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    Les Fils de l'homme
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    4,0
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    Oxymetal
    Oxymetal

    88 abonnés 688 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 mars 2014
    "Les Fils de L'Homme" est un film de Science-Fiction écrit et réalisé par "Alfonso Cuarón", adapté du roman du même nom de "P.D. James", sorti en 2006. Le métrage place le spectateur au cœur d'une dystopie dont le cadre est le Royaume-Uni en proie au chaos. Dans ce monde ravagé par les pandémies, les guerres et le terrorisme, la totalité des femmes sont devenues stériles, menant ainsi l'humanité à l'extinction. Jusqu'au jour ou "Theo Faron" (L'Excellent "Clive Owen"), un ancien activiste politique devenu employé de bureau se voit contraint d'accompagner "Kee", (La 1ère femme enceinte depuis 18 ans) en direction du "Renouveau Planétaire", soit un groupe de scientifiques secrètement basé aux "Açores" et dont le but est de soigner l'infertilité. Production D'Anticipation à la fois réaliste et pessimiste, "Les Fils de L'Homme" reste une réflexion subtile et crédible sur l'évolution de l'humanité et ses probables dérives ponctué de plans séquences hallucinants (La scène de guerre est stupéfiante) rajoutant une pointe de Suspense et d'authenticité au service d'une œuvre intelligente et maitrisé de main de maitre par "Alfonso Cuarón". Malgré un final qui laisse un léger gout amer, "Les Fils de L'Homme" reste clairement un summum du film D'Anticipation moderne !
    Julien D
    Julien D

    1 204 abonnés 3 461 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 4 mars 2014
    Alors que les films post-apocalyptiques sont foisons en ce début de 21ème siècle, en découvrir dont le pitch, directement issu de l’œuvre de P.D. James, fait plus que présenter un mode dévasté mais renvoie directement à la plus grande crainte sous-jacente de l’humanité fait plaisir à voir, et que cette angoisse se mette en place dans un thriller intense lui-même source d’une réflexion sur les attitudes, tant à l’échelle humaine que géopolitique, devant une fin annoncée rend le scénario de ces Fils de l’homme purement captivant, porteur de niveaux de lecture, aussi bien sociologiques que métaphysiques, tous aussi profonds et empli d’un lyrisme envoutant. Alfonso Cuarón nous y fait de plus découvrir son talent pour faire des plans-séquences le support idéal à des scènes d’action dont la fluidité et le pouvoir immersif transcendent toute velléité de suspense. Bien plus que l’excellent couple formé par Clive Owen et Julianne Moore, c’est surtout le look de Michael Caine que l’on retiendra de ce magnifique casting. Mais c’est essentiellement la virtuosité avec laquelle la mise en scène maitrise les limites du champ et du hors-champ pour faire jouer l’imagination du public et à rendre viscérale la moindre accélération du rythme qui fait de ce long-métrage une nouvelle référence, non pas en matière d’anticipation mais en matière de cinéma humaniste.
    gunbuster
    gunbuster

