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Philippe C
101 abonnés
1 059 critiques
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2,0
Publiée le 15 octobre 2014
Ce film qui ressemble à un film d'amateur est le premier long métrage d'Almodovar. ça ressemble à un cahier de brouillon mal griffonné dans lequel le metteur en scène puisera et développera les idées de ses films des décennies 90 et 2000 : sexe, masochisme, homosexualité masculine et féminine, urologie, drague queens, femme à barbe,drogue, provocation, libération de la femme ... on mélange, on secoue en sabotant le montage et ça donne du terreau mal fini sur lequel germera le génial Almodovar.
Vous tenez à savoir ce qu'était la Movida ou vous tenez simplement à vous faire toute l'intégrale Pedro Almodóvar ou les deux tout simplement, bon ben aucune raison de ne pas regarder ce "Pepi, Luci, Bom et autres filles du quartier"... Il y a déjà les thématiques du réalisateur à base de sado-masochisme, de sexualité débridée, de personnages féminins forts, et on apprend à ressentir ce qu'était la Movida, mouvement culturel qui a explosé peu de temps après la mort de Franco, un des meilleurs exemples d'un mouvement culturel qui se lâche totalement à l'image de ce film... Si on arrive à intégrer le fait que c'est un film, de l'aveu même du réalisateur, qui n'a donc en conséquence aucune prétention réaliste, que c'est en conséquence totalement libre peut-être beaucoup trop au niveau de l'histoire et des personnages, la technique amateur, qu'on oublie un gros creux dans la seconde moitié, il y a quelques scènes dans ce n'importe quoi assumé qui fonctionnent. Mais c'est à voir vraiment surtout soit pour l'intégrale Almodóvar, soit pour connaître la Movida, soit les deux...
Avec ce film, Pedro Almodovar pose quelques bases de ce qui fera son cinéma, on le reconnait. Mais doit-on le juger comme premier film connu du metteur en scène espagnol et annonciateur de la carrière qu'on lui connait ou peut-on le prendre à part, sans tenir compte de la suite de l'homme ? Car si on juge le long-métrage seulement pour lui même, sans tenir compte de ce qu'il annonce, autant dire que cela reste assez décevant. Certes, Pedro Almodovar a une incroyable énergie, une incroyable folie dans sa mise en scène et dans ce qu'il raconte. C'est une grande claque pour cette Espagne à peine défrancoïsée. Reconnaissons-le. Mais cela doit-il pour autant faire passer la pilule d'un film qui, à trop vouloir être libre, finit par aller dans tous les sens ? Pedro Almodovar a bien du mal à canaliser toute cette énergie, toute la folie. Alors c'est sympa au début et puis ça finit par lasser. Cela finit par donner l'impression que c'est un film brouillon. Mais allez, ne soyons pas trop dur, le film témoigne d'une réelle envie de faire du cinéma, autrement, et de dire quelque chose. Et c'est déjà ça. Et puis, admettons le, quand on voit ce qu'a donné par la suite le metteur en scène on peut bien lui pardonner cette première œuvre incontrôlée.
Premier long métrage de Pedro Almodovar, Pepi, Luci, Bom est un manifeste cocasse du mouvement underground se développant dans l'Espagne du début des années 80 : la bien-nommée Movida. Totalement imparfait - de par son manque de moyens et son urgence empirique - le film fait l'effet d'une historieta dans son découpage et son graphisme alors qu'il tient du sitcom télévisé dans son registre et son format. Almodovar provoque le public en exhibant pléthore de tabous sexuels, culturels et idéologiques, se voyant flanqué d'une interdiction aux moins de 18 ans... Il en résulte un objet relativement méconnu mais digne d'intérêts, tragi-comédie en forme de point d'exclamation qui, si elle manque parfois de fluidité, respire l'energie et l'euphorie de scène en scène. Frontal, anarchique et déjà féministe le cinéma de Pedro Almodovar ne fait que commencer, mais annonce la couleur d'une oeuvre singulière et colorée. Une séquence se démarque toutefois de l'ensemble : le concert punk dans la cave, siégant au coeur du métrage...
Le premier long-métrage de Pedro Almodovar contient déjà les thématiques chères au cinéaste de la Movida de même qu'il préfigure déjà l'univers décalé de ses plus folles comédies, de "Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ?" à "Femmes au bord de la crise de nerfs". Objet sympathique et underground, parfois assez drôle et franchement vulgaire (une scène assez hallucinante d'urophilie lesbienne), "Pepi, Luci, Bom..." vaut aussi par son portrait sans concession d'une certaine Espagne exubérante, à la sortie de la dictature franquiste. Cela demeure néanmoins un petit film amateur, à la technique plus qu'approximative, cinématographiquement faible, bien loin de l'intelligence de mise en scène qui fera plus tard la réputation d'Almodovar. Trouvable assez facilement en DVD pour un prix dérisoire, le film vaut quand même le coup d'oeil pour qui s'intéresse au réalisateur espagnol.
Le premier film d'Almodovar ! J'ai eu beaucoup de mal à rentrer dedans et n'y suis pas rentrer . L'histoire ne m'a pas captivée . Malgré tout , sur de longs dialogues pleins de vivacité , Almodovar arrive mieux que personne à faire vivre une beauté féminine assoifée de vie . Les thèmes de la transexualité , du viol y sont . Film où l'on reconnait le style d'Almodovar et l'Espagne à peine démocratisée , malgré tout je suis restée sur ma faim .
D'habitude j'apprécie assez le monde créé par Almodovar, mais pas cette fois. Le film tourne en rond, n'est pas franchement interessant, souvent vulgaire. Les actrices ne sont pas exceptionelles, non honnetement c'est une deception.
Une curiosité qui se laisse regarder. On sent qu'il s'agit là des débuts d'Almodovar car on retrouve pas mal de ses futures obsessions cinématographiques comme l'omniprésence des femmes (victimes des hommes), les travestis ou le sexe malsain (viol ici), mais développées de façon brute. Des scènes censées être choquantes (comme celle où Bom urine sur Luci ou celle du viol) sont volontairement traitées de manière légère. Quant aux personnages, ils sont très stéréotypés: on les croirait échappés d'une BD. Les points les plus positifs sont: une excellente B.O (à laquelle a participée la chanteuse Alaska, qui joue Bom), des costumes sympas, des personnages secondaires marrants et la présence des futures actrices fétiches du réalisateur (Carmen Maura, Cecilia Roth...)...Le tout donnant donc un film surréaliste, excentrique et coloré, dénué de logique et de morale traditionnelles et très typé "Movida". C'était l'intention d'Almodovar (comme on peut le lire dans la fiche du film) donc on salue son audace et son originalité mais je pense qu'il y a quand même une critique sociale au niveau du policier et de sa femme, qui rappellent le franquisme conservateur (du coup le réalisateur espagnol ne semble pas totalement sincère dans ses déclarations!). De plus, l'ensemble reste trop brut pour emporter totalement l'adhésion. A voir quand même pour la liberté qui s'en dégage (liée à l'époque?) et pour changer des films auxquels on a droit aujourd'hui. Mais à ne pas considérer comme un grand film!