Conquise, ô combien conquise par ce film hors du commun, criant de vérité, de simplicité, de justesse. Aucune fioriture, mais un jeu d'acteur époustouflant (Hafsia Herzi y est époustouflante) une analyse sociale à mon sens parfaite, pas de lieu commun, que de l'humain. Une France dépeinte telle que je l'aime: métissée, riche de ce métissage décomplexé, d'un côté. De l'autre côté elle est malheureusement aussi dépeinte telle que je la hais: celle qui aime les arabes et pour leur couscous et leur danse du ventre et qui au delà de ces aspects réducteurs ne les considèrent pas leur culture comme faisant partie de la France.
Ne vous laissez pas décourager par un début qui paraît simple, trop peut être. C'est pas du cinéma c'est la vie. Hors la vie on connait déjà. Mais cette entrée en matière n'est que l'occasion d'être nous même accueillis dans la famille élargie de Slimane. Une fois entrés dans la famille, on espère avec elle, on a les boules avec elle, on a le coeur qui se serre avec elle, on a honte avec elle, on reprend espoir avec elle, on est transportés par le suspence et la magie des 15 dernières minutes avec elle. Impossible dans ces conditions de trouver le temps long et de rester insensible à ce film. Oui, on en sort épuisé, désabusé, plein d'espoir, on en sort résolument touché.
Mais j'en dis trop, ce film se vit, simplement. Un grand chapeau au réalisateur Abdellatif Kechiche et à tous ses acteurs.
Ce film est incroyable de vérité sur les visages...les acteurs semblent ne pas jouer, mais ETRE et vivre les événements filmés en gros plans dans des espaces exigus.
Cette comédie dramatique, on l'aime ou on ne l'aime pas. Personnellement j'ai trouvé que c'est un trés bon film maitrisé de bout en bout par le réalisateur avec de bons acteurs. La morale du film c'est qu'il n y a pas d'êge pour aller de l'avant et réaliser son rêve. La persistance du vieux est etonnante.
l'idée me plaît, et l'ambiance pourrait me plaire aussi. seulement voilà, j'ai du mal à rester dans l'ambiance quand certaines scènes s'éternisent inutilement. et quand papy court après sa mobylette qu'il vient de se faire piquer, ça n'en finit plus. Deux étoiles quand même, presque uniquement grâce au jeu et au charme de Hafsia Herzi.
Etre tenu en haleine pendant 2 heures 30 pour une histoire de semoule qui a disparu, il faut le faire ! Excellent film, acteurs formidables de realite, scenario au cordeau, deja un classique. Autant Sara Forestier etait exasperante dans L'esquive, a vouloir singer l'accent des jeunes des quartiers populaires, autant Hafsia Herzi est excellente, par sa justesse.
Un film social très bon sur le plan du réalisme, le scénario semble assez ouvert au départ mais se dilue malheureusement peu à peu dans les détails. Au final on se retrouve un film bien trop long, dommage.
j'ai loué ce film il y a peu de temps et quelle déception. Cela ressemble à une engueulade géante d'un bout à l'autre. Les personnages se crient dessus pendant plus de 2h, c'est fatiguant pour les oreilles! ...et pour les yeux n'en parlons pas, les plans sont mal faits, j'en ai même eu mal au coeur. Le sujet me direz-vous? inexistant à part: de la graine de couscous et du poisson. Après avoir vu l'Esquive, je pensais voir un nouveau docu avec des dialogues saisissants, une histoire originale. Et bien, rien de tout cela. Je dirais qu'une chose: NUL.
Abdellatif Kechiche est un metteur en scène désormais reconnu qui sait filmer les hommes dans leur vie quotidienne avec une vérité qui émeut. Ici il choisit de nous montrer l’évolution de la famille algérienne depuis son arrivée massive en France aux abords des années soixante. Pour ce faire, il oppose frontalement un émigrant de la première génération et une gamine de 14 ans parlant avec l’accent marseillais sans renier ses origines profondes. Le vieil homme au bout du rouleau, rejeté de son travail comme de son foyer (pour quelles raisons ?) vit désormais dans une pension où il couche avec la tenancière plus jeune que lui. Il s’est pris d’amitié avec la gamine qui voit en lui le père qu’elle n’a sans doute jamais eu. Sliman (c’est son prénom) va profiter de l’énergie et de l’audace de sa toute jeune « belle-fille » pour se lancer dans un projet fou : ouvrir un restaurant sur le port où il servira le couscous au poisson préparé par son ex-femme. La famille nombreuse de Sliman permet à Kechiche de nous mettre sous les yeux 40 ans d’histoire commune entre la France et l’Algérie. Il nous montre ainsi que quoiqu’en disent certains l’intégration s’est bien réalisée car chacun peut se reconnaître dans un des membres de cette famille hormis les coutumes propres à chaque région ou pays d’origine. Jamais Kechiche n’utilise le racisme pour éclairer son propos ce qui nous renvoie loin des pamphlets violents comme « Dupont Lajoie » ou des drames amoureux comme « Elise ou la vraie vie » utiles en leur temps mais sans doute hors de propos de nos jours hormis pour quelques irréductibles nostalgiques des théories de l’oncle Adolf. Le final nous réserve un suspense haletant qui montre que Kechiche sait aussi utiliser les vieilles recettes des bons polars. Le dénouement est un peu amer mais il marque sans doute la disparition d’une génération ayant payé durement la décolonisation qui se trouve ici jetée aux orties par un des siens. Très beau film .
Pas fan de ce cinéma qui nous dépeint de manière brute la réalité, la "vraie", ce cinéma adoré des critiques et des bobos en mal de sensations populaires, des personnes voulant "redescendre sur terre" en général, je pense, je ne me suis tout de même laissé tenter un soir d'hiver. Cette réalité là, je ne la connais que très peu. Elle n'est pas moins intéressante qu'une autre. Pas plus, non plus... Ce film est d'un intérêt limité. Simplement parce qu'en s'intéressant à une histoire individuelle aussi particulière, le public réellement touché est assez restreint... La Graine et Le Mulet reste néanmoins un film marquant pour qui a passé la barrière des 45 premières minutes, les moins réussies du film. Marquant parce que totalement atypique! De là à le définir comme un chef d'oeuvre ou le film de l'année (2007), il y a un pas que je ne franchirai pas! Certaines scènes sont interminables alors que le scénario comporte des raccourcis abusifs : ce qui donne un éclairage très étrange sur cette histoire de 2h30. 2h30, oui, mais une fin abrupte malgré tout... Ce film social, qualifié de décomplexant par certains, bénéficie d'une réalisation parfaitement maitrisée ; mais j'ai envie de dire "trop de gros plans tue le gros plan"! Au final, je ne suis pas sûr que les personnes décrites dans le film, les premières concernées en somme, soient satisfaites de cette oeuvre...
Indescriptible... Les 45 premières minutes sont certes un peu longuettes, pour ne pas dire éprouvantes, mais une fois dans le bain, le décor posé, commence une aventure dont l'intensité et le suspense sont hallucinants.
Génial duo : Hafsia Herzi, flamboyante, et Habib Boufares taciturne comme un Kitano. Après le très bon L'Esquive, Kechiche entre dans la cour des très grands réalisateurs.
la première heure est franchement ennuyeuse car elle relate un quotidien banal, mais la deuxième est nettement mieux réussie, même si y'a quelques aberrations scénaristiques...