Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
ronny1
40 abonnés
913 critiques
Suivre son activité
3,0
Publiée le 29 mars 2022
« Two O’Clock Courage » a tous les ingrédients et les éléments du film noir : le coup de feu dans la nuit, l’enquête sur le meurtre et l’inévitable femme fatale. Sauf qu’après deux minutes, nous entrons de plein pied dans une comédie, parfois proche du style de Hawks, assez éloignée des thrillers de Fritz Lang, Raoul Walsh ou Henry Hathaway. Un rythme plus proche du vaudeville (l’hôtel et ses moult portes), des gags, certes pas toujours heureux, un inspecteur long à la détente et un journaliste toujours bourré bien qu’il ne boive pas, sans oublier le rédacteur en chef hystérique au bord de l’apoplexie. Ce scénario peu solide fut réalisé, sérieusement et médiocrement par Benjamin Stoloff en 1936 sous le titre de “Two in the Dark” (Le mystère de Mason Park). Il décida de produire le remake, laissant Anthony Mann et Robert E. Kent le soin de le dynamiter pour en faire cette plaisante comédie, portée par un casting épatant avec en tête la délicieuse Ann Rutherford, et de prouver que le cinéaste a plus d’une corde à son arc.
Un nouveau souffrant d'amnésie tombe sur Patty, une chauffeuse de taxi qui se met en tête de l'aider à retrouver la mémoire. Alors que Ted semble être le principal suspect d'un meurtre, Patty n'est pas effrayée et se met à enquêter avec lui. "Two O'Clock Courage" est un film noir qui est cependant assez léger malgré ce que l'on pourrait croire. Il y a pas mal d'humour et même un running gag avec le journaliste qui ne cesse d'appeler son patron pour lui dire que l'affaire est conclue sauf que ce n'est pas le cas. Et pas qu'une fois puisque c'est une affaire qui comprend de nombreux rebondissements. L'histoire est construite comme un puzzle avec éléments et indices dévoilés au compte-goutte. Sans être marquant, "Two O'Clock Courage" est plutôt pas mal et se laisse suivre avec intérêt et attention jusqu'à la révélation finale qui n'est pas si prévisible que ça.
Dommage qu'Anthony Mann avec un scénario de départ taillé sur mesure pour la réalisation d'un Film Noir, se soit engagé plutôt, dans une comédie policière pas franchement désagréable mais plutôt boiteuse et encombrée par des enjeux dramatiques inopérants.
Seuls quelques metteurs en scène ont su réussir les comédies policières américaines, ce n'est pas le cas de Mann qui tombe dans le ridicule presque à un moment ou à un autre de chaque séquence. Pourtant ,il avait deux bons comédiens à sa disposition mais Tom Conway est ici un ''faucon'' complètement perdu, il faut dire que le scénario ne l'aide pas en l'obligeant à refaire les mêmes mimiques toutes les 5 minutes. Quant à Ann Rutherford qui n'a pas eu une carrière méritée, elle n'a pas assez l'occasion de se mettre en valeur. La mise en scène est insipide, les dialogues inintéressants et le scénario embrouillé. C'est un film que Mann aurait pu se dispenser de tourner.
Tout grand metteur en scène reconnu que soit aujourd’hui Anthony Mann, il lui a fallu faire ses débuts. Ce « Two o’clock courage » est le sixième film de Mann pour la RKO. Le moins que l’on puisse admettre est que ce petit film policier à l’humeur badine et charmante n’est pas à classer dans les annales. Le propos de départ est déjà très difficile à admettre avec la mise en place maladroite de ce duo composé d’une jeune femme chauffeur de taxi et d’un quidam ayant perdu la mémoire découvert sur les quais de New York. La suite n’est guère plus facile à admettre avec des retournements soit téléphonés soit abracadabrants. Malgré tout, la bonne humeur qui se dégage de l’ensemble attire la sympathie ce qui est tout de même un comble en pleine période d’épanouissement du film noir dont Mann réalisera un peu plus tard quelques jolis morceaux choisis. C’est comme si Mann conscient de la faiblesse de son intrigue tentait avec timidité de tirer l’ensemble vers la comédie. Si tel était le cas il aurait dû s’engager plus franchement dans cette voie. La fin qui frise la franche rigolade semble confirmer cette théorie. Heureusement, Mann s’affirmera très rapidement dès le film suivant « La cible vivante », Von Stroheim n’incitant pas franchement à vouloir lui demander de faire risette au spectateur qui vient encore voir « L’homme que vous aimerez haïr » comme le clamait les promoteurs de l’époque. Pendant un long moment on se demande comment Tom Conway pouvait tenter de faire carrière sur le grand écran ressemblant à s’y méprendre au grand George Sanders. Après recherche il s’avère que Tom était le grand frère de George. C’est sans doute la meilleure énigme du film.
Et encore une petite série B de film noir RKO signé cette fois par le futur cinéaste de "L'Appât" qui est, ma foi, pas désagréable à regarder du tout. L'intrigue est parfois un peu tarabiscoté mais le rythme bien soutenu et les plages d'humour grâce au journaliste qui veut toujours des scoops à la seconde et la concierge qui se mèle de tout font que l'on s'ennuie pas une seconde. L'interprétation, notamment de Tom Conway, dont il semble que je sois abonné ces derniers temps à voir plein de films avec lui, et la piquante Ann Rutherford, ajoute leurs petites pierres à ce très petit édifice.