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    Une Passion
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    14 critiques spectateurs

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    max6m
    max6m

    72 abonnés 180 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 15 juillet 2009
    Chef d’œuvre de Bergman (c’est une forme de pléonasme que de dire cela), "Une passion", réalisé après les torturés et extraordinaires "Persona", "Le silence" ou "L’heure du loup", fait montre d’une sérénité nouvelle chez Bergman, une sorte de plénitude dans le drame, en même temps qu’un apaisement formel. Le cinéaste semble être parvenu, avec ses chefs d’œuvres des années 60, à exorciser certains de ses démons et "Une passion" révèle toute son expérience acquise, à la fois thématique et esthétique, et une sagesse nouvelle qui se manifeste par une forme de retrait pris par le cinéaste sur ce qu’il nous montre. Moins impliqué émotionnellement, il semble désormais plus apte à analyser et réfléchir sur les rapports entre les êtres et leurs tourments intérieurs. Le film marque également un changement important dans la forme même du cinéma de Bergman, avec l’utilisation de la couleur. La couleur est ici traitée comme du noir et blanc, à savoir non pas de manière à retranscrire la réalité, mais de manière irréelle (les couleurs sont retravaillées), avec une dominante nette des rouges et des verts (Max Von Sydow colle incroyablement à l’image, avec ses cheveux et sa barbe roux, ses yeux bleus). Autant dire que le cinéma de Bergman n’y perd aucunement son pouvoir onirique et poétique. Le film est en effet d’une beauté époustouflante, annonçant les fulgurances esthétiques de "Cris et chuchotements". Encore une fois, on reste impressionné par la mise en scène, qui permet à elle seule de retranscrire les vérités et les sentiments profonds des personnages. Les rêves et les visions fantasmées de ceux-ci nous révèlent leur monde intérieur, monde qu’ils s’efforcent de cacher aux yeux du monde extérieur, qui se trouve comme physiquement contaminé par ces souffrances (les meurtres d’animaux). Bergman s’autorise ici encore un peu d’expérimentation, en introduisant dans le film des interludes permettant aux acteurs de s’exprimer sur leur personnage. Un chef d'oeuvre indispensable.
    VodkaMartini
    VodkaMartini

    46 abonnés 410 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 29 septembre 2006
    Un Bergman méconnu, et pourtant important, ne serait-ce que parce qu'il est le dernier d'une suite commencée avec A Travers le miroir (période que l'on pourrait même faire remonter aux Fraises Sauvages). Moins oppressant et moins exigeant moralement que le sublime et terrifiant La Honte, ce film n'en est pas pour autant une partie de plaisir, et l'amateur de gaudriole ferait mieux de louer un bon vieux Max Pécas s'il compte se faire les abdos en urinant sur la moquette. D'une intensité douloureuse, ce film montre que Bergman est déjà thématiquement dans une nouvelle phase, plus attaché aux rapports entre les êtres et leurs conséquences que dans l'exploration de leur psyché. Les acteurs sont comme d'habitude parfaits et l'ensemble est plus éclairant que la lecture de bien des essais philosophiques.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 18 février 2008
    Encore une oeuvre majeure réalisée par l'immense Ingmar Bergman. Plutôt que de se concentrer sur l'aspect esthétique du film qui comme d'habitude est parfait (notamment un gros plan incroyable sur Liv Ullman où elle explique la mort de son mari) j'aimerai surtout analyser la portée intellectuelle du film. Le cadre de l'oeuvre est fondamental : l'île. L'île représente le désir, la flamme qui brûle au milieu du torent, la boule de feu piégée par la glace. Sur cette île vivent des personnages qui incarnent quatre passions qui se fondent en une seule : la passion de l'indifférence, la passion du passé, la passion de la vérité et la passion du christ. C'est cette scène à table où les quatre personnages parlent d'eux-mêmes qu'ils se révèlent à nous comme une lumière cachée qui irradie l'ombre de notre condition. Car ces gens sont tous prisionniers de leur condition, d'une cage qui les torture, qui les humilie, qui les dénigre à eux-mêmes. Ils veulent se créer une vertu personnelle mais ils sont rongés par la réalité. Ils se construisent dans le mensonge, ils vivent à travers lui comme une rédemption face à la cruauté du réel. L'un est immoralement ironique l'autre est ironiquement immoral, L'une est squizophrène moralement l'autre est moralement squizophrène. La réalité est duale comme la passion. Le désir se sépare de l'amour comme l'île du continent. Le mensonge est la vérité du désir comme l'amour est la lumière du passé. Le désir finalement serait plus positif que l'amour car il ne sermonne pas dans le vide, il s'installe comme une nécessité face au néant de l'ennui. Personne ne peut lire en personne. En cela l'humain est en permanence bafoué, humilié et étouffé par le regard dissonnant de l'autre. Passion est en cela une continuation de Persona. Les mots sont insuffisants à exprimer son être, en cela nous sommes condamnés à l'incompréhension, à l'indifférence et au cancer de l'âme. Bergman poursuie alors l'idée pessimiste que le bonheur ne se partage pas.
    Estonius
    Estonius

