Alors qu'en 2008 sortait le très bon Bienvenue chez les Ch'tis, c'est en 2006 que Dany Boon réalisait son premier film au cinéma, directement inspiré d'un de ses sketchs dont je ne connais pas le nom. La question qui se pose : est-ce une bonne comédie? Oui et non. Ce qui est clair et net, c'est que le niveau n'est pas aussi bon que pour Bienvenue chez les Ch'tis. On le sait bien, cette dernière est son oeuvre la plus réussie, et il sera bien dur pour lui de l'égaler. Peut être l'a-t-il fait avec Supercondriaque? Mais bon, le sujet n'est pas là, passons! Alors, pourquoi ai-je répondu oui et non? Et bien parce que La Maison du bonheur possède autant de points forts que de points faibles, et c'est bien cela qui le rend inférieur à bien d'autres comédies. Tout d'abord, ce qui ne va pas, c'est l'inégalité de l'humour. Je m'explique. A plusieurs reprises, on rira, à l'image de la scène des portes et des fenêtres, que seuls ceux qui ont vu le métrage peuvent se rappeler. Sauf qu'à de nombreuses autres occasions, on sourira à peine, ou bien l'on restera impassible devant les acteurs qui tentent de nous amuser, comme dans les trente premières minutes du film. C'est notamment la situation familiale entre le couple Boon-Laroque et leur fille, Elizabeth Boulin ( l'actrice Gaëlle Bona ), qui vient plomber le film, qui tombe ainsi parfois dans des gags simples et des situations trouvées bien trop vite. Ce qui nous en fait venir à un autre défaut de La Maison du bonheur, son rythme trop mal géré. Ce long-métrage ne prend pas le temps d'exposer ses personnages et de bien amener ses gags et autres vannes. Tout s'enchaîne à une vitesse tellement abusive et poussée que cela devient lourd au début, pour perdre toute crédibilité vers la fin. Parlons en, de la fin, tient! Les situations sont à tel point grotesques que cette fin arrive, tout comme le reste du film d'ailleurs, bien trop vite à mon goût. La situation dans laquelle s'embourbe Dany Boon est tellement extrême que de voir une fin comme celle ci ne peut m'empêcher de penser : ils ne se sont pas foulés, quand même! Et justement, si l'humour prend passé la première demi-heure, c'est justement parce que Mami et Pirelli ( Soualem et Gamelon ) ont fait leur entrée sur scène, nous gratifiant de moments très drôles et délirants, à l'image de la scène avec les portes et les fenêtres que j'ai déja cité plus haut. C'est pour moi sur eux que le long-métrage repose, et il soufrerait grandement de l'absence de ces deux excellents interprètes, aussi drôles que bons acteurs. Certaines situations qui les accompagnent sont vraiment bien trouvées, et les dialogues entre ces deux protagonistes et le personnage principal sont amusants de par leur sens de la répartie et le ton humoristique de certaines répliques. Mais malheureusement, les situations dont j'ai parlé plus haut, enfin pour la plupart, sont tellement incroyables qu'elles en deviennent improbables, ce qui nous fait sortir du film, et rend ainsi l'immersion bien moindre que celle que l'on aurait espéré. Et puis les réactions et les décisions que prend le héros sont si improbables et débiles que cela perd tout son sens. Quoi qu'il en soit, c'est une comédie correcte et qui nous offre son lot de scènes drôles, en plus d'être une très légère critique sociale sur le chômage à la manière d'un Madame Irma, mais en bien moins poussé.