En allant voir un film de Gaspar Noé, on ne sait jamais vraiment à quoi s’attendre, on sait juste que ce film nous marquera, que l’on ait aimé ou non, il laissera une trace, quelque soit notre âge et nos goûts, c’est indéniable, certains sortiront de la salle durant le film (irréversible avait donné cet effet, des scènes intenables, mais qui reflètent tellement la réalité du monde d’aujourd’hui, que l’on se doit de regarder ces dernières jusqu’au bout), d’autres seront choqués, d’autres crieront aux génie, mais tout le monde sera marqué.
Je n’arrive pas vraiment à décrire ce que j’ai ressenti en regardant Enter The void, tout le film m’a captivé du début à la fin, la réalisation de Gaspar Noé est complètement captivante, nous sommes Oscar, ce jeune homme dealer abattu par la police qui, tout au long du film, survole la ville de Tokyo (sous forme d’âme) et suit les événements tragiques suivant sa mort au coté de sa soeur, de ses amis, et ses ennemis.
Le film s’entremêle de Flashback, on se retrouve dans la jeune enfance d’Oscar, dans l’avenir de sa soeur, le passé, le présent et le futur se mélangent, le montage est découpé de manière très propre, mais on ne peut saisir certains éléments que plus tard, certaines scène apparaissent même plusieurs fois afin de capter chaque détails importants de sa vie, ces événements étant majoritairement tragiques.
La ville de Tokyo (ou sé déroule pratiquement tout le film) est un choix parfait de Gaspar Noé, la ville ne brille que de ses lumières artificielles et contrastées, les couleurs sont fortes et l’ambiance est angoissante, les lieux sont sinistres et ne donnent pas du tout envie de s’y aventurer, et pourtant, le film nous y amène, et on se laisse aller sans broncher, les yeux grands ouverts dans les rues et les lieux les plus sinistres de cette ville, on y parcours des kilomètres et des kilomètres, on y voyage, toujours en vue subjective, sans pouvoir agir sur les événements, nous sommes passifs, et on ne peut rien prévoir.
Les scènes sont entrecoupées par des images figées (souvent blanches ou jaunes) composées de petites veines filiformes, qui nous plongent dans une ambiance très apaisante et complétée par un bruit sourd et profond, Gaspar Noé nous offre dans ce film une vision de la mort extrêmement profonde, où l’on passe de la vie à la mort d’une manière très réaliste, pendant 2h30, nous sommes morts nous même, dans la salle, personne ne parle, personne ne bouge, je ne me souviens même plus avoir respiré, il est difficile d’immerger en sortant de la salle, tant à la profondeur des émotions du film, par sa réalisation, son histoire, sa photographie exceptionnelle, ses acteurs et sa durée, qui même si elle est assez importante, est capitale pour rendre l’immersion réaliste et profonde.
Ce film m’a marqué, il est vraiment difficile de le raconter, c’est un film qui se vît complètement, d’un psychédélisme très profond et une ambiance très particulière, merci à Gaspar Noé pour ce magnifique voyage.
(Je noterais aussi la version de « Aria » de Bach, qui accompagne très souvent les scènes du film, qui est splendide.)