« Two O’Clock Courage » a tous les ingrédients et les éléments du film noir : le coup de feu dans la nuit, l’enquête sur le meurtre et l’inévitable femme fatale. Sauf qu’après deux minutes, nous entrons de plein pied dans une comédie, parfois proche du style de Hawks, assez éloignée des thrillers de Fritz Lang, Raoul Walsh ou Henry Hathaway. Un rythme plus proche du vaudeville (l’hôtel et ses moult portes), des gags, certes pas toujours heureux, un inspecteur long à la détente et un journaliste toujours bourré bien qu’il ne boive pas, sans oublier le rédacteur en chef hystérique au bord de l’apoplexie. Ce scénario peu solide fut réalisé, sérieusement et médiocrement par Benjamin Stoloff en 1936 sous le titre de “Two in the Dark” (Le mystère de Mason Park). Il décida de produire le remake, laissant Anthony Mann et Robert E. Kent le soin de le dynamiter pour en faire cette plaisante comédie, portée par un casting épatant avec en tête la délicieuse Ann Rutherford, et de prouver que le cinéaste a plus d’une corde à son arc.