Ne tournons pas autour du pot, Captivity m’a déçu. Aux commandes un réalisateur éclectique, mais qui a quelques bons et même très bons films à son actif, je me dis que le résultat ne doit pas être mauvais, d’autant que le budget est très correct (17 millions si je me trompe pas). Malheureusement il y a Courtney Salomon dans la liste des producteurs, mais enfin, passons.
Je commence par les acteurs. Plutôt bon, ils remontent le niveau, surtout Elisha Cuthbert. Elle est étonnante dans son rôle, livrant une prestation remarquable de justesse, de précision. Elle porte le film sur ses épaules, et arrive parfois à faire oublier la relative médiocrité de ce dans quoi elle joue. Dommage d’ailleurs qu’une si belle partition se trouve au milieu d’un ensemble si peu digne. Daniel Gillies est moins bon, mais enfin c’est correct.
Coté histoire, Captivity par contre s’enfonce lamentablement. L’idée de base est agréable sans être originale. Mais le déroulement n’est pas à la hauteur. Toute la partie centrale est lente, quasiment dénuée d’intérêt, les séquences totalement banales des deux prisonniers alternant avec une enquête franchement pas terrible. L’ennui arrive vite. Sur la fin, le rythme s’installe, mais malheureusement on a droit aux poncifs habituels (le type pas mort qui se réveille...). C’est du vu et revu, il n’y a pas de surprise, et au final le coup de théâtre de Captivity fait un peu pschitt, se révélant très idiotement.
Visuellement le film est moyen. La mise en scène n’a rien de transcendant, surtout venant de la part d’un réalisateur éprouvé qui a quand même fait des choses plus audacieuses et souvent plus difficiles à mettre en valeur (je pense à Mission notamment). La photographie et les décors sont laids, digne d’un petit téléfilm basique. L’ensemble est assez pauvre et ne convainc pas du tout. Captivity ne dégage du coup aucune atmosphère, la tension ne s’installe pas, je suis pour ma part resté de marbre devant le film. Je note d’ailleurs l’absence de musique de manière générale, ce qui n’aide pas là encore à créer une immersion.
Grosse déception donc, puisque ce Captivity n’est ni un film d’ambiance, ni un film gore (oublié les horribles sévices du résumé, il y a que dalle !). Mou, sans originalité, assez laid, il donne la curieuse impression d’un éléphant (réalisateur connu, bon budget, deux têtes d’affiches jeunes qui montent) essayant de jouer au milieu des souris. Seulement ces dernières sont plus agiles, plus malines, plus libres aussi de leurs mouvements, et avec beaucoup moins, arrivent à faire la même chose ou mieux.