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Kurosawa
581 abonnés
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2,0
Publiée le 16 juin 2019
Pourquoi Peter Egerman a-t-il tué une prostituée ? Le film essaye de répondre à cette question en établissant le portrait du personnage à travers ses relations avec des proches ou confidents (sa femme et son psychanalyste notamment). Afin de saisir la complexité de son personnage, Bergman imagine une temporalité non linéaire retraçant des instants précédant et suivant l'assassinat, sans logique chronologique. Idée qui toutefois ne permet pas de construire une réelle identité, le cinéaste butant sur des dialogues répétitifs et ne parvenant pas à faire émerger de réels enjeux sur des scènes à priori cruciales. Le film laisse quelques scènes en tête, notamment celle où la femme d'Egerman est séduite par le psychanalyste au cabinet de ce dernier tandis que le mari attend figé dans l'obscurité ou encore un prologue agressif de par l'utilisation du rouge qui accentue la sauvagerie du meurtre, mais délivre trop peu d'éclats de mise en scène pour captiver un spectateur surpris d'être lassé par une écriture peu inspirée, chose rare chez Bergman. Il est enfin décevant d'assister à un final aussi explicite et scolaire (c'est le fameux bilan provisoire du psy) alors que le cinéaste s'est efforcé de construire une structure particulièrement complexe, aveu de faiblesse retentissant puisque le portrait du criminel est finalement résumé en une poignée de minutes. "De la vie des marionnettes" est à coup sûr un film singulier dans l'oeuvre de Bergman mais n'est pas mémorable pour autant.
Chef d'oeuvre TRES injustement méconnu du maître Bergman, "de la vie des marionnettes" reste pourtant un de ses films les plus aboutis, les plus sombres, les plus complexes et, étonnamment, un de ses plus limpides ! Vraiment recherchés, le scénario et la structure du film subjuguent, tout autant que les acteurs qui signent TOUS des performances incroyables. Certaines scènes sont particulièrement brillantes, comme celle du mari brisé, observant sa femme en train de le tromper avec son psy. Inoubliable.
ça ne m'a pas passionné, pourtant je ne pense pas que ça soit inintéressant. Je ne sais pas trop quoi dire si ce n'est qu'il y a des bonnes idées, et d'autres qui m'ont semblé pas terribles ou du moins qui ne m'ont pas intéressé outre mesure.
Fortement réflexive cette intrigue qui alterne entre analepses et retours au temps du récit lance des pistes de compréhension face à un crime initial que rien ne semble pouvoir expliquer. S'appuyant sur une maîtrise habituelle de la mise en scène ainsi que des interprétations habitées, ce drame psychologique n'évite pas cette froideur qui empêche l'implication émotionnelle. Brillamment pensé, ce concept n'en demeure pas moins un peu âpre d'accès.
Un film cru, dur, angoissant. La chose la plus frappante est la diversité de style, autant dans la narration que dans la photographie, au sein d'une même oeuvre. Mais rien n'est là par hazard, juste pour le style ou pour provoquer, ce qui est toujours une preuve de faiblesse. Toute chose, toute variation quelconque, tous les mots, toutes les couleurs sont ici à leurs places et ce par une logique incroyable que seuls certains artistes ont pût atteindre, et dans tous les arts. Toute la beauté et la force de Bergman sont condensées ici, dans un film que l'on ne cite que très peu et qui pourtant est un témoin du savoir-faire du cinéaste. Bergman est dans les premières places au panthéon du 7ème art.
Voilà un Bergman très abouti, très intéressant, très ambitieux... Le film s'ouvre en couleurs et se déroulera par la suite en noir et blanc. L'ensemble du film semble converger vers cet acte final qui est l'assassinat de la prostituée. Comme à son habitude, Bergman excelle dans l'écriture de la psychologie de ses personnages. Il se montre capable d'approfondir et montre ainsi par l'intermédiaire de ses personnages une quête permanente de la conscience de soi :Pourquoi je pense ça? Pourquoi je veux ça ? Pourquoi je vois ça dans mes rêves. Aussi bien que Persona, De la vie des marionnettes est bel et bien un film sur la conscience de soi. La mise en scène est excellente : très bon jeu d'acteur, beaux plans, belle gestion du mouvement, utilisation du son intéressante. Une mise en scène bien typique de Bergman avec quelques gros plans insistants et un découpage toujours particulièrement agréable. Le scénario est également très riche. On voit apparaitre de nombreux thêmes familiers de Bergman, comme le conflit permanent entre l'amour et la sexualité. Au final, de la vie des marionnettes est un film riche et réussi. A voir absolument pour le public cinéphile!
Seuls le prologue et l’épilogue De la vie des marionnettes sont en couleurs. Le rouge domine l’entame du film puisque l’épilogue se termine par l’assassinat par Peter (Robert Aztorn) d’une prostituée prénommée Katarina qui est aussi le prénom de son épouse (Christine Buchegger) volontiers humiliante. Le triangle amoureux très caractérisé est complété par l’ami et psychologue (Martin Benrath) de Peter mais aussi amant de Katerina… Critique complète sur incineveritasblog.wordpress.com
Bergman réalise ce film pour la télévision allemande alors qu'il vit un moment à part dans son existence.
