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Ismael
80 abonnés
182 critiques
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2,5
Publiée le 8 septembre 2018
Aldealseñor : petit hameau de la province de Soria, dans le nord de l’Espagne. Nous sommes en 2003, mais on pourrait être cent ans plus tôt, tant le monde moderne semble avoir eu peu d’emprise sur cette localité coupée du monde. Pendant une année entière, Mercedes Alvarez, une enfant du pays, est revenue filmer la vie du village et de ses quatorze habitants.
Et elle a du talent Mercedes Alvarez, comme en atteste la beauté de certains plans fixes. Du talent, et de l’affection aussi, pour ces villageois, dont le plus jeune a soixante ans. Mais de quoi nous parle-t-elle ? De tout et de rien. De la vie quotidienne du village ; de l’art subtil de planter des laitues ; ou d’un château qui doit prochainement être transformé en luxueux hôtel. Parfois, elle se hasarde à aborder des sujets plus graves : à la radio les villageois apprennent que les américains viennent d’envahir l’Irak : La nouvelle donne lieu à une séquence mémorable, où se mélangent analyses décalées et souvenirs franquistes.
La proximité de la réalisatrice avec son sujet, constitue à la fois la force du film et son principal défaut. A aligner des scènes de vie pittoresques, dont certaines semblent durer une éternité, on a parfois un peu l’impression qu’elle filme uniquement pour son plaisir.
Quant au sujet du documentaire, Mercedes Alvarez semble avoir uniquement voulu témoigner du temps qui passe. Semble seulement, car faute peut être à un manque de distance ou de perspective, cette dimension du film tombe un peu à plat. Finalement, la réalisatrice trop impliquée dans son village, en aura peut-être oublié le spectateur. Le ciel tourne, certes, mais un peu en circuit fermé.
Quand je demande à ma grand-mère comment ça va, elle me répond : -comme quelqu'un qui attend la mort. Tout ça pour ne pas dire que depuis 87 ans, elle aime toujours au tant la vie.
Plus qu'un documentaire, Le Ciel Tourne est un vrai film de cinéma. La réalisatrice filme la vie qui passe, qui s'éffiloche. L'homme est mortel, nous le savons tous, pourtant l'instinct de vie est la plus part du temps le plus fort. Jamais nostalgique, parfois comique, toujours juste, la caméra se pose, plans fixes, elle nous donne à voir au plus profond de la nature humaine. Ce film est un poême qui s'écrit au fil des saisons. Avec le personnage du peintre, Mercedes ALVAREZ, sublime son film.
Le ciména est-il un art? Dans ce cas oui, car il s'agit de la transfiguration métaphorique du réèl qui touche tous les sens du public.
Un fois le générique fini, la lumière revenue, j'ai commencé à émerger et je me suis aperçu que comme moi, personne n'avait quitté la salle. Il y a peu de films qui comptent, qui imprègnent, alors osez Le Ciel Tourne.