Cosmatos a une filmographie un peu bizarre, pleine de séries B éclectiques, et voici donc son immersion dans ce qui est une sorte de mélange entre le film de monstre, le thriller fantastique, le suspens aussi car après tout le héros n’est-il pas simplement parano ?
Le film est porté par un Peter Weller solide. Talentueux, c’est là un acteur capable de faire de très bonnes choses, et il convient très bien, avec son physique un peu froid au rôle principal. Il est un excellent argument pour regarder le film, c’est certain, et retranscrit à merveille le glissement progressif de son personnage. En fait, tout le film repose sur lui, puisque le reste n’apparait vraiment que de manière très secondaire, avec des acteurs qui n’ont presque rien à faire. C’est donc une belle prouesse que nous livre là l’immortel Robocop !
Le scénario est sympathique. Il met donc en scène le duel entre un homme et un rat géant. Honnêtement seuls ceux qui ont eu des rongeurs chez eux peuvent comprendre la détresse qu’ils sont capables de causer ! Très drôle parfois, le film est aussi capable d’être beaucoup plus sombre, en proposant une approche réaliste bien loin de La Souris de Verbinski. Il y a évidemment quelques coups de mou, des choses répétitives, mais dans l’ensemble le film est court, et il y a de vrais bons moments. La conclusion est un peu décevante en revanche.
Sur la forme, le budget était assez petit, et donc il ne faut pas s’attendre à des folies, d’autant que le film commence à dater, puisqu’il remonte à 1983. La mise en scène est plutôt réussie, et parvient à donner du relief aux bagarres avec l’animal. En effet, les effets spéciaux sont très faibles, comme on peut l’imaginer, aussi Cosmatos pallie à cette difficulté grâce à sa manière de filmer. Bon, ce n’est pas parfait, mais honnêtement c’est solide, et j’ai été convaincu assez souvent. La photographie elle est peu intéressante. Elle offre une recherche minimaliste, et elle ne dégage pas une esthétique particulière, ce qui est dommage, car du coup il y a un relatif manque d’ambiance et d’originalité dans ce métrage. Les décors sont aussi circonscrits à peu de chose, mais c’est normal le film étant presque essentiellement un huis clos. Je ne lui ferai donc pas de reproches de ce point de vue. Enfin, Terreur à domicile n’est pas un film d’horreur. Il ne cherche pas à montrer des effets sanglants, et ne s’intéresse pas non plus tellement à faire sursauter. Cosmatos livre un métrage aux confluences de plusieurs genres, et s’il y a un peu de frissons parfois, le métrage ne s’y intéresse pas outre mesure. Enfin, la bande son manque un peu, dommage, car elle aurait pu apporter davantage de tension.
Pour conclure sur ce film, Terreur à domicile est un petit film sympa, qui se montre audacieux pour un film de monstre. Très sobre, avec peu de protagonistes, peu de décors, un travail visuel épuré jusqu’au minimalisme parfois, c’est un métrage agréable à suivre, bien que manquant parfois un peu de substance, et d’une consistance plastique suffisante pour se démarquer. Je le conseille quand même, maintenant je ne sais pas s’il vaut le courage nécessaire pour le dénicher.