Nullité du scénario, nullité de l'ambition cinématographique, nullité technique, cousin rebeu de "plus belle la vie" cette graine de couscous est plus qu'indigeste... Spectacle tragique de voir notre bonne vieille gauche caviar bavée devant ce plat peu ragoutant. Il ne manque plus que le générique des dossiers de l'écran pour se croire devant notre télé, face à un très mauvais sitcom. A fuir comme en d'autre temps on fuyait le cinéma de Yves Boisset et autre "Vieux fusils"...
J'ai rien contre le cinéma qui est réaliste, ou qui du moins se veut réaliste, mais là je me suis sérieusement emmerdé. De toute façon, j'aime pas le style Kechiche et si j'ai apprécié, sans être conquis pour autant, "La Vie d'Adèle" c'est surtout grâce aux deux Adèle... "La Graine et le Mulet", pour moi c'est une première heure où entre de nombreuses disputes les personnages bouffent du couscous, à part ça rien d'autre... Ça commence enfin avec la visite chez la banquière mais l'ennui n'est pas fini pour autant, le réalisateur ne manquant pas d'étirer interminablement ses différentes scènes alors qu'elles auraient pu être largement élaguées des trois-quart de leur durée avec une mention spéciale avec la danse du ventre la plus disgracieuse de tous les temps. L'amateurisme d'une mise en scène tremblotante, d'une prise sonore médiocre, d'une distribution jouant globalement faux ne font qu'ajouter au plaisir.
On a l'impression de vivre avec les personnages du film, dans la même ville, dans la même famille. Ces acteurs amateurs jouent divinement bien. Puis les plans, simples mais recherchés et travaillés renforcent cette proximité. Juste un peu déçue par la fin et la longueur de quelques scènes parfois. Un film à voir et revoir cependant!
Abdellatif Keniche que l'on a découvert dans le film "un thé à la menthe" nous a fait une petite merveille d'humanité. Ce film est une force de bon sens, tant la vie mené par un père de famille, à qu'une ambition créer l'affaire qui va effacé son impression d'échec et ainsi relever le défi de créer un restaurant avec l'aide de toute la famille.
Les dessins de voilier que se voyait offrir Abdelkrim dans «L’Esquive» et qui incarnait le rêve de l’évasion prennent vie dans «La graine et le mulet» (France, 2007) d’Abdellatif Kechiche. Le bateau restaurant que rêve de «monter» Slimane figure la joyeuse ambition d’une affaire entreprise à l’aube d’une vie périlleuse. Le cinéma de Kechiche traverse les âges et suite à la plongée dans la jeunesse de «L’Esquive» nous immerge dans la vieillesse. Habib Boufares (Slimane Beiji) est cette colonne de marbre blanc inébranlable sur laquelle repose le film. A ses côtés, Kechiche et sa mise en scène pure de par ses gros plans. Sculpté dans un système de gros plans, le temps du film se dilue dans la quasi-instantanéité des séquences. C’est par ce procédé aussi simple et efficace qu’il est là singulier que Kechiche nous précipite dans la vie. L’intérêt est placé sur ce que révèle les visages quant à l’intrigue. Dans un état de proximité voire de promiscuité, les gros plans entretiennent avec le spectateur une forme de vérité. Les larmes qui coulent sur un visage géant, les gestes d’affection, les froncements légers de sourcils exacerbent les sentiments et révèlent toute leur authenticité. Il suffit de voir la scène du dîner dominical pour s’apercevoir de la puissance révélatrice que contient chaque gros plan. Kechiche et Boufares entretiennent donc la base du film de par leur justesse de ton extraordinaire. Sur ce socle magnifique danse la fabuleuse Hafsia Herzi. Non seulement actrice d’une beauté somptueuse, elle incarne cette jeunesse fougueuse, alternative à celle de «L’Esquive». Kechiche, Boufares et Herzi sont le trio irradiant qui figure toute la puissance du film. Car «La graine et le mulet», hormis cette référence qui renvoie à l’intrigue, marque assurément la gémellité du film. Ce sont la vieillesse et la jeunesse. La séquence finale, paroxysme du Beau spontané, dévoile cette triste loi de la vie : la vieillesse est là pour léguer un monde à la jeunesse.