    3 305 abonnés 5 452 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 8 septembre 2014
    Le cinéma de Bergman, c'est d'abord un incroyable savoir-faire du cadrage et de la photographie. Et puis Bergman est un amoureux fou des femmes, ses actrices sont splendides, magnifiquement photographiées et jouent à merveille. Sinon l'histoire ne sert que de prétexte à des réflexions philosophiques ou à des angoisses métaphysiques et existentielles qui deviennent vite gonflantes. spoiler: L’histoire si tant est qu'il y en ait une est à peine scénarisée et est principalement retranscrite par les états d'âmes des protagonistes, on a droit dans ce cadre à l'une des pires ellipses de l'histoire du cinéma (la façon dont nous apprenons la liaison entre Von Sidow et Ulmann). Bibi Anderson est abandonnée en plein milieu du film et on nous laisse sur notre faim laissant les mystères sans réponses
    . On trouvera néanmoins sur Internet et ailleurs des gens capables de nous écrire d'interminables pensums sur les richesses supposées et cachées de ce film que nous, pauvres crétins sans décodeur n'aurions jamais été foutu de dénicher. Mais le constat est là, inexorable : on est impatient que le film finisse et on n'a nul envie de le revoir.
    Louis Morel
    Louis Morel

    46 abonnés 850 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 22 octobre 2013
    Des moments de pure cinéma comme seul Bergman sait en offrir.
     Kurosawa
    Kurosawa

    580 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 4 novembre 2014
    Avec "En Passion", Ingmar Bergman signe un film aussi exigeant sur le fond que sur la forme. En effet, il faut savoir (et surtout pouvoir) se raccrocher au niveau des grandes questions existentielles explicitées par les personnages, ce qui n'est pas toujours chose aisée. Et si j'ai dû parfois lâcher les wagons, je dois aussi avouer que saisir le sens de la philosophie bergmanienne est une expérience singulière et enrichissante. Les réflexions sur la mort, le couple ou encore l'amour sont livrées avec une profondeur rare et intensément complexe. Mais là où le film me plaît le plus, c'est dans sa forme. Variation de points de vue (que ce soit des personnages ou du cinéaste), inspirations expérimentales déconcertantes ou encore voix-off surprenante, l'ensemble est constamment inventif et radical. "En Passion" n'est pas totalement abouti, mais touche et impressionne par son absence de compromis.
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    3 055 abonnés 3 967 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 1 juillet 2017
    Comme souvent avec Bergman, je suis très partagé, parce que d'un côté je ne suis pas réellement rentré dans le film et de l'autre il y a plein de choses intéressantes. Ce film partie de ceux filmés sur l'île de Fårö, île sur laquelle Bergman habitait. Il tranche d'ailleurs avec d'autres de ses films tournés sur la même île comme Persona ou bien L'heure du loup qui étaient de véritables exercices visuels, ici on est face à quelque chose de beaucoup plus sobre, voire même de plus réaliste si j'oserais dire. Le fait que l'on soit sur une île justifie le côté "microcosme" du film, c'est avant tout quatre personnages (tous joués par des fidèles, parmi les fidèles du cinéma de Bergman) dont on finit par comprendre leur solitude, leur besoin d'être sur cette île... J'ai l'impression de voir un film totalement misanthrope; où ces gens-là ne sont pas fait pour vivre ensemble.

    Mais à côté de cela on une sorte de petite enquête pour savoir qui c'est qui tue tous ces animaux sur l'île. Quelque part ça m'a fait penser à Hors Satan, avec le mal qui rôde sur la Lande, ce qui donne tout à coup à ce drame intimiste basé uniquement sur les relations entre quatre personnes quelque chose de maladif, on sent que non seulement ce n'est pas sain, mais instinctivement on voit alors le mal qui se produit autour d'eux...

