Dans la lignée des grandes chroniques italiennes telles Nous nous sommmes tant aimés, et des films politiques tel le récent et remarquable Bongiorno notte, Romanzo Criminale, nous fait vivre à travers la destinée d’un groupe de jeunes gangsters, un pan de l’histoire italienne.
Le récit de cette destinée particulière, d’un groupe d’amis issus des quartiers pauvres de Rome, qui se hisse au sommet du gangstérisme italien, est un mélange de différents genres que le réalisateur Michele Placido marie à merveille. Films de gangsters, histoire de potes, love story, opéra baroque, on passe finalement de l’un à l’autre sans vraiment sans rendre compte. C’est sans doute, l’une des qualités majeures du film. Ne pas ce limiter à un genre particulier, ni se focaliser sur une seule histoire. A travers les différents chapitres, qui se focalisent sur les principaux protagonistes, ce sont les différents versants d’une même histoire que l’on aborde. Une même histoire, mais plusieurs destins. Ou l’inverse. Car lorsque Freddo, Libanese, Dandy choisissent finalement des chemins différents, c’est à leur histoire commune qu’ils tournent finalement le dos. En empruntant des chemins différents, ils n’éviteront pas un même destin. Tragique. Car leur histoire ne pouvait au final pas se terminer autrement. Car ce sont au final toujours les mêmes qui s’en tirent, qui manie les cartes, et les mêmes qui tombent. Chacun à sa place, et tout ira bien, Freddo et ses amis s’en rendront compte à leurs dépends.
Michel Placido réussit avec cette fresque tragique, l’un des meilleurs films italiens de ces dernières années, et confirme les soupçons que le cinéma transalpin revivait. Il faut noter les prestations particulières, de Kim Rossi Stuart, tout en retenu, ou de Stefano Accoris, le beau gosse du cinéma italien, dans un rôle peu glamour, qui réussit à transcrire l’ambiguïté de cet inspecteur pas entièrement du bon côté de la barrière.
Enfin, il faut mettre en avant la qualité de la bande originale,