Kechiche signe un joli film, d'une rare justesse, sur la famille et le rêve d'un père, celui d'ouvrir son propre restaurant, même sans aucune expérience dans ce domaine.
Du cinéma en grâce permanente. Petit cousin de Pagnol et de Cassavetes, Abdellatif Kechiche signe un autre récit surprenant par son émotion, sa verve, son ton néoréaliste juste et touchant. Probablement en lice pour d'autres césars dont celui du meilleur film et du meilleur espoir féminin.
Ce film adhère, hélas, au style bâclé en vogue actuellement dans le cinéma intellectuel français. Caméra genre AAthon sur l'épaule qui bouge sans arrêt à vous filer la gerbe, gros plan tellement excessifs que l'on ne distingue plus rien, éclairages foireux, montage à l'emporte pièce, diction des acteurs déplorable, dialogues inconsistants et d'une banalité totale, bref, je n'ai pas tenu un quart d'heure.Je ne vais pas au cinéma pour voir de prétendues tranches de vie filmées plus mal qu'un vidéaste amateur.Le soir même j'ai vu à la télévision un reportage en caméra cachée: les plans étaient de meilleures qualité que dans le film, les images étaient parfaitement visibles et les propos des protagonistes audibles et distincts.
Je poste une critique à 0 étoile pour dire à ceux qui critiquent un film sans l'avoir compris, qui reprochent des scènes "inutiles", qu'ils sont passés à côté d'un grand moment de cinéma, la faute peut-être à un esprit trop étriqué. Méditez la question, revoyez le film et vous vous surprendrez par votre propre intelligence.
Un autre film admirable de Kechiche, un des plus grands cinéastes contemporains. Filmant au plus près un milieu populaire en évitant tout misérabilisme, l'auteur dirige ses comédiens avec une grande justesse, chacun trouvant sa place dans une histoire à la fois belle et cruelle.
Encore une petit perle un chef d'œuvre signé Kechiche. La force de son cinéma vérité réside dans l'art de filmer des histoires ordinaires avec une science de la mise en scène juste parfaite. De plus, cette sublime le travail de ses acteurs qui sont pour la plupart amateurs. Avec ce film, il réussit également l'exploit de briser la frontière entre cinéma d'auteur et cinéma populaire en nous racontant une chronique familiale touchante et émouvante. Bref, Kechiche est en train de marquer le cinéma français de son art qui touche au génie grâce à sa direction d'acteurs et à sa camera sans filtre. La durée plutôt conséquente du film n'est jamais ennuyeuse, chiante mais la fin nous laisse un peu sur notre faim tant on aurait aimé que ce film ne s'arrête jamais. Et quelle performance de la sublime Hafsia Herzi qui crève littéralement l'écran.
La Graine et le Mulet commence par prendre son temps, présente les personnages, cette grande famille avec son lot de rancoeurs et de soucis. L'ambiance plutôt pesante semble refleter la lassitude de Monsieur Beiji. Puis tout s'emballe autour de ce rêve qu'il caresse, et la seconde partie du film est un enchaînement de scènes superbes où Kechiche réussit à faire du merveilleux avec du vrai, sans artifices. Il dresse de magnifiques portraits, comme Monsieur Beiji personnage flegmatique qui traverse le film tel un funambule. Je suis tombé sous le charme d'Hafsia Herzi et sa danse du ventre m'a achevé. On sent vraiment que le réalisateur aime ses personnage et nous les fait aimer avec leur défauts et leurs qualités. Cela parait si simple mais c'est cela qui fait la différence.