A l'heure où j'écris cette critique, Strategic Air Command est un film qui n'a pas encore l'honneur de disposer de sa propre page wikipedia. Par ailleurs, vous aurez certainement remarqué que personne ne s'est donné la peine de traduire le titre en français. C'est dire l'intérêt qu'on lui porte et qu'on lui a porté.
Eh bien oui, ce film est décevant. Ne peut être décevant qu'un film dont on attend quelque chose, et de la part d'Anthony Mann, c'est vrai qu'on est déçu. Pourquoi ? Parce que ce film n'est pas intéressant.
L'histoire est décousue, quand on s'attend à avoir de l'action, celle-ci recule aussitôt. Voyez l'action qui s'écrase : on se dit que le moment est venu (d'ailleurs il serait temps, au bout d'une heure de film), les héros réfugiés dans l'épave vont vivre des aventures palpitantes, vont-ils survivre ? Comment vont-ils faire pour se procure de la nourriture ? Vont-ils être dévorés par les loups ? Quel danger les menace encore ? Vous le saurez... trente secondes plus tard, quand ils sont retrouvés miraculeusement indemnes au grand dépit du spectateur.
Quant au personnage de James Stewart, rien à dire, si ce n'est son affreuse incapacité dans les affaires domestiques. Il appelle sa fille "Hope", c'est dire. Vous avez remarqué que dans les films américains, les filles ont souvent un prénom dégueu ? Peut-être pas que dans les films d'ailleurs...
Bon, alors avec tout ça, pourquoi l'admettre au-dessus de la moyenne ? Parce qu'Anthony Mann reste un maître de la précision, ce qui n'est jamais déplaisant. La scène du crash est superbement orchestrée, et la séquence finale offre un certain moment de suspense éprouvant.
Moralité : un Anthony Mann, même décevant, n'est jamais à jeter.