"Tu as changé. Je ne te reconnais plus.", qu'ils arrêtaient pas de lui répéter. C'est d'une fort belle manière que se termine la "Trilogie de la vengeance" de Chan-Wook Park.
Contrairement à Sympathy for Mr. Vengeance ou à Old Boy, dans Lady Vengeance, plus aucune pitié pour "l'ennemi", le spectateur n'a plus aucune sympathie pour lui et ne lui accorde pas même le bénéfice du doute. L'autre différence avec les deux premiers films de la trilogie du cinéaste sud-coréen n'est pas des moindres. En effet, cette fois-ci et comme cela est indiqué dans le titre, le personnage principal est une femme. Ce qui, mine de rien, va considérablement changé la donne et pourra en partie expliqué cette absence totale d'empathie pour "l'ennemi".
Dans Lady Vengeance, c'est donc d'une façon assez peu commune qu'est abordée la notion de vengeance, qui va se résumé en un besoin primaire et quasi-vital (Et la justice, qui semble ici, aux dires des différents personnages réclamant cette vengeance, totalement incompétente, n'y pourra rien). Car, en effet, c'est bien d'une vengeance collective dont il sera question. Ainsi, l'exécution finale ressemble presque à une réunion, une fête passablement mélancolique. A un rituel également, puisqu'il est beaucoup question de religion dans ce Lady Vengeance (Avec notamment la question : "Où est passé l'Ange qui sommeillait en Geum-Ja Lee et qui faisait sa douceur ?") Enfin, quelques notes de décalage et d'humour noir viennent épicer ce mélange déjà bien garni. A noter que l'on retrouvait déjà ce procédé dans Sympathy for Mr. Vengeance.
Puis-ce que nous évoquons Sympathy for Mr. Vengeance, profitons en pour parlé de l'ambiance du film, qui était extrêmement pesante dans ce dernier. Dans Lady Vengeance, le réalisateur sud-coréen a opté pour une violence plus graphique, plus "Tarantinesque" (J'évoque Quentin Tarantino car Lady Vengeance a parfois pu m'évoquer Kill Bill sur certains points, mais cela ne veux en rien dire qu'il s'agit des références de Chan-Wook Park, que d'ailleurs je ne connais pas), plus dans l'ambiance Old Boy. La réalisation de Park est toujours aussi extraordinaire, envoûtante et donnant cette impression de valser avec le spectateur.
Ponctué par une BO absolument magnifique, Lady Vengeance confirme une fois de plus le talent quasi-virtuose qu'à Chan-Wook Park dans ses images, dans sa manière de créer une intrigue, ainsi que de créer des personnages complexes et attachants. Au sein de la "Trilogie de la vengeance", Lady Vengeance vient se placé entre le bon Sympathy for Mr. Vengeance et le chef-d'oeuvre Old Boy, restant tout de même plus proche de ce dernier.