Pourquoi quatre étoiles ? Bonne question... Je n'ai ni aimé ce film, ni detesté. Je n'étais pas non plus partagé. J'ai juste vécu une expérience cinématographique hors du commun, inédite. Enter The Void est, quoi qu'on en dise un grand film. Un chef d'oeuvre, un vrai. La technique est irréprochable, l'univers ultra cohérent, l'esthétique radicale. Si le scènario "pur" n'est en rien révolutionnaire, tout le reste l'est. Tout est justifié, tout a sa place. Si les deux heures quarante sont difficiles à digérer (j'ai cru être resté là pendant 7h) ce n'est absolument pas un défaut. C'est un parti pris radical, à nouveau. Si Avatar a semblé révolutionnaire, le vrai explorateur est sans conteste Gaspar Noé. Enter The Void est moins passionnant qu'Irreversible, mois dramatique, mais offre une plongée boulevrsante dans un monde noir d'une obscurité rare. Extraordinaire.
Avec Enter the Void (2010), Gaspar Noé nous entraîne à travers un énorme bad trip hallucinatoire & épileptique de 160 minutes (!) Le film suit l'âme errante d'un dealer dans les rues de Tokyo, un voyage hors du commun, psychédélique et éreintant (parce qu’au bout de 90min, clairement, on a eu notre dose… sauf que, pas de chance, il en reste encore 70min !).
L'intrigue et la mise en scène embrouillent le cerveau, prennent des longueurs excessives, voir inutiles. Ajoutez à cela, une économie de dialogue et certains plans qui se suivent et se ressemblent.
Mais s’il y a bien une chose à retenir de ce film c’est la complexité avec laquelle le réalisateur a dû faire face pour donner vie à ses idées. La mise en scène est réellement bluffante. Le réalisateur alterne les plans en caméra subjective, des plans aériens, filmant Tokyo comme rarement on l’aura vu (on a parfois l’impression qu’il a recourt à la technique du "tilt-shift"). Ajoutez à cela, la technique dite du "flicker" (variations très rapides d’images et de lumières), il n’hésite pas non plus à jouer avec nos perceptions, en ajoutant des distorsions ou en saturant l’image.
On y découvre un Tokyo fantasmé où se mêlent les hallucinations façon Ayahuasca de Jan Kounen, parfois, on a même l’impression qu’il nous fait du Terrence Malick.
Un OFNI imparfait à réserver aux amateurs de trips psychédéliques & stroboscopiques, avides de sensations nouvelles, pour une oeuvre alternant drame et érotico/porno de la façon la plus étrange possible.
! Faire très attention avant de regarder ce film !
En effet, il est marqué déconseillé aux moins de 16 ans, mais le contenu est autre : le sexe y est traité avec abondance, sans aucune retenue avec une grande visibilité (ce qui est en contradiction avec les lois sur l'audio-visuel), de même que la violence et tous les autres points dont l'art est friand (alcool, drogue).
Aussi à déconseiller aux personnes qui ont éffectué une intervention feminine car un acte (tout aussi trash) y est entièrement dédié.
Ce film est très beau visuellement mais conviendrait beaucoup mieux au format court-mettrage (30minutes max) car il est plus à voir comme une exposition d'art moderne (à la limite du grotesque bien souvent malheureusement) que comme un film.
Le format 2h30 semble très long car le passage d'un acte à un autre dure généralement entre 2 et 5 minutes (ou plus pour certains) sans réelle transition (écran blanc/jaune/rouge) qui à tendance à endormir et lasser.
De plus les répétition y sont très fréquentes et laissent souvent à désirer quant à leures places durant le film : certains retours ne représentent rien et semblent presque avoir pour seul but de faire relever les yeux vers l'écran.
Pour conclure : Film décevant par son manque d'originalité "sex, drug, violence and alchool" le rendant malsain et durée hors-contexte.
Noé, sans doute un des réalisateurs les plus intéressants de ces dernières années. Aimé ou détesté il faut relever le fait que ce dernier est un metteur en scène de génie, par son innovation, son culot, sa folie et ses idées. Ensuite on aime ou pas, le comprend ou pas, le ressent ou le rejette. Noé fait donc partie de ces cinéastes qui remue les foules et les voix sans le vouloir. Il travaille pour lui-même et n’est provocateur que pour ceux qui voient provocation là où il y a création. Irréversible était la marque même de ce metteur en scène de culot et d’idées. Enter the void poursuit donc cette ligne directrice. Il n’a pas changé, a vieilli et a plus de moyens. Enter the void suit ce qu’Irréversible avait amorcé. Osez. Hélas, cette fois le fond n’y est pas du tout, la forme nous emporte telle une grande vague, mais au bout surgit effectivement le vide. Le paradoxe veut que se vide de fond est créé par une forme forte d’effet mais sur un montage mal découpé, par des allers-retours incessants Noé nous perd de façon prononcée. Sa mise en scène unique ne rattrape en rien cette erreur ; elle nous donne cependant à vivre des sensations entre art et cinéma, seulement sur deux heures, c’est long bien trop long et trop évasif (voir répétitif, axe de la caméra, sensiblement toujours le même). On aurait aimé l’aimer, on aura simplement ressenti ce film plus que compris. Noé serait-il devenus un enfant gâté et capricieux ? non, on lui accorde encore plein de métrages tant ce film respire tout de même un renouveau dans un cinéma français trop souvent aseptisé.