    390 abonnés 1 628 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 18 octobre 2006
    Dans ce film, le réalisateur mexicain en fait soit trop, soit pas assez. On a l'impression que le film sonne creux et ne nous amène pas de réflexions.
    Si la vision de ce futur est très originale, les différentes idées véhiculés par le film sont soit survolées (le régime policier et sécuritaire, les causes du terrorisme, les problèmes de société que pose l'absence de fécondité des femmes) soit trop appuyées et j'ai vraiment senti un excès dans l'approche des problèmes posés par l'immigration.
    Le jeu des acteurs est très disparate :
    Clive Owen est beaucoup trop "ailleurs" dans le film et n'arrive pas à nous faire partager toutes les épreuves qu'il subit.
    Quant à Julianne Moore, inutile de vous déplacer pour la voir, puisque son personnage est très secondaire, se résumant à de maigres apparitions.
    On retiendra l'excellente performance de Claire-Hope Ashitey, vraie révélation du film et seule actrice à nous faire passer un bon moment avec des scènes vraiment "vivantes".
    L'utilisation de la caméra à l'épaule est une bonne idée, mais comme tout le reste, Cuaron en fait trop, jusqu'à l'overdose.
    Les personnages ne sont ni développés ni attachants (à par celui de Kee), ils ne semblent pas torturés par l'horrible réalité dont ils sont les protagonistes. et ne nous transmettent aucune émotion.
    Ce monde futuriste ne nous est pas suffisamment présenté et mis en valeur. Cuaron n'arrive pas à s'affranchir des carcans de notre réalité pour véritablement créer un futur imaginaire intéressant.
    J'ai été marquée par l'absence de talent de mise en scène lors des rares moments comiques, arrivant comme un cheveu sur la soupe et tellement mal gérés qu'ils nous font littéralement "sortir" du film
    De même, la mort des personnages et tous les évènements tragiques sont montrées de manière trop brutales et ne sont pas "utilisées" artistiquement parlant.
    Je finis par la musique, pas terrible et inappropriée au film. Une déception.
    Caine78
    Caine78

    6 738 abonnés 7 398 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 octobre 2006
    C'est de nouveau un fort bon film qui nous offert par Alfonso Cuaron, réalisateur loin des conventions hollywoodiennes parfois insupportables. Il signe un impressionnant film d'anticipation, intelligent et très critique. Une mise en scène sèche et impeccable donc, mais les fils de l'homme ne repose heureusement pas que la dessus. Le scénario est intelligent et même si l'ensemble n'est tout à fait bien expliqué à une ou deux reprises, on ne peut être qu'emballé par l'ensemble, d'un réalisme saisissant parfois, notamment lors de la dernière demi-heure. On pense même à l'introduction de Il faut sauver le soldat Ryan. De plus, pas de fausse émotion ici. Que du brut, ou sinon une sensibilité brossé de manière intelligente et discrète, notamment grace aux personnages principaux. D'ailleurs, l'interprétation est impeccable, avec un Clive Owen très sobre mais assez touchant, une Julianne Moore intense et un Michael Caine qui nous confirme comme d'habitude son immense talent. C'est donc une oeuvre originale et poignante qu'il serait regrettable de manquer.
    darthelrohir
    darthelrohir

    2 abonnés 23 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 13 avril 2008
    La haine contre les immigrés, le fossé riche/pauvre, toutes les inégalités et les scandales de notre monde vont s'amplifier. Un non-respect de la dignité de son prochain, sous pretexte qu'il est noir, arabe, tzigane, allemand, bref étranger... qui se traduit par leur incarcération dans des cages dans les rues de Londres... bienvenue dans notre monde: l'Auschwitz des temps contemporains; futur, mais pas tant que ça puisque l'histoire se déroule le 16 novembre 2024... dans seulement 16 ans. Bien sûr, cette montée de la violence ne sera pas aussi radicale dans la réalité, car elle fut largement amplifiée par cette histoire de stérilité de l'Homme. Le monde est sans avenir, désespéré, anéanti à l'idée que les 10 000 ans d'humanité prendront fin dans 70 ans. De plus, l'absence d'enfants, qui incarnent l'innocence, la naïveté, le dégoût et le rejet de l'idée même de violence... a achevé de faire disparaître toute fraternité entre les peuples: d'où cet enfer. Children of Men est un film magnifique, d'abord parce que l'histoire choque. Jamais un film de catastrophe n'a eu autant de réalisme, cela en partie parce qu'il échappe aux clichés et aux constantes de Hollywood. Autre facteur de ce réalisme: Cuaron. Imaginez un film de guerre ultra-réaliste, tel que le chef-d'oeuvre de Spielberg, Saving Private Ryan. Imaginez que chaque bataille de Saving Private Ryan, déjà ultra-réaliste, ait été tournée en un seul plan. Vous obtenez Children of Men. Les plans séquences d'Alfonso Cuaron qui m'impressionnait déjà sans son Harry Potter 3, ne sont rien en comparaison de ce film. Le suspense est digne de Hitchcock, tout en étant bien plus fluide et plus captivant que les films de ce génie du siècle passé... J'ajouterai que Cuaron n'est pas assez connu pour être reconnu comme un grand maître du cinéma, mais (ce n'est que mon jugement personnel) je le classe comme troisième meilleur réalisateur, après Steven Spielberg et Stanley Kubrick...
    shmifmuf
    shmifmuf