Il a, en effet, quitté la Suède pour des raisons fiscales et s'est installé en Allemagne. Il écrit ce film et le réalise à l'étranger (" l'oeuf du serpent" autre film du realisateur est certes mis en scène en Allemagne, mais conçu en Suède).
Pas toujours indulgent avec ses propres réalisations, Bergman a rendu hommage à ce film ( notamment dans son livre de souvenirs "images").
Il a dans ce film passionnant, abordé le thème de la confrontation de l'individu aux innombrables facteurs qui façonnent sa personnalité, au travers d'une enquête qui tente de résoudre une énigme psychologique.
Un homme âgé d'une trentaine d'années, à la réussite sociale éclatante et marié à une styliste de mode à succès, sans enfant, tue une prostituée sans motif apparent.
Le diagnostic proposé au spectateur vers la fin du film, par le personnage du psychiatre montrera les imbrications en escalier qui conduisent à la tragédie finale.
"De la vie des marionnettes " ( les marionnettes ce sont les personnages et aussi par voie de conséquence les êtres humains) est une des réussites incontestables de son réalisateur.
Filmé en noir et blanc, à l'exclusion du prologue qui est en couleurs, c'est un film riche, travaillé avec soin ( Bergman utilisera pour les derniers plans, selon ses écrits, sa propre expérience d'hospitalisation en raison d'une dépression) et sans temps mort.
Un Bergman affolant, angoissant, austère, soit tout ce qu'il y a de plus normal. En quoi se distingue-t-il des autres ? Un érotisme malsain, morbide se cache à peine dans ce film. Le héros tue pour obéir à ses pulsions sexuelles. D'une amertume et d'un cynisme froids sur la vie conjugale (thème cher au cinéaste suédois), ce Bergman est inquiétant, mais tout aussi remarquable et indispensable que les autres.
Film inspiré par la psychanalyse qu’on est tenté de comparer avec une autre œuvre de Bergman dans le même cas ; « Persona ». Ce dernier jouait sur des archétypes, touchait presque au surréel, avec une construction sophistiquée et vertigineuse. En comparaison « De la vie des marionnettes » est plus banal, plus à la surface des choses, avec des personnages et des situations plus stéréotypés. L’intensité dramatique de Bergman est quand même là, qui empêche que ce soit mauvais, mais au final c’est bien « Persona » qui reste une des rares grandes œuvres cinématographiques psychanalytiques.
Pas trop convaincue vis-à-vis de ce Bergman-là. Le début commence très bien mais par la suite j'ai décroché un peu trop souvent. Certes il y avait d'excellentes idées, hélas noyées au milieu d'un flot de dialogues dont j'ai eu du mal à cerner la finalité.
"De la vie des marionnettes", tourné par Bergman en 1980, est une oeuvre à mon sens sous-estimée et que l'on a tendance à un peu trop oublier lorsque qu'on évoque les chefs d'oeuvre (certes, très nombreux) du cinéaste suédois. Il s'agit selon moi d'une des oeuvres les plus maîtrisées de Bergman et, en cela, de l'un de ces 5 ou 6 plus grands films. Contrairement à ce qui a pu être dit, Bergman ici ne cherche pas, d'expérimente pas, il applique. Il construit donc une oeuvre quasi parfaite, exploitant avec brio tout ce qu'il a pu découvrir durant la réalisation de ses précédents opus. Tout, ou presque, y est présent. On retrouve les séquences de rêves surexposées (ici à l'extrême, sur fond entièrement blanc) qui constituent de véritables morceaux d'anthologie, l'utilisation plus qu'évocatrice d'un rouge agressif dans la magistrale scène d'ouverture (on se rappelera de "Cris et chuchotements") laissant place par la suite à un noir et blanc contrasté des mieux venus, une construction fragmentée du récit en différentes séquences introduites par des cartons, une diversité et une richesse incroyable des différents niveaux de narration (voix off, monologue face caméra, narration plus classique, etc). Et tellement plus encore. Je souligne plus particulièrement la séquence où Tim dresse son propre portrait en se fixant dans un miroir. Outre les sommets d'écriture qu'atteint cette scène, elle constitue à mon avis la clé de tout le film, du malaise indicible qu'éprouve le personnage principal et qui le poussera au meutre. C'est en effet ce refus de sa "persona" (pour citer un des plus grands chefs d'oeuvre de Bergman), de ce masque social de Peter qui se révèle être la cause intime de ses angoisses. On reconnaît ici une autre thématique cher au réalisateur. Vous l'aurez compris, malgré sa profonde noirceur, "De la vie des marionnettes" est tout sauf un film mineur de Bergman, l'un des 3 plus grands cinéastes de l'histoire.
Un film sombre et marquant, certainement l'une des oeuvres les plus riches de Bergman, magistralement interprétée. Utilisant habilement flash back ou noir et blanc, Bergman nous offre une analyse psychanalitique bouleversante d'un individu qui commet un crime irréparable. Un film sans concession. Du Bergman pur et dur.