Tim Liversedge n'a jamais été inquiété par les "héros" de son film. Les lions, toujours en quête de fraîcheur venaient en effet souvent s'assoupir à l'ombre des caméras et du véhicule du réalisateur. Cette proximité a permis à Tim Liversedge d'habituer les animaux au bruit des caméras et de filmer au plus près d'eux, mais aussi de filmer depuis le sol, sans protection : visiblement peu intéressés par le genre humain, les félins utilisaient parfois les caméras (voire même le cinéaste) pour se dissimuler à leurs futures proies !
Tim Liversedge : "Si je n'avais pas eu cette chance incroyable, je me réveillerais encore vers trois heures du matin en pestant de ne pas avoir pu capturer l'une des scènes sauvages les plus incroyables qui se soit déroulée devant moi. Le lieu : le désert du Kalahari au Botswana. Notre sujet : les lions. Je venais juste de mettre en boîte la chasse impressionnante d'un lion sur pellicule 70mm, une scène qui en soi me comblait amplement. A une dizaine de mètres de ma position, deux lionnes mangeaient tranquillement. Ayant utilisé les trois films que j'avais apportés, je m'apprêtais à lever le camp quand quelque chose attira mon attention. Du coin de l'oeil, je vis un immense éléphant s'approcher. Il se dirigeait droit vers le trou d'eau, empruntant un chemin qui le menait très près des lionnes et de moi-même. Je réalisai alors que quelque chose pouvait se produire, mais j'étais à court de film ! Mais était-ce vraiment le cas ? Soudain, je me rappelai que j'avais changé une pellicule avant qu'elle ne soit totalement vide. Je n'avais pas mis en marche le compteur, donc j'ignorais combien de film il restait, s'il en restait. J'enclenchai le film dans la caméra et je commençai à tourner au moment où l'éléphant rentrait dans le cadre. Il passa à trente mètres de nous, exactement dans l'axe des lionnes et de moi-même, quand il sentit notre odeur. Avec un barrissement retentissant, il chargea droit sur nous à pleine vitesse. Les lionnes saisirent leurs proies et s'enfuirent vers moi, me frôlant de peu. L'éléphant s'arrêta là où se trouvaient auparavant les lionnes et barrît encore, tout en lançant de la poussière et du sable vers ma caméra. Visiblement désolé de cette situation, il fit encore quelques pas vers moi, s'arrêta et secoua ses immenses oreilles de façon menaçante, alors que j'espérai de tout coeur avoir encore de la pellicule. Comme c'est souvent le cas avec les éléphants, il décida que la discrétion était la meilleur option et passa à quelques mètres de moi, remplissant tout le cadre. Au moment où il en sortait, la pellicule arriva au bout".
Lions, combat de rois au Kalahari a été récompensé à deux reprises lors de l'édition 2004 de l'International Wildlife Film Festival de Missoula. Le film de Tim Liversedge est reparti avec le Prix du Meilleur film grand format, et s'est également vu remettre un Merit Award for Soundmixing, saluant le travail effectué sur le son, qui fait littéralement trembler les sièges des spectateurs à chaque rugissement.
Le tournage de Lions, combat de rois au Kalahari a demandé près de deux ans à Tim Liversedge. Les prises de vue principales se sont d'abord étalées sur près de neuf mois, avant que l'équipe ne revienne au Kalahari pour neuf autres mois afin de mettre en boîte de nouvelles images.
Contrairement à la majorité des films IMAX, tournés sur pellicule 70 mm, Lions, combat de rois au Kalahari mêle des images 35 mm, 70 mm et numériques. Les quelques 60 000 images multi-formats que comprend le film ont ensuite été scannées dans un ordinateur et traitées numériquement afin de leur apporter le même éclairage et le même contraste et de les unifier. Au final, Lions, combat de rois au Kalahari est le premier long métrage IMAX à être transféré de la pellicule sur ordinateur puis de l'ordinateur à la pellicule.