    180 abonnés 1 761 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 27 janvier 2012
    Ce film au scénario apocalyptique véhicule une mélancolie et une désespérance de tout les instants.
    Malgré cela on est captivé par les efforts fournis par les personnages pour tenter de s'en sortir.
    La réalisation et le casting sont de qualités.
    Clive Owen est excellent.
    Mosse.
    Mosse.

    99 abonnés 445 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 13 mars 2013
    J'ai été très déçu par "Les fils de l'Homme", car il avait tout pour être bon : un bon réalisateur, des bons acteurs ( Clive Owen et Michael Caine en s'en sortent pas trop mal, et Julianne Moore ne tient tellement pas longtemps que l'on se demande tout le film si elle va revenir d'entre les morts... ), une bonne idée de départ ( dans une Angleterre raciste, stérile et immorale, ils vont tenter de sauver une noire enceinte... )
    Mais cette bonne idée de départ va vite dégénérer dans un grand n'importe quoi!

    Le film se passe comme prévu et la fin est triste... de nullité!

    Désolé pour ceux qui ont aimé, mais pour moi ce film est plus que décevant...
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 27 juin 2014
    Le genre de l'anticipation étant assez rare sur les écrans, difficile de ne pas apprécier l'arrivée de celui-ci. Surtout que la qualité est au rendez-vous. Avec "Les Fils de l'Homme", Alfonso Cuaron dresse une réalité alternative plus qu'un future proche, qui se veut glaçante en tous points. D'emblée, le film n'est pas à mettre entre toutes les mains. Non seulement certaines scènes sont d'une grande violence aussi bien physique que psychologique mais surtout la vision d'un futur aussi réaliste et dénué de tout espoir glace le sang, d'autant spoiler: qu'on ne saura jamais si la situation a pu s'arranger ou si l'humanité est belle et bien condamnée à l'extinction.
    Le réalisateur sait s'entourer de comédiens extrêmement talentueux et il en faut car dans des plans séquences pouvant dépasser les 6 minutes aucune erreur n'est permise, et aucune erreur ne transparaît. On pense notamment à ce climax sans aucun cut pendant de très longues minutes (sans doute plus pour les pauvres acteurs que pour nous) dont la violence et la force émotionnelle sont à couper le souffle. Après il manque quelque chose pour dresser ce film au niveau des grandes œuvres d’anticipation telles que "Bienvenue à Gattaca" ou "Blade Runner" (ou "1984" ou bien "Fahrenheit 451" chez les pages jaunies des bouquins), c'est un fond digne de la forme. L'immigration et la barbarie sont des sujets forts mais ne sont liés que très obscurément à cette histoire d'infertilité pour un résultat pas très clair, qui manque des réponses parfois essentielles à la compréhension de la vision du scénariste. Du bon spectacle en somme, poignant et émotionnellement puissant, mais dont le fond à trop à rougir face à la forme.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 22 août 2012
    Le meilleur rôle de Clive Owen, et le meilleur film de Cuaron.
    Le film est magnifique, très bien filmé sans aucune longueurs, qui fait beaucoup réfléchir et avec une vision des choses futures plutôt pessimiste (peut-être réaliste, qui sait, seul l'avenir pourra nous le dire).
    Tous les acteurs sont excellents, même si spoiler: Juliane Moore meurt un peu vite à mon goût et qu'on ne voit pas plus Michael Caine
    .
    Cependant le film mérite son interdiction car certaines scènes sont violentes psychologiquement surtout.
    Un excellent film à voir plusieurs fois, et qui après chaque vision fait toujours aussi réfléchir.
    charly5766
    charly5766

