Tekken c’est largement ramassé au box office. La question est toujours de savoir si c’est lié à une mauvaise pub, ou à une mauvaise qualité. Franchement avec Little, on se doute assez vite que c’est surtout la deuxième raison qui l’emporte.
Je commence par l’interprétation. Quelques acteurs ne s’en sortent pas trop mal, mais c’est insuffisant. Jon Foo est un athlète accompli, je n’en doute pas, et fait l’affaire dans des seconds rôles, mais il n’a pas les épaules pour porter un long métrage. Il est peut-être le moins charismatique du lot, se faisant voler la vedette par Dale, par Overton, et même par Gary Daniels lors du super combat final. C’est dommage. Overton s’en sort pas trop mal, Tagawa est convaincant même s’il apparait peu, pour le reste en revanche… Dale cabotine à outrance en méchant, et les autres n’ont tout simplement rien à faire ! Les personnages sont en effet horriblement creux sortis des trois principaux (je suis gentil en les sortant du lot), ce sont des enveloppes sans relief. Un minimum aurait pu être fait, notamment pour leur donner des personnalités un peu différentes, de sorte à avoir l’impression d’un réel contraste (et pas que du point de vu des physiques).
Le scénario de son coté c’est du vent. L’univers futuriste n’est qu’une toile de fond en carton pâte, l’histoire familiale censée donner un peu de relief avance très laborieusement, se concluant sur une fin attendue depuis des lustres. Sinon, pour le reste c’est une succession de combats. Le problème c’est que l’enchainement n’est pas fun du tout. Autant Courses à la mort d’Anderson arrivait à donner une certaine fluidité, autant Tekken donne l’impression d’un découpage haché, sans transitions soignées.
Visuellement c’est un peu mieux. La mise en scène de Little est très moyenne, heureusement les combats sont bien chorégraphiés. On sent la pâte Raffaëlli dans le style, très visuel, très « spectacle ». Ca manque un peu de variété, mais enfin c’est pas mal du tout. La photographie en revanche est trop juste. Pas raffinée pour un film à 35 millions de budget, elle est aussi parfois trop sombre. Elle évite heureusement les excès de clinquant. Les décors au début sont assez convaincants, avec la représentation d’un monde apocalyptique prometteur, par contre très vite c’est la débâcle. Course poursuite qui donne l’impression de se dérouler dans un entrepôt, ring que l’on dirait placé au milieu d’une boîte de nuit, c’est très loin d’être convaincant. Enfin, coté musique, c’est comme une grande partie de Tekken, sans recherche particulière. On copie-colle ce qu’on fait les autres avant, et on met une musique vaguement jeune et rythmée. Sincèrement, on pouvait s’attendre à mieux.
En clair Tekken est un film d’action martiale très à la peine. En dehors de quelques combats solides, il n’y a rien à retirer. Sans aucune imagination, se déroulement laborieusement, trop faible sur la forme en comparaison de certains de ses rivaux directs (Ong Bak premier du nom par exemple), il a par ailleurs le défaut terrible de ne pas être attachant du tout. Parfois un film est très juste, mais il y a un personnage sympa que l’on suit malgré tout. Là non, Tekken donne l’impression d’une bouillie fadasse. C’est je pense l’aspect majeur expliquant l’échec du métrage. Je ne mettrai tout de même pas 0.5, car il y a pire.