A nos Amours, le plus beaux des titres, le plus magnifique des films, l'Œuvre parmi les Œuvres de Maurice Pialat.
A bien des égards, ce long-métrage est très estimé de tous, d'ailleurs en France beaucoup sont tributaire de ses partit pris, de sa démesure à sa démence, constamment haute en tessiture. De ce film immense, une déchirure indescriptible se calle dans un coin, dans le corps, dans le tête aussi ...
Maurice Pialat coupe, tranche, désarçonne et réinvente encore son geste, une habitude qu'il repousse à l'infini. On y retrouve les gouts du bon mot, l'attrait pour la colère et la passion toxique, triste, comme la citation affublé lors de ce repas à Van Gogh. De la dureté des liens, il tisse une broderie qu'il perce aussitôt, restitue toute sa fièvre dans l'affect de cette émotion et livre une ode en l'espèce. Brut, acerbe, inoubliable.
Toute la distribution d'A nos Amours raconte une part de celle-ci. Sandrine Bonnaire, notre petite Suzanne avec sa seule fossette en est le centre, le sujet, le motif des querelles, tout du moins son prétexte ... Evelyne Ker, Dominique Besnehard, Cyril Collard et touts les autres ont des instants pareils, moindres en temps, mais là tout de même. Maurice Pialat, acteur de son propre film déploie toute une adresse à rendre fou et beau sa faille, son manque, son désarroi, sa peine juste et vrai.
A nos Amours n'est pas seulement un grand coup de maître, il est un leg qui prend à a gorge, trouve racine dans une tempête qui s'annonce et fait ensuite rage avec celle-ci au point qu'il rivalise aux poings avec l'échange de coups, il n'en oublie pas l'accalmie, sa douceur n'apaise pas, elle brule comme une balafre que l'on retrouve à même le doigt posé dessus !
Un des Films les plus incroyables que j'ai pu voir !