    14 abonnés 393 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 9 août 2012
    Une énorme surprise ! Beaucoup de gens m'en avaient dit du bien cependant je ne m'attendais pas à un niveau pareil. Alfonso Cuaron est une découverte pour moi et je vais le suivre de très très près. Il film son oeuvre entre la caméra au poing et un documentaire pour mettre le spectateur au plus prés d'un réalisme saisissant. Les scènes sont très très longues, certainement éprouvante pour les comédiens qui ont dût êtres dirigés au millimètre près. Clive Owen comme dans Inside Man est très bon et Julianne Moore n'est malheureusement pas assez présente dans le film .... Ce SF moderne parle de beaucoup de thèmes, la famille, l'anarchie, le chaos, l'apocalypse, la politique, la foi ... et tous ses thèmes sont très largement approfondis. Un grand film proche du chef d'oeuvre, bravo Mr Cuaron !
    sunshine1
    sunshine1

    100 abonnés 443 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 septembre 2007
    Comment se fait ils que des daubes comme millons dollar baby ou hystory of violence puissent récolte des prix ???? Alors que les fils de l homme a l audace de nous en mettre plein la vue avec autant de tristesses et d émotions qui marqueront les coeurs remplis de paix .J appelle cela de l injustice dans l histoire du cinema.J'ai rarement vu un drame aussi profond, quand le sujet est aussi bien saisi, le chaos aussi bien imaginé .C'est bel et bien le traitement qu'inflige le réalisateur à son bébé cinématographique, multipliant les plans-séquences de folie tout en flirtant avec le documentaire. Bluffante, la mise en scène mélange échauffourées, explosions, et phases de dialogues dans de somptueux portés de caméra qui allient esthétisme lugubre et réalité confondante .La qualité de l’interprétation est également à souligner.Petite deception concernant la fin qui nous donne pas l arme a l oeil du a une fin a peu trop précipiter a mon gout .En conclusion Je ne saurais dire exactement pourquoi ni comment, mais tout cela est sensationnel, saisissant, impressionnant. En conclusion Alfonso Cuarõn délivre une forte émotion, et nous réserve parfois de grands moments de cinéma.Un cineaste a suivre de trés prés.
    Yahya D.
    Yahya D.

    66 abonnés 87 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 11 février 2015
    Très beau film.Et si l’humanité devenait infertile , c'est 20 ans après le dernier nouveau né que Théo , un personnage un peu renfermé est enlever par une organisation pour détruire le système oppresseurs , il découvre alors qu'un jeune femme du nom de kee est enceinte et c'est alors qu'il s'embarque dans une aventure, bien menée , un très bon film d'anticipation avec de bons acteurs et de beaux plans.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 22 avril 2015
    Alfonso Cuaròn ne m'avait pas ébloui avec son Gravity, j'avais un peu plus foi en Les fils de l'homme parce que c'est un genre que je préfère et je ne me suis pas trompé. Niveau réalisation et mise en scène Cuaròn est un type qui sait filmer ; ses plans séquence sont à couper le souffle de maîtrise et le reste des plans moins recherchés sont maîtrisés, je l'accorde sans problème au monsieur. Il dispose d'un casting d'enfer mené par un excellent Clive Owen, mais le reste des acteurs n'est pas en reste et de plus est très bien dirigé. Le monde dystopique présenté par le film est très crédible : racisme, guerres civiles, attentats et bien sûr infécondité des femmes. L'explication n'est d'ailleurs pas donnée, les personnages ne le savent pas et ne formulent que des hypothèses sur ce point. Toute la misère de ce monde est particulièrement réaliste et donc touche plus facilement. L'histoire réserve son lot de surprises et d'émotion, avec des personnages plutôt sympa, même si la fin se devine. Mon seul regret est qu'il y ai quelques longueurs.
    Un très bon film violent et prenant. À voir !
    Theo
    Theo

