John Rambo est indéniablement le meilleur de la saga du point de vue de l’action (le I reste meilleur en terme d’histoire), et est probablement un des meilleurs films d’actions de ces dernières années. Stallone est vraiment bon derrière la caméra, et sans se compliquer la vie, livre un film direct, radical, qui fera frémir dans les chaumières et ravira les cinéphiles adeptes du genre. Bon je n’irai pas par quatre chemins, ce John Rambo on l’attend sur le terrain de l’action, le reste étant juste là pour tenir l’ensemble, et pourtant, ce film est un peu plus que cela. Bon c’est vrai, les séquences d’action sont superbement réussies. C’est ultraviolent (dans le genre qui est le sien le métrage est probablement le plus sanglant que j’ai pu voir). Les balles ne vous transpercent pas le corps elles font des trous d’obus, vous arrachent les jambes, vous explosent la tête. C’est aussi d’une cruauté à toute épreuve, et le film n’hésite pas sur les meurtres d’enfants, et autres « tabou » du genre au cinéma. Tout est d’une grande lisibilité et pourtant mené à un train d’enfer, Stallone fait preuve d’un vrai talent quant il s’agit de filmer la guerre, la vraie. Autant le dire tout de suite, les éléments précédemment cités rendent ce film totalement inaccessible aux âmes sensibles, d’autant que rien n’est second degré. Pas d’humour, pas de lueur d’espoir, tout est gris, sombre, et même la belle Julie Benz finie couverte de boue et de sang. Au-delà de cette efficacité redoutable, John Rambo n’est pas qu’un film bourrin. Il est globalement bien interprété, doté d’une belle photographie, et le héros éponyme bénéficie d’un beau travail d’écriture, qu’il faut souligner, et la fin fait avancer les choses, clos, peut-être la saga. Par ailleurs même s’il y va avec ses gros sabots, le film s’inscrit dans des problématiques actuelles dont doivent au moins avoir conscience chacun de nous, et c’est plutôt une bonne chose.