En racontant cette histoire de famille, Thierry Klifa livre un film qui entre parfaitement dans le stéréotype du film français : on retrouve en effet dans son Héros de la famille tous les ingrédients scénaristiques du film choral. Et, étrangement, le scénario est ce qui est le moins réussi dans ce film. Les diverses histoires de ces personnages qui se retrouvent après tant dannées sont toutes plus ou moins banales et prévisible. Le film entier est dailleurs ainsi : empruntant toujours les chemins attendus, jamais il ne nous surprend. On a finalement limpression que pendant 1h40, Le héros de la famille tourne un peu en rond, ayant beaucoup à raconter, mais brassant surtout beaucoup de vide au final. Heureusement quà côté, la réalisation est nettement meilleure. Même sil manque parfois de subtilité, Thierry Klifa enchaîne les plans à une vitesse tout à fait correcte, et évite ainsi les temps morts. Il livre un film visuellement abouti : les musiques sont bien intégrées à lensemble et la photographie est remarquable. Lautre point fort du film, cest son casting. Film choral oblige, Klifa a réuni tout le cinéma français, des plus jeunes comédiens aux plus âgés. Le film affiche ainsi à son générique Catherine Deneuve (qui fait une très belle entrée dans le film), Gérard Lanvin, Miou-Miou (très juste), Emmanuelle Béart ou encore Claude Brasseur. Evidemment, tous sont excellents, mais il y en a forcément qui sortent du lot. Et pas forcément ceux que lon croit : dans un mini rôle, Valérie Lemercier est tout simplement brillante, mais malheureusement trop peu présente. Géraldine Pailhas crève également lécran en héritière qui na pas peur des mots. Grâce au casting, excellent, et à la réalisation, remarquable, on ne sennui pas devant Le Héros de la famille, même si lon regrette que le scénario, vu et revu, ne nous surprenne pas davantage.