Il est assez rare de nos jours qu'une seule et même personne se charge du scénario, de la réalisation, du rôle principal et de la musique d'un film. C'est assez admirable, de même que la précision historique : les années 1600 sont merveilleusement rendues. Là où je serais plus modéré, c'est sur le jeu des acteurs, à commencer par celui de Julie Delpy. On a malheureusement un peu de mal à s'intéresser à la vie de Bathory. Une réussite sur la forme, un peu moins sur le fond.
Non ce film ne raconte pas l'histoire d'un Dracula au féminin!! La Comptesse de Bathory est un être complexe , rongé par un amour qui lui rappelle qu'elle n'est pas éternelle.Alors aux contes et autres fables qui ont fait de Bathory un monstre Julei Delpy en fait une femme victime d'une époque ou le paraitre règne en maître ( de nos jours aussi?)Bref une belle surprise.
Film au carrefour de plusieurs genres ne rend que plus troublante l'histoire de cette comtesse, ayant soi-disant des liens de parenté avec Dracula . La réalisatrice, par le côté psychologique et social du film à travers sa liaison malheureuse et sa puissance à la tête de la Hongrie dominée à cette époque par la violence et les hommes, nous la rend attachante et plus humaine que ce que le mythe sanguinaire a véhiculé d'elle. Et la fragilité du personnage "tranche" par la cruauté dont elle sera finalement capable. Grâce à une mise en scène remarquable, on suit donc l'évolution de cette femme terriblement humaine toute en nuance et donc ambiguïté qui nous amène à nous interroger à la fois sur l'emprise du temps, du pouvoir, ou de la passion.
Le sujet était prometteur et original. Quel dommage que le film de Julie Delpy n'existe pour la mettre elle en valeur ! On ressort de la projection en se disant que vraiment, les aventures de cette comtesse ne nous intéresse pas le moins du monde. Un film pompeux et assez mal maîtrisé.
Je voulais absolument voir se film, depuis que j'en ai entendu parler. Je suis un immense fan d'Elizabeth (Erzebth) Bathory, dite la comtesse sanguinaire, qui aurait, au 16ème siècle, tué des vierges pour se badigonner de sang. Le fil est juste magnifique, on voit bien la déchéance d'Erzebeth, de son enfance traumatisante (sa mère l'oblige a voir des meurtres), a son adolescence perturbée (elle a eue un enfant avec un paysan, a moins de 15 ans, pris par sa mère), mariée a 15 ans, mère "officiellement" a 25, veuve vers 39 ans, elle tente de refaire sa vie avec un jeune homme de 18 ans son cadet. Mais le père de ce jeune homme ne l'entend pas de cette oreille et contraint son fils a épouser une Danoise. Afin de "blesser" Erzebeth le père écrit une lettre a la place de son fils ou il explique qu'il a trouvé la femme de sa vie, ce qui boulverse la vie de la comtesse, elle rencontre un homme, qui s'avérera être un masochiste, qui avait pour but de la faire tomber. Elle va tomber peu a peu dans l'obsession de la folie, allant jusqu'a faire tuer des vierges pour utiliser son sang afin de conserver sa jeunesse (qu'elle ne conserve pas, puisque c'est imaginaire). Le film est magnifique, bien interprété, Julie Delpy joue magnifiquement bien, on ressent un malaise dans la décheance de la comtesse, tout en étant compatissant. En gros je le recommande a tout ceux qu'un film dramatique en costume d'époque ne dérange pas.
J'ai beaucoup aime cette histoire. C'est bien joue bien filme. Je me suis prolonge après le film fans la vie de la comtesse et ça fait froid dans le dos.
Bien que son précédent film 2 days in Paris ait été sympathique (mais assez anecdotique), je n’étais pas particulièrement pressé de voir le nouveau film de Julie Delpy tant la demoiselle est aussi capable de m’agacer. Et puis je me rends compte que la comtesse en titre est Erzsébet Bathory, dont j’ai découvert l’existence avec Hostel 2 (ceux qui ont vu le film comprendront), fasciné par ce personnage historique terrifiant, sorte de Dracula au féminin, j’ai tout de suite été beaucoup plus excité à l’idée de le voir! Le résultat est stupéfiant, Julie Delpy signe une œuvre maîtrisée de bout en bout. Son film nous plonge en pleine Hongrie du XVIIème siècle, la comtesse Bathory vient de perdre son mari, elle devient l’une des femmes les plus influente de son pays, le film raconte sa lente descente vers la folie qui va la pousser à faire tuer de nombreuses vierges pour se baigner dans leur sang. La reconstitution historique est saisissante (le XVIIème siècle en Hongrie, ça donne pas envie…), les acteurs sont excellents, Anamaria Marinca (4 mois, 3 semaines, 2 jours), William Hurt et Sebastian Blomberg mais surtout Julie Delpy elle-même qui compose une comtesse au romantisme morbide glaciale. La musique est implacable et tout a fait adaptée à l’ambiance, la mise en scène est classique, belle et sobre contrastant avec le sujet particulièrement incroyable et terrifiant. A travers cette histoire, la réalisatrice traite de la peur de vieillir et de mourir avec brio, de sorcellerie et de pouvoir. Bien sûr certaines scènes sont assez insoutenables mais la réalisatrice ne tombe jamais dans la surenchère. Une très belle réussite, Julie Delpy sera maintenant pour moi une réalisatrice à suivre!
Si La Comtesse de Julie Delpy n’arrive pas à convaincre ni ne lève le voile sur un mystère, il permet aussi de mettre en avant un personnage presque envoûtant, dans une réalisation parfaite, montrant encore que l’Histoire demande à être explorer en profondeur.
Après un second film anecdotique 2 days un Paris (quelquefois drôle, souvent énervant), la régulièrement agaçante (du moins dans ses interviews) Julie Delpy, nous revient sur un tout autre registre avec un film austère qui s'inspire du mythe et de la réalité de la vie édifiante de la Comtesse Bathory. Première bonne idée : proposer une mise en scène classique où la sobriété contraste avec la violence du monde qu'on nous décrit. Car le film ne montre pas seulement l'inclinaison sanguinaire de la Dame, mais toute une société construite sur la violence et la mort. Soudain veuve, dotée d'un immense pouvoir, tombant amoureuse d'un jeune homme, se voyant vieillir, la Comtesse va peu à peu sombrer dans un délire conscient dont elle ne reviendra pas. En quelques plans aussi beaux que justes, la réalisatrice nous fait partager cette peur de vieillir (et donc de mourir) qui va ronger l'esprit de son héroïne. Maîtrisé de bout en bout, jamais ostentatoire ni prétentieux, le film distille l'esprit de mort jusqu'à la dernière image. Un peu faible dans sa voix off narrative (qui n'évite pas certains poncifs), il introduit cependant avec subtilité la relation maladive liant l'héroïne au sang. L'image est belle, la musique insidieuse, l'ensemble brille par sa maîtrise. Côté casting, rien à dire non plus. A l'instar de sa mise en scène, Julie Delpy campe la Comtesse avec une belle sobriété, accompagnée par la sensuelle Anamaria Marinca, et le toujours bon William Hurt. A noter l'excellent Sebastien Blomber dans un rôle initialement destiné à Vincent Gallo. Seul petit bémol, Daniel Brühl, pas mauvais mais un peu fadasse. Au final, et aussi surprenant que cela puisse paraître, Julie Delpy nous offre un film tendu, finement construit et bougrement maîtrisé. Impressionnant !