Les critiques sur la mise en scène et le jeu de Julie Delpy me semblent excessives. Certes, le film est très académique, mais il est plutôt bien fait. En revanche, c'est le parti choisi par Delpy qui me semble douteux, non seulement sur le plan historique et réaliste, mais sur le plan du féminisme dont elle se revendique. Delpy tente de nous faire croire que la comtesse Bathory est devenue une serial killeuse par peur de vieillir et de perdre son jeune amant. Elle tombe ainsi dans un vieux piège. Bathory a longtemps été en effet accusée d'avoir commis ses crimes par "vanité", défaut censé être féminin par excellence, une femme ne pouvant pas commettre de telles atrocités par pur sadisme. Bathory est donc réduite à une créature pour qui son apparence compte avant tout, alors qu'il s'agissait d'une femme cultivée parlant six langues, gérant son domaine avec habileté. Certes, Delpy laisse entendre que Bathory pourrait être une innocente victime des manipulations d'un voisin avide de s'emparer de ses biens, mais elle ne sait pas choisir clairement entre les deux thèses. Incarner un tel monstre mythique n'était certes pas chose facile, mais le résultat ne semble pas à la hauteur des ambitions de la réalisatrice/actrice.
Inspiré de la vie d’une comtesse hongroise en quête de jeunesse éternelle, un conte macabre sombre et troublant, porté par l’interprétation glaçante de Julie Delpy.
Compte-tenu du sujet, on pouvait s'attendre à un film beaucoup plus marquant et surtout sensiblement plus gore. On peut apprécier le choix de Julie Delpy de ne pas tomber dans le film d'horreur et de se concentrer sur le portrait d'une femme qui refuse de vieillir, mais l'ensemble est quand même très désincarné et fade. J'ai aussi du mal à comprendre pourquoi elle n'a pas plus joué avec l'ambiguïté dégagée par la thématique de la machination qui occupe pourtant toute la fin du film. A quoi bon la développer à ce point alors que ce qu'elle montre à l'écran ne laisse aucun doute ? "La comtesse" joue à la fois sur l'exploitation des mythes populaires et sur celui d'une autre réalité potentielle, ce qui produit un film ambigu et frustrant faute de faire un choix net.
Frissonner devant les atrocités que peut commettre une femme pour accéder à la jeunesse éternelle Un mélange entre Dracula et la marâtre dans Blanche Neige La justesse de l’interprétation de Julie Delpy Puissance et décadence dans la Hongrie du 17ème siècle
Pour ce film Julie Delpy s’intéresse et romance une histoire sur le personnage de la comtesse Bathory sorte de Dracula au féminin ayant sévit dans la Hongrie du 17e siècle. Délaissant le gore auquel aurait pu donner lieu une telle histoire, elle dresse à contraire un portrait riche d’une femme amoureuse que la peur de vieillir et la perte de l’être aimé va faire basculer dans la folie. Si l’écriture de son film est une réussite, c’est moins le cas de sa mise en scène un peu plate et fade.
Ce film, réalisé par Julie Delpy et sorti en 2009, n'est franchement pas mal du tout ! La réalisatrice transpose au cinéma la vie, enfin du moins une partie, celle qui nous intéresse le plus d'ailleurs, d'Élizabeth Báthory, connue pour ses crimes sanglants. Crimes dont il subsiste d'ailleurs encore aujourd'hui quelques doutes puisque les accusations ne sont basées que sur des témoignages (même s'ils sont tout de même au nombre de 300). Après une séries d'évènements marquants occupants l'enfance et l'adolescence de la comtesse, le film s’attarde plus précisément sur sa romance avec le jeune Istvan Thurzo mais surtout sur tous ses crimes afin de rester jeune et belle. Crimes consistant à tuer des jeunes femmes vierges dans le but de prendre le sang pour se baigner dedans ou se badigeonner le visage avec. La vie de cette comtesse, même si je ne la connais que très peu historiquement parlant, m'a toujours fasciné et ce n'est d'ailleurs pas pour rien que tout un mythe s'est construit autour d'elle, même encore aujourd'hui, à l'image de Vlad III L'Empaleur qui a donné naissance au célèbre personnage de Dracula. Mais seulement, ce biopic reste intéressant car il ne se dirige par vers le fantastique mais vers une œuvre sombre et bien réaliste, si l'on en croit évidemment toutes les accusations planant sur la comtesse. Malgré quelques longueurs non négligeables, Delpy a réussi à créer une excellente ambiance qui nous plonge dans univers morne, sombre et froid, habité par des personnages tantôt cruels, tantôt attachants. Les personnages sont en effet très bien écrits car ils sont bien souvent ambigus et surtout complexes. La mise en scène est quant à elle très bonne, de même que la photographie. Concernant les acteurs, nous retiendrons principalement Julie Delpy dans le rôle titre qui campe très bien son personnage et Daniel Brühl qui joue également très bien. "La Comtesse" est donc un film très intéressant concernant la vie de Báthory, du moins sa sombre partie, mais également d'un point de vue cinématographique.