Trés bon film encore une fois de Mr.Noé, qui en tout cas ne peut laisser personne indifférent, même ceux qui n'aiment pas son style... A voir quoi qu'il en soit. Experience garantie.
Encore une foi, Gaspar Noe réinvente quelque chose. Avec ce film, on a une réponse à Avatar: Pour parler de chef d'oeuvre il faut que les innovations techniques soient associées à une création artistqiue. Fabuleux! On a envie de retourner le voir ne serait-ce que pour le générique de début magnifique et les 30 première minutes en immersion totale.
Film tourné à la 3ème personne. Nous sommes donc dans le corps d'un jeune blanc drogué qui vit à Tokio. Ceux qui ont déjà été shooté admettront que le début du film rend bien cet effet (du genre on se parle à soi même, on se donne des conseils etc ...). Malheureusement c'est rapidement lourd et ennuyeux car pour bien nous faire entrer dans le personnage le réalisateur a opter pour un film en temps réel. Cela donne des scénes de rêve psychédélique de 5 min, de vivre les déplacements et l'action d'un mec shooté, c'est à dire "vivre une vie de merde au ralenti" (désolé pour ceux qui en sont). On veut quand même savoir ce qui va ce passer ! Eh bien, le drogué, par les yeux duquel on voit, meurt et l'on se retrouve suspendu dans les airs à suivre ce qui ce passe autour de son corps puis de son ami dans un Tokio malsain et crade ... Il est vrai que l'on s'y croirait et cela nous donne la gueule de bois; A ce moment du film je n'éprouve toujours aucun plaisir et je ne me sens pas bien. Aprés 50 min je quitte donc la salle" tout bizarre".
Au-delà de tout sentiment personnel, il serait avant tout justifié de reconnaître la prouesse technique et l'inventivité de la mise en scène de Gaspar Noe. Que l'on adhère ou non au récit, au thème et à la construction du film, il est indéniable que Enter The Void est une véritable prouesse artistique et visuelle totalement nouvelle et bluffante. Cela dit, l'esthétique du film est bouleversante, la virtuosité de la mise en scène vous emporte dans un tourbillon d'images hallucinantes et inédites, et le décor naturel/reconstruit de Tokyo est totalement hypnotique. Mais Enter The Void n'est pas qu'un exercice esthétique formidablement maitrisé: Gaspar Noe a construit un récit de prime abord simpliste mais qui s'avère, une fois le choc visuel digéré, bien plus complexe et troublant qu'une description onirique d'un voyage de l'âme. L'ambiguité du discours transpire à chaque plan et il est finalement impossible de se résoudre à une seule interprétation (mort & réincarnation? mauvais trip sous acide? simple rêve? réalite ou fantasme tordu?). Enter The Void est un véritable voyage sensoriel et fascinant de beauté où les performances du metteur en scène ne sont pas des gimmicks bien chiadés mais des vecteurs maitrisés tel un virtuose au service d'un récit admirablement bien ammené et porteur de questions multiples en filigrane.
UN style indéscriptible, qui met mal à l'aise, qui intrigue, qui opresse, qui mérite d'etre vu rien que pour le travail enorme qui à été fait... (La moitié des spectateurs de la salle sont sortis)
Enter the Void. Film bouleversant de part sa mise en scène inédite qui se moque des conventions cinématographiques! L'image est magnifique, les couleurs à la fois sombres et lumineuses, belles et laides. Enter the Void est une expérience rare faisant la part belle au film expérimental à gros budget. Si plusieurs thèmes intéressants sont abordés, le tout n'est pas assez fouillé, trop loin de nous et donc l'émotion peine à venir. La scène finale est un peu trop voyeuriste: provocation? possible mais dans quel but? Ce film s'inscrit dans une nouvelle génération du cinéma: on est très proche du Vjing à certains moments. J'ai pensé à de nombreux cinéastes comme Lynch, Kubrick, Lemaître. A voir absolument même pour le détester!