Comme le suggère l’affiche, le coming out, c’est le grand saut, l’aboutissement de l’acceptation de soi : c’est là le thème de « Summer Storm », l’histoire (classique) d’un ado confronté à la difficulté d’assumer son homosexualité. Le sujet n’est pas nouveau, mais le film a un certain charme, et ressemble à certains égards aux productions indépendantes américaines : pour sa bande son sympa, son esthétique (c’est plutôt bien filmé et assez joli)… Le cadre contribue grandement au charme du film, sans oublier les acteurs, tous justes dans l’ensemble. Le film fait preuve d’une certaine cohérence, le scénario s’accordant habilement avec la psychologie du héros : cette compétition est la métaphore évidente de la difficulté de l’acceptation de soi, d’assumer son homosexualité. « Summer Storm » est souvent touchant car transpire le vécu ; la démarche est sincère. Malheureusement, le film est souvent maladroit, malgré ses bonnes intentions, et a tendance à s’empêtrer dans les clichés et les lieux communs. On pourrait reprocher au réalisateur d’être parfois trop démonstratif, certaines scènes étant filmées un peu lourdement, maladresses finalement assez négligeables. Ce qui gêne davantage, c’est cette espèce de complaisance dans les clichés. On peut être troublé par le fait que le réalisateur (lui-même homo) fasse des homos une marginalité, un groupe isolé, au lieu au contraire de combattre ces clichés. L’équipe gay est un peu proche de la caricature, et les traits sont parfois trop épais (l’homophobe borné). Malgré ses défauts, le film est touchant: c’est pas toujours réaliste, parfois fantasmé (l’envoûtante scène du ponton), mais derrière cette espèce de naïveté le film aborde le thème de la jalousie, du désir, de la frustration, avec une certaine justesse. Un joli premier film en tout cas.