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chrischambers86
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3,0
Publiée le 19 novembre 2013
Amour, haine, conflits...cette histoire se dèroule vers 1870...dans le territoire du Nouveau-Mexique...quand les hommes crèaient des royaumes fondès sur la terre et le bètail et dirigeaient leurs empires comme des seigneurs fèodaux! Tel ètait T. C. Jeffords qui ècrivit cette page incendiaire de l'Histoire du grand Sud-Ouest! Western psychologique, plus proche du film noir que des westerns qui jalonnent l'histoire du genre, "The Furies" est une oeuvre très intèressante d'Anthony Mann d'après Niven Busch et Dostoïevski! Tout le charme d'un genre quelque peu oubliè, le film mèlange habilement les genres mais ne parle avant tout que d'une chose: une fille (Barbara Stanwick) au fort caractère qui s'oppose à son père, Walter Huston! il y a de bonnes choses dans ce mètrage mèconnu de Mann (les protagonistes qui se meuvent comme des ombres), avec en prime une crise de colère de Stanwick qui va dèfigurer la pauvre Judith Anderson en lui lançant une paire de ciseaux au visage! Scène d'anthologie qui rèsume l'aura du personnage de Vance Jeffords que joue magnifiquement Stanwick! La mort de Gilbert Roland ne manque pas non plus d'intensitè dramatique! Rèalisè la même annèe que le mythique "Winchester 73", c'est un Mann à (re)dècouvrir par le biais de la chaine T.C.M et qui n'est point dèsagrèable à suivre même si l'intrigue, joliment sombre et crèpusculaire, s'avère plus complexe qu'elle n'y parait (normal, c'est du Dostoïevski)...
Un western terrifiant et difficile dans lequel Anthony Mann a mis toute la haine qu’il puisse imaginer chez ses personnages. Un film complexe et étrange tant il détonne dans son oeuvre riche de 38 films. Tout le scénario tourne autour de Vance mais son père et T C sont aussi des personnalités retors dont il est difficile de prévoir les comportements. Le premier ne tient pas ses promesses et l’autre se garde bien d’en faire tout en laissant le croire. Il est difficile de juger Vance qui est placée dans une situation impossible alors que Rip et T C sont indiscutablement des personnages noirs. Une vision supplémentaire des ‘’Furies”” est indispensable tant la première est douloureuse et se prête mal à un regard apaisé sur la mise en scène. Rien ne nous est épargné, pas même une pendaison injuste. Je n’aurais pas cru Mann capable de faire un tel film. On retrouve pourtant facilement son talent, le sens de l’espace à travers les chevauchées nocturnes de Vance, la beauté des plans recherchés et soigneusement étudiés avec une camera prenant toujours le recul ou l’avancée nécessaire . Le noir et blanc convient parfaitement à ce western dramatique qui conserve les codes du genre tout en désacralisant l’image d'Épinal des colonisateurs venus s’emparer de terres communautaires. Barbara Stanwyck est coutumière de ces rôles de femme impitoyable, seul l’amour pour son père l'empêche de la considérer comme une ‘’maudite” . Un film que les cinéphiles passionnés d'insolite devraient admirer et adorer.
Après « Winchester 73 » et « Devil’s Doorway » (La porte du diable) « The Furies » est le troisième Western d’Anthony Mann. D’emblée les attributs du genre sont présents : les grands troupeaux et leur cow boys, le riche propriétaire féodal qui a dépossédé les mexicains qui vivaient sur cette terre, l’arrivée de la loi qui encadre le capitalisme sauvage. Rapidement le théâtre tragique grec va s’inviter avec le baiser limite incestueux entre Vance (Barbara Stanwyck) et son châtelain de père (Walter Huston dont ce sera la dernière apparition) qui n’a d’yeux que pour elle, réincarnation de sa femme disparue, et qui héritera de la majorité du domaine, quelques miettes étant laissées au fils. Evidemment lorsque papa ramène à la maison celle qui sera sa future femme et surtout lorsqu’il annonce que tout lui appartiendra, fifille réagit brutalement. Cette scène d’une violence inouïe sera surpassée spoiler: par la pendaison de Juan Herrera (Gilbert Rolland), où la douceur du dernier baiser de Vance à son ami, en accentuera encore l’horreur. La vengeance de Vance s’apparente davantage au film noir qu’au western, y compris l’assassinat à la fin, l’action se passant essentiellement la nuit (avec des extérieurs filmé en nuit américaine). Egalement très inhabituel dans les westerns de l’époque, la relation entre Vance et Rip Darrow (Wendell Corey) une sorte de je t’aime moi non plus avant la lettre, et dont le final très « cause toujours » apporte une touche d’ambiguïté absente du genre jusque là. Cocktail fait d’un peu de « King Lear », d’un peu « d’Œdipe Roi » et d’un peu de « L’idiot », le tout à la sauce composée western-film noir. Ce résultat ambitieux est gâché par des seconds rôles caricaturaux : le contre maître, la madre, les banquiers (avec une Beulah Biondi peu inspirée) et les dialogues trop fournis et répétitifs n’arrangent rien. Au débit également une pellicule pas toujours très lisible où curieusement les scènes de bagarre sont les meilleures, notamment celle de la montagne. Le directeur de la photographie Victor Milner fut nominé pour un oscar, alors que Lee Garmes (pas crédité) en a assuré une bonne partie. Enfin, véritable faute de goût, la grandiloquente musique de Franz Waxman semble davantage faite pour un grand spectacle épique genre « El Cid ».