Julie Delpy s’attache au film d’époque. Passer de 2 days in Paris à La Comtesse souligne l’éclectisme créatif de la scénariste/réalisatrice. Par une réalisation soignée et de velours, elle transpose à l’écran et par métaphore les doutes qui l’assaillent dans la vie, dont un plus enclin aux autres, la mort. La réalisatrice montre par la forme son réel talent de metteur en scène et ce avec un budget low cost. La photo très soignée de Martin Ruhe (« Control ») apporte un plus non négligeable à la qualité du film, bien écrit et parcouru d’ellipses soignées (c’est assez rare dans le genre), La Comtesse se veut un excellent deuxième long fait de rien et fin de tout. Subtil et délicat le jeu de Julie Delpy renvoi tout forme de narcissisme créatif au cachot et met en relief la réelle passion de la comédienne pour le cinéma, un cinéma intelligent et varié.
Représentation intéressante de cette histoire par Julie Delpy, qui s'approprie une esthétique gothique classieuse et élégante pour livrer un portrait de femme psychologiquement torturée. S'offrant au passage le premier rôle (et une composition de choix), elle éclipse quand même grandement ses partenaires, réduits à des faire-valoir pour l'essentiel, et opte pour une explication à la limite de l'excuse. Le film manque un peu d'une certaine violence sur le plan visuel, restant presque trop romantique. Néanmoins, le résultat est plutôt probant.
J'ai beaucoup aimé ce film, maîtrisé (un poil trop? ) de bout en bout. J'aime le point de vue féministe de Julie Delpy sur ce personnage, ainsi que sa façon de laisser planer le doute sur la culpabilité de la Comtesse " tout ce que j'ai su ensuite m'a été rapporté"... Le côté "insignifiant" du jeune amant n'est pas dû à une erreur de casting! Le personnage est faible et manipulé, Daniel Brühl en rend à merveille la candeur un peu lâche ... tout ce qui a trait à la cruauté, au rapport au corps , à la pourriture, est très réussi . La Comtesse est souvent émouvante . Beau film.
Une histoire "vraie" assez surprenante portée par une Julie Delpy très juste.
Mais avec un scénario très long à venir et une mise en scène trop froide, La comtesse se donne trop de temps pour s'assumer. Les rebondissements et le caractère 'unique" de la comtesse ne vient que trop tardivement laissant place à des arcs narratifs insipides.
Pas grand chose à retenir de ce film. Julie Delpy se contente d'une mise en image, plutôt jolie d'ailleurs, de la comtesse sanglante, mais son esthétisme rend froid les personnages. On a du mal à se sentir concerné par l'histoire d'amour de l'héroïne, qui finalement fascine peu. Dommage car l'histoire avait de quoi nourrir un grand film baroque. A la décharge de la réalisatrice, le manque de moyens a sans doute joué en sa défaveur.
L'histoire vrai d'une comtesse médiévale sanguinaire. Ici Delpy a préféré traiter ce sujet plutot sur une touche mélodramatique que horreur ou gore et c'est là, la tres bonne idée du film. Après la mise en scène manque d'audace et l'interprétation n'est pas toujours très juste.
Très bon film très bien maitrisé dans sa narration qui dresse un portrait tout en finesse et en ambiguité de la comtesse Batori. . La cruauté et la folie sont les enfants diaboliques d'un amour trahi mais dont l'histoire ne retiendra que les outrances meurtrières et non leur origine. La démonstration , froide , est limpide. Julie DELPY m'impressionne tant elle incarne à la perfection cette femme qui a aimé dans une époque où l'amour était accompli sur commande. Lumière froide et photographie très soignée achèvent de parfaire cette oeuvre parmi les plus saisissantes de ce début d'année. Dommage que ce film n'ait été programmé que dans si peu de salles .