    18 abonnés 897 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 décembre 2024
    Les Fils de l’Homme, réalisé par Alfonso Cuarón, est une immersion brute dans un futur dystopique où l’humanité se confronte à son extinction imminente. Adapté du roman de P.D. James, le film se distingue par son mélange habile de réalisme âpre et de réflexion métaphysique. Cuarón nous plonge dans un univers aussi oppressant qu’hypnotisant, où chaque détail visuel raconte l’effondrement d’un monde autrefois familier.

    Dès son ouverture, le film saisit par sa capacité à immerger le spectateur dans une société en ruine. Le travail de caméra d’Emmanuel Lubezki est une prouesse technique : des plans-séquences magistraux accompagnent l’action avec une fluidité immersive qui capte la désolation d’un Londres futuriste. Les décors, patinés par la crasse et le désespoir, accentuent le sentiment d’un futur déjà vieux. Ces choix esthétiques, bien qu’impressionnants, peuvent parfois détourner de l’émotion brute, rappelant constamment l’ambition formelle du film.

    Clive Owen incarne Theo Faron, un antihéros désabusé, avec une sobriété et une gravité qui ancrent le récit dans une humanité palpable. Son personnage, ancien militant devenu bureaucrate apathique, évolue subtilement au fil du film pour devenir une figure de rédemption. Clare-Hope Ashitey, dans le rôle de Kee, apporte une fraîcheur vibrante et une profondeur émotionnelle, incarnant l’espoir d’un monde renouvelé. Leur dynamique, soutenue par des dialogues justes et un jeu d’acteur authentique, est au cœur de l’histoire. Michael Caine, en ami fidèle et excentrique, offre un contrepoint léger mais émouvant à l’intensité du récit.

    Le scénario, bien que dense, parvient à équilibrer action haletante et moments de réflexion. En explorant des thèmes tels que la migration, la militarisation et l’effondrement social, Les Fils de l’Homme évite les réponses faciles, préférant poser des questions qui résonnent profondément. Toutefois, cette ambition narrative peut parfois alourdir le rythme, surtout dans des séquences où les dialogues philosophiques prennent le pas sur l’action. Malgré cela, l’histoire reste captivante grâce à ses enjeux humains universels et à sa mise en scène audacieuse.

    L’un des points forts du film réside dans ses scènes d’action. Les séquences en plan-séquence, notamment celles de l’embuscade sur la route et des combats dans le camp de Bexhill, sont des chefs-d’œuvre de chorégraphie et de tension. Ces moments, d’une intensité rare, plongent le spectateur au cœur du chaos. Cependant, leur perfection technique peut parfois sembler trop calculée, atténuant l’effet viscéral recherché.

    La bande-son, mêlant musique classique et sons ambiants, accompagne avec finesse l’évolution du récit. Elle amplifie les contrastes entre la beauté fugace de certains moments et la brutalité omniprésente du monde dépeint. Ces choix sonores soulignent la quête d’espoir au milieu du désespoir, une dualité qui traverse tout le film.

    Malgré sa maîtrise technique et narrative, Les Fils de l’Homme souffre de son propre poids symbolique. En cherchant à conjuguer thriller, réflexion politique et fable existentielle, le film dilue parfois son impact émotionnel. Cette tension entre la forme et le fond, bien qu’intrigante, peut laisser une impression de distance.