"Les furies" est en vérité le premier western d'Anthony Mann dont ce sera le genre privilégié de la deuxième partie de carrière notamment grâce à sa collaboration féconde de quatre films avec James Stewart. " La porte du diable" est en général considéré comme le premier essai de Mann dans le genre car "Les furies" s'il se passe dans l'Ouest à la fin du XIXème siècle, n'a pas grand chose à voir avec les attributs traditionnels du western, traitant exclusivement des relations familiales et d'affaires au sein des grands ranchs constitués après que les indigènes eurent été dépossédés de leurs terres. Mann qui était jusqu'alors un petit maître du film noir opère avec "Furies" une transition en douceur vers la tradition épique du western via ce film très violent dans son propos où toute l'intrigue est concentrée autour de la possession d'un ranch," les furies", dont le fondateur Temple C Jeffords (Walter Huston dans son ultime rôle), homme rustre et violent se trouve pris dans la tempête des spéculations autour de sa faillite. La pérennité du domaine est en effet menacée par l'émission de bons au porteur dont le patriarche tout puissant a abusé et dont l'échéance lui devient impossible à honorer. S'engage alors une lutte sans merci entre le vieil homme et ses créanciers qui entendent régler son compte à celui qui n'en a toujours fait qu'à sa tête, réglant ses affaires selon ses propres principes, pas toujours en accord avec un capitalisme de plus en plus encadré par la loi. Au sein de la fratrie de Jeffords, seule sa fille Vance (Barbara Stanwyck) est en mesure de résister à l'autorité paternelle et d'assurer sa succession. Tous ces éléments rapidement exposés par Mann sont habilement agencés pour dresser un portrait sans doute assez juste des mœurs affairistes de l'époque qui n'ont rien à envier en termes de rapacité aux méthodes des requins de la finance d'aujourd'hui. Les sentiments sont bien présents y compris une relation très ambigüe entre le père et sa fille, mais ils cèdent toujours le pas à la lutte pour le pouvoir quand ils ne sont pas utilisés à son service. Dans ce "Dallas" avant l'heure, Barbara Stanwyck apporte toute son autorité et Walter Huston un curieux mélange entre cynisme et humanisme, quant à Wendell Corey au charisme calculateur il se joue parfaitement de la lutte au sein du clan familial. On donne souvent sa parole et les grands principes sont fréquemment mis en avant dans "Les Furies" mais tout est très vite balayé dès que les intérêts vitaux sont en jeu. Même la vie d'un homme ne pèse pas très lourd face à l'avidité du patriarche enragé en lutte pour la survie de son empire . Le film injustement oublié au sein de la filmographie foisonnante de Mann, mérite à coup sûr une revisite. On notera au passage la prestation tout en rouerie de Judith Anderson, ancienne gouvernante perverse de "Rebecca" (Hitchcock, 1940) qui vient compléter fort justement cette galerie de tronches somme toute assez peu sympathiques.
Certes, on pourra toujours regretter le scénario plutôt entendu de ces "Furies" et la traditionnelle "défense de la terre chèrement acquise", mais quelle maestria, quelle maîtrise de la mise en scène. Après "Marché de brutes" et "Winchester 73", Anthony Mann fait feu de tout bois et atteint ici sa maturité d'artiste. Tous ses plans sont un chef-d’œuvre du genre, livrant presque une œuvre néo-expressionniste, plans rapprochés et lumières jouant sans cesse au chat et à la souris, le tout sur des dialogues magistraux qui permettent au réalisateur de fouiller au plus profond de ses personnages. Insaisissable et fougueuse, Barbara Stanwyck livre une prestation magnifique. Walter Huston, en maître tyrannique, est lui aussi exceptionnel. Un très grand film à voir et à revoir dans toutes les écoles de cinéma.
Avec "les Furies" (1950) A. MANN signe assurément son premier film important et coïncidence ou non... son premier Western. Deux éléments déterminants donne à sa réalisation une ampleur inédite : la dimension Shakespearienne de ses personnages,de ce qui les lie entre eux, et la prestation phénoménale de son actrice principale ,la scandaleusement sous- employée Barbara Stanwick qui à l'occasion de scenes stupéfiantes prends à son compte et pour son compte la violence fulgurante endémique des réalisations du cinéaste. Dommage cependant que certains seconds rôles aient été escamotés et que la dernière partie du film verse dans un happy ending à la limite du hors sujet.
