En regardant Ils, je n’attendais pas en fait sa proximité avec son cadet, Eden Lake. Je n’avais pas lu le synopsis, et donc je ne savais trop à quoi m’attendre. Au final, l’idée est bonne, mais quant on a une bonne idée et qu’on la traite avec fadeur, on se la fait piquer, et c’est dommage. Eden Lake est sans doute appelé à une bonne carrière, Ils à tomber progressivement dans l’oubli.
Je vais commencer par l’interprétation. Elle n’est pas mal du tout, même si pour ma part Olivia Bonamy surnage clairement par rapport à Michaël Cohen. Beaucoup plus investie, elle est aussi beaucoup plus charismatique. C’est elle qui mène la danse indéniablement, et Cohen suit un peu. Ce déséquilibre est gênant. Pour le reste on voit tellement peu les acteurs que ca n’a pas d’intérêt d’en parler.
Niveau scénario, évidemment l’idée est bonne, voir très bonne. Mais comme je l’expliquais malheureusement les réalisateurs passent à coté. Le film est assez long à se mettre en place (il ne dure même pas 1 heure 20 pourtant), et pour une grosse partie il se limite à un huis clos pas terrible. Il se réveille finalement tardivement, et c’est très regrettable. Au passage à noter que la fin est ultra attendue (ceux qui disent le contraire comme dans Eden Lake n’ont surement pas du voir beaucoup de film de ce genre), mais les réalisateurs font le bon choix. Comme le reste est plutôt molasse et sans intensité, une fin comme celle-là est bienvenue.
Au niveau de la mise en scène, les réalisateurs font un travail très proche de The Eye. On sent qu’il y a de la recherche. Il y a de bons plans, une caméra qui bouge bien, un style proche de l’action qui est judicieusement choisi. Par contre, la photographie ultra-grisâtre m’a très moyennement convaincue. Il ne s’agissait évidemment pas d’installer une ambiance de fête foraine, mais quant tout est gris on perd du relief, et l’atmosphère ne s’installe pas. Le gris c’est ni froid ni chaud, et du coup il y a une ambiance neutre sans grand intérêt. Je dois dire que le décor misérable n’arrange pas les choses. L’absence de musique aussi d’ailleurs.
Au final que retenir de ce film ? Olivia Bonamy incontestablement (je l’avais découverte dans Bloody Mallory, alors autant dire que je suis content qu’elle n’ait pas sombrée avec le navire), une très bonne idée de départ (repompée en partie par Eden Lake lequel en a démultiplié l’intérêt), et des recherches de mise en scène. Pour le reste, c’est soit mal foutu, soit beaucoup trop cheap, soit beaucoup trop fade. Ils est à la peine plus d’une fois, et je dirai dommage. Voilà un film de genre français qui pour une fois ne flirtait pas trop avec les américains, mais qui s’enlise. Je ne peux tout de même pas mettre la moyenne en dépit de ses quelques qualités.