    En conclusion, Les Fils de l’Homme est une œuvre remarquable, qui brille par son ambition visuelle et sa profondeur thématique. Alfonso Cuarón livre un film à la fois exigeant et captivant, porté par des performances mémorables et une réalisation virtuose. S’il n’atteint pas toujours l’équilibre parfait entre émotion et spectacle, il reste une expérience cinématographique marquante et essentielle, dont les résonances philosophiques et politiques continuent de hanter bien après le générique.
    Naughty Doc
    Naughty Doc

    914 abonnés 432 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 4 juin 2020
    Les Fils de l'Homme. De ce titre à connotation biblique aguicheur vient avant toute chose le roman éponyme de P.D James, dont le synopsis est la base du film. Mais désireux de ne pas lire l’œuvre, Alfonso Cuarón préfère imaginer lui-même la trame de son film de science-fiction. Après l'excellent Y tu mamá también (road movie sur fond de passage à l'âge adulte) ou encore le carton du 3e volet de Harry Potter, le réalisateur mexicain imagine un film d'anticipation préfigurant des questionnements et maux du présent.

    Situé dans l'Angleterre hivernale de 2027, Les Fils de l'Homme présente une dystopie ténébreuse, excroissance de nos sociétés actuelles, où les femmes sont stériles depuis 18 ans. Ici, l’État totalitaire applique la tolérance zéro, parquant les minorités stigmatisées dans des camps insalubres. Des terroristes illuminés commettent des attentats, tandis que d'autres préfèrent acheter des kits de suicide ne voyant plus de sens à leur vie face à cette fin du monde inévitable. Oui, tous ces éléments renvoient forcément à notre présent, où les attentats, manifestations alter-mondialistes violentes, épidémies, Brexit et autres vagues migratoires deviennent de plus en plus légion.


    Dans ce chaos ambiant de société à l'agonie, nous suivons Theo Faron (formidablement interprété par Clive Owen), ancien activiste au lourd passé devenu un bureaucrate apathique, se voit confié une mission par son ex-femme Julian. Cette dernière, interprétée par l'excellente Julianne Moore, dirige un groupuscule anarchiste nommé les Poissons, désireux de faire passer la frontière à une jeune réfugiée dénommée Kee. L'enjeu prendra une toute autre ampleur lorsque Theo découvrira qu'il s'agit de la première femme enceinte depuis 18 ans. Ce sera le début d'un dangereux périple, avec à la clé ni plus ni moins que le possible salut de l'Humanité.


    En prenant pour héros un personnage lambda, à la fois concerné mais aussi aveugle, Alfonso Cuarón fait du protagoniste la porte d'entrée du spectateur tout comme son avatar. Brisé depuis un évènement tragique ayant changé sa vie, épris d'une dépression auto-destructrice, Theo Faron ("le Dieu des phares" selon l'étymologie grecque, guide de l'Humanité vers la Lumière) évolue dans un un univers futuriste pourtant familier. Proche de La Route de Cormac McCarthy, Les Fils de l'Homme inspirera plus tard Le Livre d'Eli ou bien The Last of Us, en se réappropriant les codes du cinéma de science-fiction.


    Survival politique jamais pamphlétaire, où tout fanatisme est pointé du doigt, le film peut être qualifié "d'anti-Blade Runner". Pas de voiture volante, de robots ou de réalité virtuelle, mais un monde crédible et paradoxalement d'autant plus sinistre, comme dans Orange Mécanique de Kubrick. Via une direction artistique prodigieuse, piochant autant dans 1984 de George Orwell que dans les bidonvilles syriens, Les Fils de l'Homme interpelle d'entrée de jeu. Londres ressemble à Beyrouth ou Mexico, les camps de réfugiés à Kaboul, le reste du monde subit un hiver nucléaire ou des insurrections de tout type, tandis que les riches sauvent les monuments dans des "Arches d'Arts". Un univers dantesque mais à hauteur d'homme, construit méticuleusement.


