au fond, l'intrigue se résume à retrouver un diamant enfoui près de son site d'extraction; rien de transcendant. Les points forts de ce film se concentrent sur son rythme soutenu et les portraits de ses protagonistes, le tout dans une Afrique aux mille facettes.
Oui, Zwirk a le mérite de nous pondre un film sur un phénomène dont en entend quelque fois parler à la télé (entre 00h et 4h du mat' bien sûr), mais qui n'avait jamais fait l'objet d'une grosse prod' américaine avec un acteur côté comme perso principal. Il y gagne déjà son bon point puisque DiCaprio joue son rôle de contrebandier à merveille.
Blood Diamond nous expose alors la situation catastrophique de la Sierra Leone en faisant un tour global du propriétaire (mines, mouvements extrémistes, enfants soldats, camps de réfugiés, massacres...) sans tomber dans le documentaire. Le tout, autour de Solomon, un daron local qui se fait arracher à sa famille pour extraire des diamants dans la rivière. La dimension américaine de ce film est assez effacée (pas de kissing scene entre Dicaprio et la journaliste omg), mais la valeur familiale ressort un peu trop à mon goût. Solomon court un peu trop derrière son fils (enrôlé comme enfant soldat) pour que ça sonne vrai.
Même le rythme effréné de ce film (pas 5 minutes sans coup de feu) ne m'a pas gênée, tellement c'est le souk dans ces états corrompus et instables. C'est là qu'on se rend compte, que sans l'homme et ses conneries, l'Afrique est un continent magnifique (quelques plans de la campagne et du lever/coucher de soleil à donner des frissons).
Donc, tout le long du film, les rapports de forces s'alternent entre Dicaprio et Solomon à propos de ce fameux diamant. Tout en ayant la vision de la journaliste assez étrangère à ces tensions. Seigneur merci, elle ne se contente pas d'être la journaliste nunuche qui a un pois chiche dans le crâne mais fait preuve d'une grande lucidité.
En somme, un long métrage poignant sur le dur envers de la prospérité des pays développés, qui parvient à ne pas tomber dans le simple documentaire grâce à une bonne écriture de ses persos.