Un mélange de western, de drame psychologique et un peu de film noir qui prouve une fois de plus que le manichéisme n'est pas du tout le truc d'Anthony Mann qui préfère largement des personnages complexes, et c'est tant mieux, et qu'il était imbattable pour filmer des scènes de fusillades à flanc de falaise (il suffit de voir le superbe duel final dans "Winchester 73" si vous avez des doutes... !!!), si on excepte peut-être Henry Hathaway pour "Le Jardin du diable" qui arrive à l'égaler... Bon autrement Walter Huston est immense dans son dernier rôle, celui d'un propriétaire terrien tellement mégalo qu'il imprime sa propre monnaie et qui est peu embarrassé par les scrupules... En face de lui, Barbara Stanwyck ne se fait nullement tailler la part du lion par lui en fille au caractère trempé, pleinement émancipée qui ne recule devant rien pour parvenir à ses objectifs, et de laquelle il faut se méfier surtout si elle a une paire de ciseaux sous la main... Bon on peut regretter quelques personnages secondaires sacrifiés (en particulier celui de Judith Anderson !!!) car il y a de beaux éléments dans ce domaine, et une dernière partie de l'histoire un peu trop vite expédiée et trop happy-endesque pour pleinement convaincre, mais c'est un film de genre qui a son caractère et qui mérite d'être vu...
Jusqu'à présent, j'avais un avis positif en voyant un film, plus particulièrement les Westerns, réalisé par Anthony Mann et bien voici ma première déception de ce cinéaste qui se nomme "Les Furies" dont il n'y a pas grand chose à sauver. L'histoire d'un héritage père/fille dans un ranch pour trouver un bon et loyal gendre qui plaira au paternel m'a lasse. Anthony Mann veut plus faire un Western psychologique et cela ne lui va pas. Très peu de scène d'action, des comédiens que je n'ai pas trouvé très bons avec la célèbre Barbara Stanwyck que j'ai connu sous de meilleurs jours ailleurs. Les scènes des fusillades et rochers qui tombent sur une colline sont les seules choses de réussit dans ce film avec les décors. J'ai presque dormi en me forçant à y suivre, mais quel ennui !
Un western psychologique avec une Barbara Stanwyck particulièrement tranchante, un bon scénario et une réalisation solide qui peche seulement par un manque de dynamique, défaut qui hélas rabote une grande partie des émotions.
Pas un western au sens pur du terme car très peu d'action, mais presqu'un film noir avec en têtes d'affiche Walter Huston et Barbara Stanwick, père (Temple C. Jeffords) et fille (Vance Jeffords) dans le scénario, tous 2 excellents. Ils se donnent la réplique dans cette histoire de domaine terrien et d'élevage de bétail et le font bien : ils savent tous les 2 ce qu'il veulent et ne reculent devant rien (jusqu'à en venir à défigurer une rivale pour Vance et à pendre le meilleur ami de cette dernière pour Temple). L'intrigue financière est au centre du récit avec en point d'orgue, signe de sa mégalomanie, la création de sa propre monnaie par Temple (spoiler: qui sera la clé de la vengeance de sa fille ). Le dernier quart d'heure, un peu vite expédié, oscille entre happy-end et tragédie, mais du début à la fin, on peut louer la qualité de la mise en scène d'Anthony Mann et de l'image en noir et blanc de Victor Milner (nominé aux Oscars en 1951) qui rivalise aisément avec le meilleur des Technicolor.
Un western œdipien assez atypique qui propose divers thématiques et un travail d'images intéressants. De plus Barbara Stanwyck démontre encore une fois ses qualités d'actrices hors normes. En revanche le film manque de rythme et le final est décevant.
The Furies (Anthony Mann, 1950) est une plongée en apnée dans l'univers particulièrement névrotique de la famille Jeffords. Le père Temple C. dit T.C. (Walter Huston) est un grand propriétaire terrien ayant bâti de ses mains un véritable empire foncier au Nouveau-Mexique, baptisé Les Furies. De son ranch, il contrôle la terre, les hommes et le bétail d'une main de fer. Autoritaire pour ne pas dire autocrate, aussi tonitruant que manipulateur, T.C. néglige son fils Clay (John Bromfield) jugé trop timoré et incapable de lui succéder pour privilégier celle qui lui ressemble dans sa détermination orgueilleuse à vouloir maîtriser son destin et dont il a fait son héritière, sa fille Vance (Barbara Stanwyck). Rien ne vient troubler la relation quasi incestueuse et exclusive entre le père et sa fille jusqu'au jour où T.C., veuf depuis de nombreuses années, ramène au ranch Flo Burnett (Judith Anderson), une femme que Vance ne peut envisager autrement qu'en rivale.
Retrouvez la suite de ma chronique à partir d'un photogramme extrait du film: https://etoilesdetoiles.blogspot.com/2021/10/les-ciseaux-chez-anthony-mann.html
Barbara Stanwyck est certainement l'une des plus grandes actrices de l'âge d'or d'Hollywood et elle le prouve encore dans ce beau western en noir et blanc.