    Que ce soient les coupures de journaux, tracts ou graffitis en fond, écoles fantômes abandonnées, favelas sur les trottoirs, voitures hybrides ou interfaces numériques, tout concourt à faire des Fils de l'Homme un futur déjà présent. Un monde de demain à la grammaire visuelle véritablement inédite ! Là où des récits comme Brazil de Terry Gilliam ou Gattaca d'Andrew Niccol usent de plans fixes et méticuleusement composés, Alfonso Cuarón privilégie l'immersion par une caméra portée à l'épaule. Un résultat qui s'apparenterait presque au faux-documentaire au premier abord, mais qui se révèle bien plus complexe et fin.


    Avec Emmanuel Lubezki (The Revenant, Birdman) à la photographie, Les Fils de l'Homme se dote d'un look crépusculaire de toute beauté. Une ambiance glacée douceâtre renvoyant à la mélancolie et la dureté de l'univers dépeint, porté vers le haut par une réalisation virtuose. Inspiré de L'Aurore de Murnau, La Bataille d'Alger de Pontecorvo ou Stalker de Tarkovski, Cuarón propose des plans longs et autres plans-séquences hallucinants (dont un passage inoubliable de guerre civile avec tanks, civils et autres soldats tirant dans tous les coins). Privilégiant l'immersion totale, jouissant d'une durée parfaite de 1h40, le film ne s'attarde pas dans la sur-explication et l'exploration de ce futur dystopique.


    On ne saura pas d'où vient l'infertilité (radiations ? manipulations génétiques ?), ce que devient le reste du monde ou tous les tenants socio-politiques. Au contraire, le réalisateur privilégie l'émotion et les sentiments comme moteur et vecteur de questionnements pour le spectateur. Via une utilisation intelligente de sa caméra, chaque plan est filmé de main de maître, avec un regard inquisiteur et nerveux : un personnage à part entière ! Jamais pompeux ou poseur, et bénéficiant d'un découpage ultra efficace, tout participe à plonger le spectateur dans cette traversée sensationnelle lorgnant vers la fable évocatrice. On notera par exemple l'importance des animaux (en lien avec La Ferme des Animaux), des références à l'album "Animals" de Pink Floyd et tout un tas de références mythologiques. On a parlé du patronyme de Theo, mais on peut aussi citer Kee (la clé de la Natalité) ou les Poissons (signe de reconnaissance des premiers Chrétiens).


    Si Les Fils de l'Homme fut aussi un exploit technique et de scénographie (plan-séquence au sein d'un véhicule avec multiples figurants, mais aussi être humain entièrement créé par des CGI photoréalistes), tout s'écroulerait sans un casting compétent. Outre un Clive Owen impérial en héros cynique mais courageux et une Julianne Moore qui en impose toujours, on pourra noter un Charlie Hunnam (Sons of Anarchy, The Gentlemen, The Lost City of Z) encore méconnu, un Chiwetel Ejiofor (12 Years a Slave, Les Survivants, Doctor Strange) épatant, un Michael Caine (The Dark Knight, Interstellar, Kingsman) dans une de ses meilleures performances, mais aussi Peter Mullan (Westworld) à contre-emploi et enfin la révélation Clare-Hope Ashitey (Seven Seconds) en jeune Vierge Marie d'un nouveau monde.


    Probablement le meilleur film d'anticipation de ce début du siècle, et un des plus grands films de science-fiction jamais faits, Les Fils de l'Homme est un film à (re)découvrir absolument. Porté par un casting au top, une mise en scène hallucinante de Cuarón (préfigurant son Roma), éclairé par une somptueuse lumière par Lubezki, la réussite est totale. Préfigurant de problématiques pertinentes et véritable miroir sociétal, Les Fils de l'Homme n'assène aucune leçon, préférant mettre en garde, placer le spectateur devant la réalité, et le laisser réfléchir à ses questionnements. Une fable aux scènes de tension intenses et au séquences intimistes poétiques bouleversantes (le "cessez-le-feu"), le réalisateur mexicain livre un film puissant sur la rédemption, l'espoir et la foi. Un chef-d’œuvre.
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