    Le film de Bergman fait sentir ça et ça j'ai beaucoup aimé.

    Une passion est surprenant, car on s'attendant avec le titre à une grande histoire d'amour, mais c'est "une passion" et pas "la passion", une parmi d'autres, mais rien que formellement il brise les codes, ainsi on voit une scène qui pourrait être issue d'un bonus où Max von Sydow (magistral dans le film) se met à parler de son rapport à son personnage et comment il l'aborde. Et puis il y a cette fin, brutale, quasiment incompréhensible, mais marquante.

    Et du coup ça m'embête d'autant plus de ne pas être rentré dans le film, car je sens qu'il y a quelque chose et que j'aurais pu aimer beaucoup plus.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 4 février 2012
    Ambitieux, mystérieux et beau : du très bon Bergman.
    chrischambers86
    chrischambers86

    13 657 abonnés 12 397 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 14 septembre 2018
    Hèritier d'une tradition existentialiste protestante, Ingmar Bergman, fortement influencè par la pensèe du philosophe Heidegger, a èvoluè sans contradiction vers un personnalisme athèe, pessimiste, par un langage original qui n'a cessè d'approfondir l'angoisse individuelle comme reflet de l'angoisse contemporaine : le dèsespoir. Rèalisè en 1969, "Une passion" est en fait une oeuvre qui tèmoigne d'une connaissance profonde des moyens du cinèma, comme l'ètait "Le rite", la même annèe, et "Le lien", deux ans plus tard! Tournè sur Faro, au nord de l'île de Gotland, c'est un endroit qui inspirait beaucoup Bergman car l'île lui apportait paix et rèconfort! La rèalitè n'y est plus une apprèhension mais pour Andreas, Anna et Eva qui vivent sur Faro, c'est tout autre chose! Ça lui permettait donc d'explorer les facettes obscures de ses personnages! il n'y a finalement que peu d'espoir pour Max von Sydow, Liv Ullmann et Bibi Andersson et cela se voit plus que jamais dans ce film! Ce sont des gens qui mentent, qui se trompent les uns les autres et qui ne s'aiment pas vraiment malgrè les apparences! Comme ci von Sydow, Ullmann et Andersson n'ètaient plus du tout des acteurs! En somme, une oeuvre intèressante à bien des ègards...
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 174 abonnés 4 167 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 3 octobre 2015
    L’incommunicabilité entre les êtres et la difficulté d’être en couple (Bergman a été marié cinq fois et a entretenu de nombreuses liaisons notamment avec ses actrices) sont au cœur du cinéma intimiste d’Ingmar Bergman. Depuis 1965, l’île de Farö constitue la villégiature favorite du réalisateur. Plusieurs tournages s’y dérouleront dont « Une passion » où il retrouve ses acteurs fétiches de cette décennie, notamment Max Von Sydow qui depuis « Le septième sceau » (1956) est devenu son alter ego à l’écran. « Une passion » évoque l’isolement de l’artiste fatigué de la difficulté de créer et qui tente sur l’île de Farö un retour salutaire aux choses de la terre. Par la visite d’Anna (Liv Ullmann), spoiler: une jeune femme en souffrance psychique suite au décès de son mari et de son fils dans un accident dont elle se sent responsable
    , Andréas (Max Von Sydow) sort prématurément de sa retraite. Un couple d’amis d’Anna interprété par Bibi Andersson et Erland Josephson complètera le jeu relationnel qui s’instaure où la réalisation de Bergman toujours aussi statique et en quête de saisir les émotions qui se trahissent sur les visages en gros plans, explore la difficulté pour l’être humain d’être réellement sincère dans sa relation à autrui, parasitée par les angoisses enfouies, les traumatismes passés et les fantasmes refoulés. Pendant ce temps-là, dans la campagne qui normalement leur appartient, les animaux spoiler: se font égorgés par la main de l’homme, faisant écho à la violence intérieure qui habite Andreas, incapable de se replonger dans la sérénité qu’il était venu chercher
    . Bergman qui entend montrer que la frontière entre l’acteur et le personnage peut être ténue, invite chacun des quatre comédiens à présenter face à la caméra son personnage et la perception qu’il en a. Dans cette logique le réalisateur pourtant très dirigiste a laissé à plusieurs reprises les acteurs improviser, notamment dans la scène centrale du repas, ne se privant pas malgré tout de reprendre la main au montage comme le confie Liv Ullmann toujours blessée des années après de la trahison qu’elle a éprouvée après la disparition de son monologue. Il faut ressentir beaucoup et interpréter longuement pour comprendre le cinéma de Bergman qui ne se laisse pas facilement apprivoiser, l’auteur ne livrant que très peu de clefs de lecture de son œuvre jugée par beaucoup comme trop hermétique. « Une passion » profondément pessimiste sur l’animal humain ne déroge pas à la règle.
    anonyme
    Un visiteur
    2,0
    Publiée le 1 mars 2012
    Bon coté acteurs c'est parfait comme la technique en revanche ce n'est pas du tout le Bergman que je recommanderai avec un type de montage qui rend le film ennuyeux.
    Charlotte28
    Charlotte28

