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stebbins
506 abonnés
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4,0
Publiée le 22 juin 2007
18 séquences. 18 meurtres. Une caméra...Telle est la façon dont peut être résumé le téléfilm d'Alan Clarke, téléfilm ayant été la principale source d'inspiration formelle du Elephant de Gus Van Sant. Le réalisateur s'imposa en 1989 comme un plasticien radical et rigoureux avec ce moyen métrage hypnotique, brutal et froid. Rien n'est expliqué, ni même réellement raconté: c'est une vision différente du cinéma, celle de la description constante et passionnante ( si, si...). Clarke ( l'homonyme d'un autre cinéaste, le sulfureux Larry...) filme ses personnages anonymes d'une manière quasiment désincarné, et pour le moins surprenante. Son film aurait pu s'intituler Conte de la Folie Ordinaire car, en l'occurence, la violence est totalement banalisée: pas d'effets spectaculaires, seulement de longs travellings enfermant les meurtriers dans un cadre anodin et d'intenses plans fixes sur les cadavres par la suite. Une prouesse technique, qui prouve que l'on peut faire un film brillant à partir d'un concept très simple. La forme l'emporte sur le fond...et c'est tant mieux.
J'ai été troublé par ce film, je dois dire que je ne m'y attendais pas. Ce film est expérimental, parfois un peu brouillon, on ne comprend pas grand chose, mais voire les gens mourir sans savoir pourquoi fait froid dans le dos et c'est ce qui compte
Elephant d'Alan Clarke est un petit chef d'oeuvre de 37 minutes qui relate 18 assassinats d'une extrème violence sans justification, sans dialogue (ou presque) et sans musique. Quasiment inconnu du grand public, ce film expérimental révélé par Gaspar Noé en 2003 lors de l'Etrange Festival et disponible sur le DVD de Elephant de Gus Van Sant vaut vraiment le détour à partir du moment que l'on aime les experiences nouvelles et originales (Chaque séquence est construite de la même façon: un homme marche, un meurtre violent, un plan fixe sur le cadavre). Avec ce film, Alan Clarke m'a vraiment donné envie d'en savoir plus sur son travail et je vais tout faire pour trouver d'autres de ses films. Sans doute un grand artiste malheureusement disparu...
Alan Clarke a réalisé Elephant produit pour la BBC de l'Irlande du Nord en 1988. Tourné à Belfast, Elephant décrit une série de 18 meurtres. Aucune explication n'est donnée au spectateur sur les mobiles des meurtres qui sont commis durant les 38 minutes du film. Les seuls protagonistes sont les meurtriers et les victimes et quelques personnages qui sont parfois montrés avec ces derniers mais qui s'échappent après le meurtre. Le film se concentre sur la violence, les meurtres perpétués dans l'anonymat le plus total et dans les lieux ordinaires comme dans une piscine publique, un parking, un entrepot, une station essence...Les assassins surprennent leurs victimes sur leurs lieux de travail ou pendant qu'ils sont en train d'accomplir les tâches du quotidien. De même que les assassins et les victimes sont généralement habillés de manière très ordinaire, portant des jeans, des pull-overs, des manteaux, des tenues de travail ou survêtements. La violence est donc banalisée, les travellings (repris par Gus Van Sant dans son Elephant) font naitre un sentiment de malaise car très longs. Le cycle de violence recommence après chaque meurtre. Alan Clarke à la manière de Gus Van Sant (mais encore plus radicalement) fait des constats, ne donne aucune explication politique, sociale ou économique. Le cycle de la violence est donc incessant (le dernier meurtre en est que plus flagrant).La violence est donc transformée en un vécu ordinaire où la distinction entre meurtriers et victimes est impossible à faire tant ils se ressemblent. Il est important de signaler que Elephant évoque la guerre en Irlande du Nord, la violence incompréhensible et inexplicable. Etonnant.