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Julien D
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3,0
Publiée le 2 janvier 2014
L'adaptation de cette histoire effrayante de la comtesse de Bathory nous permet de confirmer l'étendue du talent de Julie Delpy qui interprète le personnage central en même temps qu’elle réalise ce joli film. Il s’agit d’une fable déroutante et macabre dont la forme est aussi académique dans le genre du film d’époque que le fond peut être original, puisqu'il mêle habilement l'épouvante, la reconstitution historique et une réflexion philosophique sur la peur de l'âge avancé. Grâce à sa subtile interprétation, l’actrice-réalisatrice parvient à nous faire partager la folie sanguinaire de son héroïne lugubre et à donner du crédit et de la profondeur au mythe qui l’entoure.
Actrice principale, réalisatrice, scénariste mais aussi compositrice, Julie Delpy aura touché presque à tout dans son long métrage sur la Comtesse Erzsébet Báthory. Et cela ne porte en aucun cas défaut au film. La première partie, centrée sur son enfance (difficile la scène de l’exécution de l’amant !), la perte de son époux, puis la rencontre avec Istvan Thurzo, interprété par le charmant Daniel Brühl, nous permet de mieux cerner, mais aussi comprendre la comtesse. Rien jusque là de ce que nous (croyons) connaître de la « sanglante » comtesse… Et c’est là que commence l’histoire qui fera d’elle ce que l’on sait aujourd’hui mais qui reste une idée comme une autre sur les raisons qui l’auraient poussée à ces meurtres sanguinaires. Julie Delpy, à défaut de montrer une comtesse horrible et sans cœur, nous fait partager l’humanité qu’elle voit dans cette femme qui s’avère être fascinante aussi bien dans ses actes que par l’interprétation de la cinéaste. Et même si elle n’en reste pas moins une meurtrière, on en vient à avoir de la compassion. Du moins, encore faut-il avoir déjà ressenti le sentiment qui l’a même à sa perte… Malheureusement sorti dans trop peu de salles, La Comtesse est un film de qualité et d’une beauté à travers ses paysages et tenues d’époque. Un film peut être dérangeant selon certaines scènes, mais sincère.
Bon nombre de film d'époque tente d'être représentatifs sans réellement y parvenir. Mis à part quelques bonnes trouvailles comme The Duchess qui dépeignait avec subtilité la place de la femme au 17 ème siècle, Barry Lyndon et son ascension des rangs dans l’Élite, Agora et sa dénonciation du fanatisme religieux, et n'oublions pas non plus l'excellent Marie-Antoinette qui parlait avec brio des convenances et des usages. La Comtesse, petit film à part qui n'a pas fait de bruit peut lui aussi se vanter de se vouloir représentatif et de réussir à l'être.
Ce qui fait indéniablement la grande qualité de La Comtesse, c'est qu'il s'appuie sur une histoire devenue légende et donc modifié au fil du temps, de plus il se sert de cette base là pour étoffer récit et mettre en avant son propos.
Dépeindre la femme à une époque ou elle ne signifie pas grand chose n'est pas un mince affaire, dans le film July Delpy met l'accent dans la réalisation à parler de la guerre omniprésente, sans qu'on la voit réellement car le film se centre sur le personnage central d'Erzsébet. Et d'ailleurs Erzsébet, personnage incroyable pour lequel on finira par éprouver une sorte de compassion malgré la cruauté de ses actes. Une femme forte qui fait face à ses problèmes, mais là où Julie Delpy est intelligente c'est qu'elle utilise ce personnage pour parler d'une chose forte et à mon sens essentielle lorsque l'on parle de la femme à cet époque là : L'apparence. En effet l'apparence est primordial, la femme n'étant pas écoutée par l'homme qui la juge trop insignifiante doit sans cesse resté visible, et donc attrayante, attirante, autrement dit jeune et belle.
Le scénario utilise cette solide base pour parler de la femme, mais bien entendu pour dépeindre un portrait parfois un peu trop romancé de la Comtesse de Bathory.
Pour se donner une idée du personnage, Bathory est un peu une sorte de Dracula au féminin, une femme qui voit sa jeunesse s'envoler va se mettre en tête que le sang des jeunes vierges pourra lui rendre sa jeunesse perdue. Cet aspect de la légende est bien vrai, d'ailleurs aujourd'hui la Comtesse de Bathory est encore considérée comme l'une des premières tueuses en série de l'histoire et les meurtres sont d'ailleurs répertoriés. Julie Delpy incarne avec convictions la comtesse et sa cruauté sanguinaire.
La Comtesse est donc l'un de ces films qui d'apparence n'a rien de bien engageant mais qui se révèle au final assez surprenant et original. Ce n'est pas un grand moment de cinéma, mais c'est du moins un film honorable pour le portrait qu'il fait de la femme, et cela sans pour autant toujours en faire des éloges.
Dire que ce film m'a emballée serait mensonger, mais voilà au moins un film original loin des oeuvres formatés pour adolescents attardés... Il fallait du courage pour s'attaquer à un tel sujet et le traiter de cette façon. Bravo Julie d'avoir osé...
Excellent film joué par julie delpy. Elle joue très bien son rôle de femme froide, cruelle... Il ma capté du début a la fin et l'histoire est bien raconté. J'ai vraiment été bluffé par la réalisation et au role que tient Julie Delpy. Allez le voir! Il est vraiment super!