    122 abonnés 1 991 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 novembre 2021
    Bergman admit avoir appréhendé cette suite à la Honte et reniait lui-même les séquences cauchemardesques ainsi que les interviews des acteurs commentant les ressentis des personnages; cependant sa maîtrise de la mise en scène ainsi que sa capacité à distiller une pertinente symbolique demeurent vivaces, soutenues par des dialogues ciselés et des prestations impeccables de ses fidèles. Exigeant une certaine patience de la part du spectateur pour lancer pleinement l'intrigue et nous indiquer le dessein émotionnel de ces méandres psychologiques, le réalisateur instaure une certaine innovation dans ses questionnements habituels en présentant une passion plus proche d'un trouble que d'un émoi amoureux. Dense.
    Eowyn Cwper
    Eowyn Cwper

    119 abonnés 2 039 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 15 novembre 2018
    J'ai trouvé qu'en d'abandonnant à la couleur, Bergman a enlevé celle des joues de ses personnages, que son époque en noir et blanc rendait mieux. Et puis j'ai trouvé qu'il s'est laissé à l'égocentrisme ; filmé sur son île de Fårö, avec ses acteurs fétiches, et son ancienne amante Liv Ullman, le réalisateur semble nous rejouer un épisode de sa vie qui était oubliable pour tout le monde.

    Je n'ai pu trouver aucune interprétation possible aux textes abscons qui s'étirent en longueur, ni aucune explication aux plans dédiés à des micro-interviews des acteurs. J'ai juste eu le sentiment qu'il tentait déséspérément de donner de la substance à un film conçu avec une inspiration mollassonne en faisant réciter aux acteurs des lignes supposément personnelles mais évidemment scriptées. En fait de crédibiliser le tout, entendre de Von Sydow que la difficulté de son personnage, en tant qu'acteur, est de ne laisser transparaître aucune émotion, l'entendre dire ça ne fait qu'alimenter ma colère et mon ennui, d'autant que c'est en réalité un de ses rôles les plus expressifs et variés jusqu'à présent.

    Bergman reste un vrai homme de Lumière dont j'apprécie les créations les plus molles, mais je n'ai, cette fois, pas trouvé le potentiel séducteur de ses champs et contrechamps saccadés, de ses plans caméra à la main puis fixés, ni de sa scène peinte du rouge pétant et surnaturel du soleil couchant, même si elle est très belle. L'œuvre a le mérite de se remplir d'un amour humain patatoïde et alléchant, mais l'intérêt du fond est aussi appétissante qu'une frite réchauffée, contemplée par Bergman comme une Calypso masculine qui n'a ni le soleil ni le propos de sa mythologie.

    septiemeartetdemi.com
    Pascal
    Pascal

    158 abonnés 1 639 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 7 juillet 2021
    Une passion n est généralement pas considérée comme une des œuvres les plus fortes de Bergman. Pourtant, le film est vraiment très réussi. Il est possible que la dernière demi heure soit moins impactante que tout le début. C'est l'histoire d'un homme qui vit seul et qui rencontre une femme venue téléphoner chez lui par hasard. Cette passion, ne se termine pas très bien. On sent que Bergman ne croit pas à la pérennité du couple. Réalisé en 1969 en couleur, sur l ile Faro, ou il avait acquis une maison. J'ai beaucoup aimé ce film. On y retrouve les interprètes fétiches de l'auteur. Anderson, josephson, ulman et Sydow qui tient le rôle principal. Pour la petite histoire Bibi Anderson a rarement été aussi magnifique que dans ce film.Les amateurs de Bergman ne doivent pas manquer ce grand film qui influencera particulièrement Woody Allen.
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