Ce n'est pas la première fois que la légende d'Elisabeth Bathory est portée au cinéma. Parmi d'autres, Walerian Borowczyk avait déjà consacré à la sanglante comtesse hongroise l'un de ses quatre Contes immoraux en 1974. Julie Delpy, réalisatrice, scénariste et interprète, revient sur cette histoire avec une touche très personnelle en mêlant avec bonheur le mystère historique, la cruauté sadique et la superstition criminelle. Sa mise en scène établit un climat qui fait penser à Edgar Poe autant qu'aux histoires de vampires des Carpates. Mais c'est dans sa conception du rôle titre que Julie Delpy nous intéresse le plus, en donnant à sa comtesse à la recherche sanguinaire d'une jouvence éternelle, une dimension faustienne à la fois émouvante et féroce. Un beau film d'une réalisatrice prometteuse.
Excellent ! un très très bon film, qui dévoile beaucoup de vérités sur notre monde et sur la race humaine par la même occasion... Julie Delpy est juste extraordinaire, un énorme performance, en tant qu'actrice principale, réalisatrice et scénariste du film, elle s'est tout simplement donné le plus beau rôle de sa carrière. Bravo, car c'est une grande réussite !
Une photo sublime (un Martin Ruhe inspiré) et une excellente interprétation, Julie Delpy y compris - seule réserve : le choix étrange du gentil Daniel Brühl, qui a le charisme d'une huître et ne peut inspirer de manière crédible la passion dévorante de la Comtesse à son endroit, coproduction avec l'Allemagne et parfait anglais du jeune acteur teuton obligent sans doute... Voilà pour le positif. Mais le scénario m'a paru un peu "juste" pour une oeuvre ayant de si vastes ambitions : à la fois film historique, drame romantique, récit gothique et vision éclairante sur la condition féminine à la Renaissance, sous-tendue par un portrait de grande héroïne tragique. Julie Delpy souligne volontiers dans ses interviews le peu de moyens matériels dont elle a pu disposer, faute de budget à la hauteur, et c'est peut-être finalement là que le bât blesse - c'est souvent à la limite du théâtre filmé, le (s) sujet (s) méritait (aient) une dramaturgie d'une autre ampleur. Mais la réalisatrice franco-américaine est en constant progrès.
Difficile d'éprouver de la sympathie pour cette Comtesse glaciale, inquiétante et paranoïaque. Beaucoup de gens ont eu à gagner de sa condamnation, à commencer par le Roi, accablé de dette et qui fait là une belle "affaire". Au vu du récit que nous donne la réalisatrice, sa condamnation semble juste, mais qu'en est-elle de l'histoire réelle ? Le récit semble un peu trop romancé (l'attachement pour son jeune amant semble être le commencement de sa folie, explication un peu fade), mais Julie Delpy a su rester loin des scènes gores et sanguinolentes pour se concentrer essentiellement sur son personnage, c'est un bon point pour elle. Le film est tout de même intéressant par rapport à la montée de sa paranoïa et la façon dont son entourage en a joué.
Après un second film anecdotique 2 days un Paris (quelquefois drôle, souvent énervant), la régulièrement agaçante (du moins dans ses interviews) Julie Delpy, nous revient sur un tout autre registre avec un film austère qui s'inspire du mythe et de la réalité de la vie édifiante de la Comtesse Bathory. Première bonne idée : proposer une mise en scène classique où la sobriété contraste avec la violence du monde qu'on nous décrit. Car le film ne montre pas seulement l'inclinaison sanguinaire de la Dame, mais toute une société construite sur la violence et la mort. Soudain veuve, dotée d'un immense pouvoir, tombant amoureuse d'un jeune homme, se voyant vieillir, la Comtesse va peu à peu sombrer dans un délire conscient dont elle ne reviendra pas. En quelques plans aussi beaux que justes, la réalisatrice nous fait partager cette peur de vieillir (et donc de mourir) qui va ronger l'esprit de son héroïne. Maîtrisé de bout en bout, jamais ostentatoire ni prétentieux, le film distille l'esprit de mort jusqu'à la dernière image. Un peu faible dans sa voix off narrative (qui n'évite pas certains poncifs), il introduit cependant avec subtilité la relation maladive liant l'héroïne au sang. L'image est belle, la musique insidieuse, l'ensemble brille par sa maîtrise. Côté casting, rien à dire non plus. A l'instar de sa mise en scène, Julie Delpy campe la Comtesse avec une belle sobriété, accompagnée par la sensuelle Anamaria Marinca, et le toujours bon William Hurt. A noter l'excellent Sebastien Blomber dans un rôle initialement destiné à Vincent Gallo. Seul petit bémol, Daniel Brühl, pas mauvais mais un peu fadasse. Au final, et aussi surprenant que cela puisse paraître, Julie Delpy nous offre un film tendu, finement construit et bougrement maîtrisé. Impressionnant !
Film porté a bout de bras par la trés classe julie D.L'histoire racontée est glauque a souhait !mais il traine dans ce sordide et lugubre récit un je ne sais quoi de sensualité qui vous pique les levres jusqu'au sang! c'est gothique magnifiquement reconstitué et interprété! ! un beau film orriginal et tres personnel.